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Culture - Exposition

L’ état du monde, cette vulgaire toile que peint Dona Timani !

Ironie, sarcasmes et couleurs vives pour dénoncer l'injustice, les inégalités, l'oppression et la violence qui régissent notre monde contemporain. Dona Timani met son art au service d'un témoignage désenchanté...

« Yours », ou tous les symboles du nouvel esclavagisme...

À la galerie 392Rmeil393, 16 huiles sur toiles regroupées sous le titre provocateur à souhait de « Paint a Vulgar Picture ; On Bordering and Othering in the Arab World » forment la toute première exposition individuelle de Dona Timani.
Présenté avec le soutien d'Afac (Arab Fund for Arts and Culture), cet accrochage qui se tient jusqu'au 26 septembre offre à voir un travail artistique nettement plus axé sur des considérations éthiques et des sujets de controverses que sur des recherches stylistiques et esthétiques.
Parmi les « vulgaires » scènes représentées picturalement, on saisit le propos subversivement critique de certaines toiles plus que d'autres. Comme celle représentant la désormais traditionnelle promenade des chiens par les employées de maison (ironiquement intitulée Madam says); cette autre figurant une danse – dabké ? – entre combattants Sunnites et Chiites (titre de la toile) ; cette composition sur le thème de l'esclavagisme – éloquemment baptisée Yours – associant des jambes d'homme menottées à une tête de femme muselée, auxquels vient se superposer une face masquée de travailleur dans le bâtiment... Ou encore cette étonnante silhouette humaine décharnée, repliée sur elle-même et traversée da part et d'autre d'une carotte gigantesque !
À l'origine de cette série, l'envie de Dona Timani d'explorer par le pinceau les notions de frontières étatiques et idéologiques du monde arabe. Mais, au fil des enquêtes préliminaires menées par l'artiste, le projet déborde rapidement la question des restrictions de liberté de mouvement en fonction des nationalités et des identités politiques pour aborder les thèmes de la sujétion socio-économique, de l'oppression et des inégalités de classe et de race qui y sont largement répandues.
« En fait l'idée sous-jacente de ce travail était d'exprimer les désordres multi-identitaires dont souffre le monde arabe », indique l'artiste. Laquelle, après son diplôme en dessin et peinture de l'UL suivi d'un master en arts plastiques à l'Alba, a travaillé durant 5 ans aux Émirats. Un déplacement à l'intérieur des territoires arabes qui lui fait prendre conscience d'une indifférence générale aux autres, à l'autre, partagée par les populations des divers pays... D'un même regard « déshumanisé » porté sur la condition de la femme, des travailleurs étrangers et des réfugiés, ou encore sur la cause palestinienne, les antagonismes communautaires et les dissensions confessionnelles... Autant de « situations » qu'elle traduit dans ses œuvres, aux lignes et couleurs fortes, par des associations de symboles réalistes et durs et des figures que l'on dirait tirées d'enfantins dessins animés. « Une manière, dit-elle, d'exprimer le sarcasme et le doute qui, depuis les fameux attentats du 11 septembre, sous-tendent ma vision des événements dans le monde arabe, ainsi que de leur couverture médiatique. »
Vous l'aurez deviné, pour Dona Timani, l'art est un vecteur de questionnements, un creuset de réflexions sur des sujets de fond auxquels elle voudrait associer les spectateurs de ses toiles. Sans la moindre vulgarité !

*Gemmayzé, rue Gouraud, près de la Croix-Rouge. Horaires d'ouverture : du lundi au samedi, de 11h à 19h. Tél. 01-567015.

À la galerie 392Rmeil393, 16 huiles sur toiles regroupées sous le titre provocateur à souhait de « Paint a Vulgar Picture ; On Bordering and Othering in the Arab World » forment la toute première exposition individuelle de Dona Timani.Présenté avec le soutien d'Afac (Arab Fund for Arts and Culture), cet accrochage qui se tient jusqu'au 26 septembre offre à voir un travail artistique...

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