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Moyen Orient et Monde - Défense

L’Otan retrouve sa raison d’être : le « tous pour un »

Le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen prône une plus grande présence de l’Otan en Europe de l’Est. Laurent Dubrule/Reuters

La crise ukrainienne amène l'Otan à se recentrer sur ses fondamentaux, la défense collective pour dissuader toute velléité d'attaque, alors que les Alliés se sont aventurés ces dernières années très loin de l'Europe, jusqu'en Afghanistan.
« L'Otan revient à ses origines : elle va se concentrer avant tout sur la défense collective après 20 années d'opérations qui nous ont donné beaucoup d'expérience, et alors que nous faisons face à des défis auxquels nous ne nous attendions pas », résume l'ambassadeur américain auprès de l'Alliance, Douglas Lute. Après la chute du mur de Berlin, l'Otan a en effet enchaîné les opérations dans les Balkans, contre la piraterie au large de la Somalie, et jusqu'en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001. Le bilan de cette mission, la plus longue, la plus importante et la plus éloignée d'Europe jamais menée par l'Alliance, reste mitigé. L'annexion de la Crimée par la Russie en mars lui a soudainement rappelé que l'instabilité guettait dans son voisinage immédiat.
Dans ce contexte, le sommet de l'Otan au pays de Galles jeudi et vendredi est « historique », souligne M. Lute. Mais « il est très peu probable qu'une intervention militaire ouverte soit décidée. Il n'y a pas de soutien pour cela au sein de l'Alliance », prévient Robin Niblett, directeur de l'institut londonien Chatham House, selon lequel le sommet sera surtout l'occasion pour l'Otan de démontrer sa « crédibilité ». « L'Otan fait face à un environnement stratégique différent d'il y a six mois/un an (...) car les menaces s'intensifient sur son flanc est avec l'Ukraine et son flanc sud avec la Syrie, l'Irak ainsi que le Sahel », résume un diplomate. « Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut rééquilibrer les missions stratégiques de l'Alliance en faveur de la défense collective, c'est un recentrage sur les fondamentaux », décrit-il. « Merci Poutine, grâce à toi les choses sont claires », plaisantent certains diplomates au siège bruxellois de l'Otan, qui fête cette année ses 65 ans.
Le « tous pour un » en cas d'attaque contre l'un des États membres est au cœur du traité de l'Atlantique Nord, à l'article 5. Une « assurance-vie contre toute attaque » dont l'Ukraine, qui n'est pas membre de l'Otan, ne peut bénéficier. Mais les pays de l'ex-bloc de l'Est qui ont rejoint l'Otan (États baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie) craignent de subir le même sort si l'Occident ne réagit pas fermement. L'Ukraine veut, elle, reprendre le processus d'adhésion à l'Otan interrompu en 2010 par un pouvoir alors clairement tourné vers la Russie. L'Alliance a interrompu sa coopération pratique avec la Russie très rapidement après l'annexion de la Crimée. Sa rhétorique à l'encontre de Moscou est devenue très martiale. Dans la guerre de communication qui fait rage, elle a diffusé des photos satellites montrant la présence de troupes russes en Ukraine. Les exercices militaires entre Alliés ont été considérablement renforcés dans l'est de l'Europe, et toute une série de mesures de « réassurance » ont été prises dans les pays baltes et en Pologne, avec l'envoi d'avions de combat, ou en Roumanie, avec des frégates en mer Noire. « Ce qui compte, c'est qu'à l'avenir il y ait une présence plus visible de l'Otan dans l'Est », a expliqué son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen.
(Source : AFP)

La crise ukrainienne amène l'Otan à se recentrer sur ses fondamentaux, la défense collective pour dissuader toute velléité d'attaque, alors que les Alliés se sont aventurés ces dernières années très loin de l'Europe, jusqu'en Afghanistan.« L'Otan revient à ses origines : elle va se concentrer avant tout sur la défense collective après 20 années d'opérations qui nous ont donné...

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