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Liban - Liban

Un échange de prisonniers serait un passage obligé pour la libération des militaires détenus par al-Nosra

Sit-in de protestation hier au Akkar. Photo Michel Hallak

Une nouvelle flambée de violence a été enregistrée hier soir dans le jurd de Ersal où des accrochages ont éclaté entre l'armée et des miliciens jihadistes syriens. Dans le même temps, l'aviation et l'artillerie syriennes ont bombardé les secteurs du jurd de Ersal proches de la frontière avec la Syrie.
Parallèlement, les négociations pour la libération des soldats et des agents des FSI aux mains de « l'État islamique » (EI) se poursuivent discrètement. On parle d'un possible échange entre eux et des islamistes détenus à Roumieh.


Le développement nouveau intervenu au cours des dernières vingt-quatre heures réside dans le fait que le corps du soldat Ali el-Sayyed a été remis hier aux autorités qui vont procéder à un test ADN pour savoir s'il s'agit du militaire décapité par l'EI qui apparaissait samedi sur une vidéo.
Ce sont des médiateurs du Comité des ulémas musulmans qui ont réceptionné dans le jurd de Ersal le corps du jeune homme transporté dans l'après-midi à l'hôpital militaire de Beyrouth par la Croix-Rouge, après des négociations avec ses meurtriers. Des négociations séparées cependant de celles qui doivent aboutir à la libération de la trentaine de militaires que les jihadistes syriens détiennent toujours.
Un oncle de Ali el-Sayyed a affirmé à l'AFP qu'un « membre de la famille a été convoqué à Beyrouth pour un test ADN ».

 

(Lire aussi : Joumblatt : Un échange de prisonniers et d'otages est inacceptable)


Pendant ce temps, les contacts se poursuivent discrètement, par le truchement d'intermédiaires, avec les combattants d'al-Nosra et de « l'État islamique » pour essayer d'obtenir la relaxe des 15 soldats et des 14 agents des FSI que ces groupes détiennent toujours.
On ignore qui sont les médiateurs, à part cheikh Moustapha al-Houjayri qui avait négocié samedi la libération des cinq soldats et agents sunnites, les autorités faisant preuve d'un maximum de réserves à ce sujet pour ne pas compromettre les chances de libérer les 29 autres ou mettre leur vie en danger. Le Comité des ulémas musulmans campe pour sa part sur sa position et refuse de reprendre ses négociations. Il semble voir d'un mauvais œil l'intervention de cheikh al-Houjayri, choisi par al-Nosra pour assumer le rôle de médiateur avec les autorités. « Les négociations ont pris un nouveau cours. Nous n'avons plus aucun rôle à jouer », a ainsi confié l'un des ulémas à l'agence al-Markaziya. Leur porte-parole, cheikh Adnane Amama, a aussi démenti au journal koweïtien as-Siassa les informations selon lesquelles ils reprendraient les négociations. « Si nous trouvons les conditions propices à une reprise des négociations, nous le ferons », a-t-il encore dit, en précisant que « si la position du gouvernement libanais ne change pas, il sera difficile de trouver une issue à cette affaire qui stagne ».


Mais que veulent exactement les jihadistes ? La libération de leurs camarades détenus à Roumieh et condamnés ou poursuivis pour terrorisme. Ces groupes veulent échanger leurs otages contre des prisonniers, notamment Imad Jomaa, un de leurs leaders, et Joumana Hmayed, qui avait été arrêtée il y a quelques mois près de Ersal dans une voiture bourrée d'explosifs. Ils exigent aussi la libération de 15 Syriens.
Pour le gouvernement libanais, une libération d'islamistes condamnés pour actes terroristes est hors de question, mais il pourrait envisager d'accélérer l'enquête pour pouvoir à ce moment-là relâcher ceux qui, parmi les prisonniers à Roumieh, seraient trouvés innocents des charges retenues contre eux. Les négociations seraient en cours, ce qui explique en quelque sorte le silence des groupes jihadistes qui ont mis une sourdine à leurs menaces d'exécution des otages ainsi qu'à leurs conditions.

 

(Lire aussi : Otages : les Kataëb mettent en garde contre le piège tendu au Liban et à l'armée)


Le gouvernement a retenu durant sa mini-réunion de sécurité, dimanche soir, le principe de l'échange. Selon des sources bien informées, les islamistes qui pourraient être libérés sont ceux qui avaient été arrêtés durant les combats à Ersal au début du mois ainsi que ceux qui n'ont pas été encore jugés.
Si de même source on indique que l'affaire pourrait prendre du temps, les parents des otages refusent d'attendre et multiplient les mouvements de protestation. Hier aussi, ils ont fermé des routes et brûlé des pneus à Mazraet el-Chouf, réclamant la libération du soldat Seif Zebian, au Akkar, au Qalamoun, près de Tripoli, et à Choueifate.


Dans la Békaa, la famille du soldat Pierre Geagea s'abstient de commenter ces mouvements et refuse de s'y mêler de peur que ce genre de protestation ne se répercute contre son fils. Le moukhtar du village, cité par le site d'informations, Now., raconte que le soldat a pu parler pendant plus de dix minutes avec son épouse et semblait à l'aise. Il lui avait raconté qu'il se trouvait avec des combattants d'al-Nosra qui le traitait bien.
Toujours citée par Now., la sœur du gendarme Sleiman Dirane, Layal, a critiqué les mouvements de protestation populaires, soulignant qu'ils ne sont pas l'œuvre des familles des otages et estimant qu'ils nuisent à leur cause.
Au Akkar, un rassemblement d'appui à l'armée a été organisé, en présence du député Mouïne Merhebi et de représentants des notables de la région. Les orateurs ont mis l'accent sur la nécessité d'une solidarité interlibanaise face à ce dossier et appelé le gouvernement à multiplier les efforts pour libérer les otages.

 

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