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Moyen Orient et Monde

À Alep, une rentrée scolaire... dans les abris

Entassés dans une petite salle de classe souterraine, une trentaine d’écoliers ont repris les cours à Alep. AMC/Zein al-Rifaï/AFP

L'école a repris dans les quartiers contrôlés par les rebelles à Alep, mais les cours ont lieu dans des pièces souterraines, à l'abri des bombardements incessants de l'armée de l'air syrienne.
Les écoliers quittent la lumière du jour pour rejoindre une cave en bas d'un escalier obscur. Là, plusieurs dizaines d'enfants, garçons et filles de différents âges, sont entassés sur des bancs derrière 15 tables. Dans la salle, la peinture blanche est écaillée, il n'y a aucun des ornements habituels d'une classe. Les écoliers doivent se partager cahiers, crayons et stylos, mais malgré tout ils entonnent en chœur et avec enthousiasme une chanson et suivent avec attention ce que leur professeur, M. Abdallah, écrit au tableau. « C'est dur pour eux. On sent qu'ils sont sous pression lorsqu'ils descendent au sous-sol, nous essayons de les distraire pour améliorer leur moral », souligne le jeune maître, interrogé par l'AFP. Et durant les récréations, les enfants grimpent les escaliers pour respirer à l'extérieur, malgré les risques. Les avions et hélicoptères de l'armée survolent souvent le secteur, tirent des roquettes ou lâchent de manière aveugle des barils d'explosifs meurtriers.
Des milliers d'enfants ont péri durant le conflit en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), près de 3 000 personnes ont péri à Alep depuis le début de l'année, dont 800 enfants.

Scolarité erratique
La scolarité est erratique et rares sont ceux qui peuvent suivre un cursus normal. Des enfants d'âges différents s'entassant pour suivre les mêmes leçons. Mona, une institutrice, constate que beaucoup de choses ont changé depuis qu'elle a commencé à enseigner avant le début de la révolte en mars 2011.
« Nous avons été contraints de prendre des édifices qui n'étaient pas adaptés à l'habitation et nous les avons transformés en écoles. Les élèves souffrent, car ils manquent de place pour jouer, les classes se déroulent dans une atmosphère de peur et le quartier est souvent bombardé. »
Régulièrement, les enfants s'absentent durant des semaines. À leur retour, ils expliquent que leur maison a été la cible de bombardements ou de raids. « Ils nous disent : "Mon secteur a été visé par des tirs. Ma maison a été détruite et mon frère est mort." Les écoliers sont les plus grandes victimes de cette révolution », dit-elle.
Selon un récent rapport de l'Onu, le système éducatif en Syrie est au bord du gouffre avec plus de la moitié des enfants d'âge scolaire (51,8 %) n'allant plus à l'école. Cette proportion atteint plus de 90 % à Raqqa et Alep, et 68 % dans le Damas rural. À la fin de 2013, 4 000 écoles étaient hors service parce qu'elles étaient détruites, endommagées ou accueillaient des personnes déplacées.

L'école a repris dans les quartiers contrôlés par les rebelles à Alep, mais les cours ont lieu dans des pièces souterraines, à l'abri des bombardements incessants de l'armée de l'air syrienne.Les écoliers quittent la lumière du jour pour rejoindre une cave en bas d'un escalier obscur. Là, plusieurs dizaines d'enfants, garçons et filles de différents âges, sont entassés sur des bancs...

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