Joumblatt : Un échange de prisonniers et d’otages est inacceptable

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a mis l'accent sur la nécessité d'accélérer les procès des islamistes détenus pour couper l'herbe sous les pieds de « l'État islamique » qui essaie de négocier un échange avec les soldats et les agents des FSI qu'il détient toujours en otage.
Dans son éditorial hebdomadaire au Anba', organe électronique de son parti, M. Joumblatt a d'ailleurs mis en garde contre cet échange qui risque, selon lui, de créer un précédent. « Nous avons réaffirmé à plusieurs reprises l'importance d'un règlement du dossier des détenus islamistes à la prison de Roumieh, parce que le maintien de la suspension des procès est contraire au principe et au concept de la justice, puisqu'il est du droit de chaque accusé d'être soumis à un jugement légal, dans les délais réglementaires », a indiqué le chef du PSP, en jugeant inadmissible que des détenus ne puissent pas être fixés sur leur sort et leur avenir. « S'ils s'avèrent coupables, ils auront leur châtiment et s'ils sont innocentés, ils doivent être relâchés. Mais les laisser dans cette situation d'attentisme est contraire aux règles juridiques », a insisté M. Joumblatt.
Selon lui, le règlement de ce dossier est devenu urgent, en raison des événements qui s'accélèrent dans la région et de la progression des groupes extrémistes qui sont entrés au Liban par Ersal. « Le besoin d'accélérer les procès des détenus islamistes devient plus pressant surtout avec la suppression des motifs relatifs au problème de transfert des prisonniers vers le Palais de justice », a commenté le chef du PSP, qui a relevé dans ce cadre que les salles de tribunal à Roumieh sont prêtes depuis longtemps, mais n'ont jamais été utilisées. « Qu'est-ce qui explique cette lenteur injustifiée ? Qui profite de ce retard permanent ? » s'est-il interrogé.
Pour M. Joumblatt, il est évident que ce dossier est en liaison avec celui des militaires et des agents des FSI pris en otage par les terroristes d'al-Nosra. Après avoir jugé nécessaire de n'épargner aucun effort pour les rendre sains et saufs à leurs familles respectives, le leader druze a mis en garde contre tout échange de prisonniers et d'otages. « Ce principe n'est pas acceptable parce qu'il est de nature à consacrer un précédent qui risque de paver la voie à des scénarios identiques à l'avenir. Il est aussi susceptible de se répercuter négativement sur le moral des forces régulières et des services de sécurité qui déploient des efforts énormes pour préserver la stabilité et la souveraineté libanaises face aux dangers grandissant à un rythme sans précédent », a-t-il dit.
M. Joumblatt a de nouveau insisté sur le fait qu'« un règlement de ce genre de problèmes requiert beaucoup de sagesse, de pondération et de calme, et nécessite le recours à des orientations de nature à consolider la solidarité nationale et à soutenir les institutions officielles de sécurité pour qu'elles puissent mener à bien leurs missions ».