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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Le plan de Poutine, « de la poudre aux yeux avant le sommet de l’Otan »

Le président russe annonce en sept points un règlement du conflit que les Occidentaux accueillent avec scepticisme.

À Marioupol, des volontaires s’entraînent avec un bataillon ukrainien, preuve que, cessez-le-feu ou pas, les combats ne sont pas près de cesser en Ukraine. Vasily Fedosenko/Reuters

Avec un sens consommé de la communication et du timing, le président russe Vladimir Poutine a cherché hier à reprendre la main dans la crise ukrainienne, annonçant un plan de règlement pendant que le président Barack Obama était en visite en Estonie.
Son voyage en Mongolie n'a pas empêché M. Poutine de présenter un plan de règlement du conflit en Ukraine en sept points, ni de dire qu'un accord entre séparatistes et Kiev pourrait intervenir dès demain. Son plan prévoit notamment la fin des offensives de l'armée ukrainienne et des rebelles prorusses ainsi qu'un échange de prisonniers. Alors que M. Obama devait prendre la parole à Tallinn pour lancer un message de solidarité atlantique et rassurer les pays baltes, inquiets de l'expansionnisme de Moscou, le dirigeant russe a affirmé qu'il fallait avant tout « mettre fin aux opérations offensives » dans les régions de Donetsk et de Lougansk, où l'avance des forces loyalistes a été stoppée par les séparatistes appuyés par des forces russes. Auparavant, le président Poutine avait estimé que son point de vue sur la crise et celui de son homologue ukrainien Petro Porochenko, avec lequel il avait parlé au téléphone, étaient « très proches ». De fait, cet entretien a fait dire hier matin au président ukrainien qu'il avait trouvé avec M. Poutine un accord sur un cessez-le-feu dans le bassin du Donbass, propos que le Kremlin a aussitôt démentis de façon abrupte au motif que la Russie « n'est pas partie prenante au conflit » et donc ne saurait conclure d'accords en la matière.

« Échapper à de nouvelles sanctions »
Jusqu'à présent, Kiev a résisté aux appels russes et occidentaux à un cessez-le-feu, estimant qu'il profiterait aux séparatistes qui, contrôlant des tronçons de frontière, reçoivent des renforts de Russie. Mais dans la soirée, le ton à Kiev a totalement changé. Le Premier ministre Arseni Iatseniouk a rejeté le plan de règlement russe. « Ce nouveau plan est de la poudre aux yeux à destination de la communauté internationale avant le sommet de l'Otan et une tentative d'échapper à d'inévitables décisions de l'Union européenne en vue de nouvelles sanctions contre la Russie », a déclaré M. Iatseniouk dans un communiqué.
De son côté, le président américain Barack Obama a déclaré à Tallinn que l'Otan devait soutenir l'Ukraine sans ambiguïté et rester ouverte à l'arrivée de nouveaux membres. Réagissant à l'annonce de Kiev faisant espérer un cessez-le-feu, M. Obama a jugé avec prudence qu'il était « trop tôt » pour évaluer son importance réelle. « Cela implique de respecter les normes internationales. Ce n'est pas ce que nous avons vu en Ukraine », a-t-il dit.
L'Union européenne a manifesté la même prudence. « Si ces nouvelles (de cessez-le-feu) se confirment, ce sera une évolution positive, mais nous avons besoin de plus d'informations », a dit la porte-parole de la diplomatie de l'UE, Maja Kocijancic.
Les Européens envisagent par ailleurs de boycotter la Coupe du monde de football en Russie en 2018 en cas de nouvelle aggravation du conflit en Ukraine, mais vont sans tarder renforcer leurs sanctions économiques contre Moscou. L'idée d'un boycott sportif figure dans un « document de travail discuté avec les États membres », a indiqué hier une source européenne. « Mais comme une possibilité plus tard, pas maintenant », a-t-elle ajouté.

Forces aériennes supplémentaires
De son côté, l'Alliance atlantique envisage d'adopter pendant son sommet d'aujourd'hui et demain au Royaume-Uni un plan de réactivité (Readiness Action plan, RAP), en réponse à l'attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, perçue comme une menace directe par certains de ses membres (Pays baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie). M. Obama a par ailleurs annoncé que des forces aériennes supplémentaires viendraient s'entraîner dans la région des États baltes, tandis que le ministère polonais de la Défense a rappelé qu'un exercice militaire international avec la participation d'une douzaine de pays, dont les États-Unis, commencerait à la mi-septembre dans l'ouest de l'Ukraine. Deux cents parachutistes américains participeront à cet exercice, a annoncé le Pentagone hier, une première.
En attendant, sur le terrain, au moins 87 soldats ukrainiens ont été tués dans la bataille d'Ilovaïsk, à 20 km de Donetsk, où ils sont restés encerclés pendant plus de huit jours fin août, a annoncé hier un responsable militaire régional.
Et malgré les informations sur un possible cessez-le-feu, les combats entre séparatistes prorusses et forces gouvernementales ukrainiennes se sont poursuivis hier dans les faubourgs de Donetsk notamment près de l'aéroport toujours aux mains des gouvernementaux et dans les villages environnants.
(Sources : agences)

Avec un sens consommé de la communication et du timing, le président russe Vladimir Poutine a cherché hier à reprendre la main dans la crise ukrainienne, annonçant un plan de règlement pendant que le président Barack Obama était en visite en Estonie.Son voyage en Mongolie n'a pas empêché M. Poutine de présenter un plan de règlement du conflit en Ukraine en sept points, ni de dire...

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