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Culture - Spectacle

L’Armée rouge a gagné la bataille du « Chœur »

Il est certain que ce collectif a emballé les cœurs des Libanais durant deux soirées (dont une supplémentaire) sur le Waterfront du Biel. Amenés par We Group, les « Chœurs de l'Armée rouge » ont offert à voir deux heures de plaisir intense. Du grand spectacle !

Accompagnés des chœurs, Natalya Kurganskaya et Mark Novikov interprètent « Les Trois Cloches ».

Il faisait très doux sur le Waterfront du Biel avec cette brise qui ramenait des chants de la Russie profonde. Très doux d'entendre comme intro l'hymne national russe interprété par le chœur, suivi par l'hymne libanais superbement entonné par l'ensemble et repris par Sammy Clarke dans sa totalité. Oui, il faisait bon d'être sur le Waterfront ce soir-là, non pas seulement pour assister, mais pour participer à cette manifestation atypique et haute en couleur. Pour ceux qui appréhendaient des chants simplement militaires, teintés de rigueur et d'austérité, la surprise était grande et très agréable. Non seulement le programme était panaché et très coloré avec les costumes des danseurs qui contrastaient avec les costumes militaires, mais les choristes ont largement débordé sur un répertoire contemporain et international.

Du traditionnel et du nouveau
Devant un mur bien solide de vingt-cinq choristes, des vocalistes exceptionnels aux timbres de voix uniques se succédaient, notamment la belle Natalya Kurganskaya et Mark Novikov, Alexey Voljanine, Alexei Dmitriev et Viktor Gromov qui ont respectivement et brillamment interprété Les Trois Cloches d'Édith Piaf, Nessum Dorma, Sex Bomb de Tom Jones (explosif !) ou l'étonnant Get Lucky de Daft Punk ainsi que La Marche du toréador. Au total 27 chants et tableaux chorégraphiés. Les musiciens (une quinzaine), composés de cuivres, tambours, mais aussi de cinq joueurs de balalaïka complétaient ce supershow comme surgi du passé.
Si les ballets de danseurs agiles et souples (qui ne connaît pas la gymnastique russe ?) apportaient une couleur folklorique à cette formation, des petites saynètes chantées comme celle du bègue (Valentin Ganshin) parsemaient le spectacle d'humour et d'esprit de farce.
Ainsi, les chœurs sont nés pour servir et soutenir leur patrie, remonter le moral des troupes épuisées. Ils étaient auparavant destinés à exalter la population et à accompagner les pages de l'histoire de la Russie, aujourd'hui, quoique discipliné et rigoureux car académique, l'ensemble a su se nourrir des différentes tendances harmoniques, tout en n'oubliant pas son patrimoine musical, inscrit pour le futur des chants et des lendemains nouveaux.
Revenons donc un peu en arrière. Qui est ce chœur qui a su perdurer et défier les rides du temps tout en allant de conquête en conquête ? Depuis les origines, seuls deux ensembles académiques peuvent se prévaloir de cette prestigieuse appellation : les Chœurs de l'Armée rouge. Deux formations officielles et historiques qui sont l'ensemble Alexandrov fondé en 1929, sous la tutelle du ministère de la Défense, et le MVD fondé en 1939, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Seuls ces deux ensembles d'État, Alexandrov et MVD, ont été élevés au rang d'académie et peuvent ainsi recevoir des subventions du gouvernement de la Fédération de Russie, dont ils dépendent toujours.
Durant ces trente dernières années, l'ensemble académique MVD, ou Chœurs de l'Armée rouge du ministère de l'Intérieur, a réellement pris de l'ampleur, dépassant l'autre formation. Sous la direction de son chef d'orchestre, le plus haut gradé en exercice à diriger une troupe musicale militaire, le général Viktor Eliseev, cette formation s'est produite dans plus de 50 pays, dans les salles les plus prestigieuses de Chine, Japon, Corée, Australie, Allemagne, France, pour plus de sept mille représentations, en plusieurs langues, devant plus de 20 millions de spectateurs !
Puissant ! Fascinant de bout en bout sans aucune baisse de régime, le spectacle offert par cet ensemble militaire ayant reçu la « Star de platine » sur l'allée dédiée aux grands artistes russes et mené par ce chef d'orchestre charismatique (lequel a pris le micro à la fin du spectacle pour pousser la chansonnette) a su toucher l'âme des spectateurs, subjugués par autant de maestria et de technicité.

Il faisait très doux sur le Waterfront du Biel avec cette brise qui ramenait des chants de la Russie profonde. Très doux d'entendre comme intro l'hymne national russe interprété par le chœur, suivi par l'hymne libanais superbement entonné par l'ensemble et repris par Sammy Clarke dans sa totalité. Oui, il faisait bon d'être sur le Waterfront ce soir-là, non pas seulement pour assister,...

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