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Culture - Web culture

Le photographe libanais, l’artiste et le gros buzz

D'un côté, une artiste qui a du flair. De l'autre, un photoreporter libanais « devenu SDF » à Londres. Entre ces deux-là, la providence. La chance. Un gros buzz sur les réseaux sociaux. Un site web. Et bientôt un livre.

Georgina Rizk à Baalbeck : une photo de Diab Alkarssifi.

Ania Dabrowska animait un atelier de travail dans un foyer pour les sans-abri. Elle y rencontre Diab Alkarssifi, un homme d'un certain âge, chevelure blanche, moustache blanche. D'origine moyen-orientale. Une même passion les unit: la photographie. Un jour, cet exilé du Liban en 1993 (devenu plus récemment « homeless » suite à une dispute avec sa femme, selon ses confessions au quotidien The Gardian) débarque chez l'artiste polonaise avec deux caisses en carton. « C'est ma vie », lui annonce-t-il. Ce qu'elle y découvre l'émerveille: «Des négatifs enveloppés de papier et des photos empilées et serrées dans des élastiques telles les pièces d'un puzzle géant attendant d'être reconstituées», écrira plus tard Ania Dabrowska.


La collaboration entre eux est alors mise sur pied avec, comment ne pas le remarquer, une démarche méthodique et professionnelle ne laissant rien au hasard. Dabrowska commence par rédiger des essais sur le projet. Elle l'intègre à une dialectique sur l'identité, la mémoire, l'engagement social et les processus collaboratifs. Elle alimente régulièrement son blog, organise des « conversations » autour de ces thèmes, monte un site web également made in England (http://lebanesearchive.co.uk/the-archive/).
Le photographe et l'artiste effectueront même un voyage au Liban et iront à Baalbeck, la ville natale du photographe, à la recherche du reste de ses archives. Introuvables, ces dernières auraient été volées, pense-t-il. Dabrowska, elle, participe à Ashkal Alwan au Homeworkspace Program et entreprend une sorte de partenariat avec la Fondation arabe pour l'image qui accueille la collection. Cette dernière sera numérisée, et quelques photos seront publiées dans un ouvrage intitulé A Lebanese Archive, avec Book Works et la FAI. Une exposition serait également au programme de 2015.


Mais pour cela, il faut de l'argent. Une campagne de crowdfunding sur Kickstater a donc été lancée. Dimanche, elle avait collecté 5 000 livres sterling. Hier, grâce au gros buzz créé sur Facebook, le compteur affichait plus de 18500 livres. Si les 20000 pounds sont atteints, le livre pourra donc être imprimé.
Diab Alkarssifi possède désormais sa page Facebook, son compte Twitter et une belle notoriété grâce à cette collection qui comprendrait 27000 photos relatant un centenaire de l'histoire du Liban et de la
région.
Elle comporte en effet trois noyaux: les photos prises par lui-même, illustrant son entourage, sa vie à Baalbeck puis à Moscou et Budapest où il fait ses études, puis les seventies à Beyrouth et les premières années de guerre. Elle comporte également la collection familiale déposée chez lui (photographes inconnus) ainsi que des photos de studios à Beyrouth, au Caire et à Damas (auteurs inconnus) collectées par
Alkarssifi.


Belle histoire réunissant l'art et ressuscitant des bribes de la mémoire d'un pays? Ou, comme l'avancent certains sceptiques, un fabuleux coup de marketing? Des collections «historiques» existent sans doute dans plusieurs archives de photographes (libanais ou autres). Diab Alkarssifi a eu la chance, lui, de tomber sur une artiste qui a su transformer ces négatifs en images à teneur mnémonique. Nostalgie, quand tu nous tiens...

Ania Dabrowska animait un atelier de travail dans un foyer pour les sans-abri. Elle y rencontre Diab Alkarssifi, un homme d'un certain âge, chevelure blanche, moustache blanche. D'origine moyen-orientale. Une même passion les unit: la photographie. Un jour, cet exilé du Liban en 1993 (devenu plus récemment « homeless » suite à une dispute avec sa femme, selon ses confessions au quotidien...

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