Des « années enchantées » et une mise « à terre » brutale en janvier : dans un livre explosif à paraître aujourd'hui, dont des extraits ont été publiés hier par son employeur, l'hebdomadaire Paris Match, l'ex-compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler relate une vie de couple tourmentée.
Dans cet ouvrage intitulé Merci pour ce moment, la journaliste raconte notamment comment elle a appris au début de l'année l'existence d'une liaison entre le président français et l'actrice Julie Gayet. « L'information Julie Gayet est le premier titre des matinales. (...) Je craque, je ne peux pas entendre ça, je me précipite dans la salle de bains. Je saisis le petit sac en plastique qui contient des somnifères (...) François m'a suivi (sic). Il tente de m'arracher le sac. Je cours dans la chambre. Il attrape le sac qui se déchire. Des pilules s'éparpillent sur le lit et le sol. Je parviens à en récupérer. J'avale ce que je peux. Je veux dormir. Je ne veux pas vivre les heures qui vont arriver. Je sens la bourrasque qui va s'abattre sur moi et je n'ai pas la force d'y résister. Je veux fuir. Je perds connaissance », écrit l'ex-compagne du chef d'État socialiste, hospitalisée une semaine dans la foulée de cet épisode.
Un autre extrait publié par le quotidien Le Monde est plus dur pour le président socialiste, dit « déshumanisé » par le pouvoir et inconséquent dans sa vie privée. « Il s'est présenté comme l'homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche, dit en privé : "Les sans-dents", très fier de son trait d'humour », assène l'ex-Première dame. Le chef de l'État, qui a opéré en début d'année un virage social-libéral ayant fracturé son camp politique, est déjà au plus bas dans les sondages de popularité et le livre pourrait encore accentuer sa disgrâce auprès de l'opinion. Et à l'ex-Première dame d'écrire encore du président : « Il est froid. Ne sourit pas. Je suis son faire-valoir, mais je ne dois rien valoir. » Elle explique, à en croire les extraits, qu'elle s'est sentie « illégitime » tout au long de sa relation avec lui, avant même son élection à la présidence, en mai 2012. « Je sens que François ne veut plus de moi dans sa vie politique. Je suis éprise d'un homme que je sens s'éloigner avec le succès. Tout s'inverse », dit-elle plus loin.
« Sur le plan politique, ce n'est évidemment pas bon, ça ramène la politique à des légèretés », observe sous anonymat un proche de François Hollande qui redoute que l'image du président dans l'opinion d'un homme ni « antipathique » ni « méchant » n'en soit affectée.
La jalouse
Valérie Trierweiler, 49 ans, femme élégante au style classique et aux cheveux châtain, n'aura connu qu'un temps éphémère à l'Élysée entre mai 2012 et janvier 2014. Au cours de cette période, elle n'aura jamais vraiment réussi à trouver ses marques comme Première dame. Mal aimée des Français, elle avait dès mai 2012 revendiqué sa liberté de ton, jugeant par exemple normal de conserver un poste de journaliste à Paris Match tout en étant la compagne du chef de l'État. Un mois plus tard, en pleine campagne des élections législatives, elle avait créé la polémique avec un tweet dévastateur dans lequel elle apportait son soutien au rival de Ségolène Royal, ancienne compagne et mère des quatre enfants de François Hollande. Ségolène Royal est depuis avril ministre de l'Écologie de François Hollande, et nombre de commentateurs à l'époque avaient souligné que sa présence au gouvernement n'aurait pas été possible si François Hollande était resté avec Valérie Trierweiler.
Parmi les courts extraits publiés par Paris Match du livre qui fait 320 pages, l'un porte sur la jalousie de Michelle Obama – « Je me réjouis de ne pas être la seule jalouse », écrit Mme Trierweiler –, alors que le président américain se photographiait avec la Première ministre danoise lors des obsèques de Nelson Mandela. Un autre extrait relate une irruption de Ségolène Royal lors d'un tête-à-tête au restaurant...
« Livre choc »
Un troisième extrait raconte les premières réactions de François Hollande lorsque le futur chef de l'État a appris, en 2011, l'arrestation à New York de son rival socialiste, l'ancien directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol.
« Question secrets d'État, il (François Hollande) peut dormir sur ses deux oreilles. Valérie parle d'amours, de déchirures et de passions », résume la journaliste Catherine Schwaab dans les colonnes de Paris Match.
La publication aujourd'hui de ce livre – la présidence française a indiqué ne l'avoir appris que mardi – était en une de plusieurs médias hier en France. « Trierweiler : le livre qui fait trembler l'Élysée », titrait ainsi le quotidien populaire Le Parisien en parlant de « la vengeance d'une femme blessée » et en assurant que ce « livre choc » « va faire des vagues »...
Valérie Trierweiler n'est pas la première ex-Première dame à écrire sur sa vie à l'Élysée. En 2013, le livre de l'ex-épouse du président Nicolas Sarkozy, Cécilia Attias, Une envie de vérité, s'était vendu à des dizaines de milliers d'exemplaires. Divorcée de Nicolas Sarkozy peu après l'élection de ce dernier à la présidence, Cécilia y racontait certains épisodes de sa brève vie de Première dame et sa rupture avec l'ancien chef d'État.
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commentaires (5)
"EXPLOSIF, EXPLOSIF" ! A PEINE UN SIMPLE FEU D'ARTIFICE.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 45, le 04 septembre 2014