À Jackson Hole, le président de la Banque centrale européenne a prononcé un discours remarqué. Nous en retenons trois points importants : 1) Mario Draghi s'y montrait attentif à l'érosion récente des anticipations d'inflation à moyen terme venant des marchés financiers. 2) Il réaffirmait l'engagement de la BCE à respecter son mandat (viser une inflation de 2 % à moyen terme) mais, en comparaison de ses propos antérieurs, une action nouvelle paraissait un peu moins conditionnelle. 3) Enfin, élargissant ses vues au-delà de la politique monétaire, il encourageait vivement les gouvernements à accélérer les réformes et, si possible, à rendre un peu plus souple la politique budgétaire. Avec une inflation qui ralentit (0,3 % en août, et plusieurs pays en inflation négative (Espagne, Italie, Portugal), la BCE est prise à contrepied. Les nouvelles prévisions de son staff devraient d'ailleurs un peu revoir à la baisse l'inflation prévue pour 2014 (de 0,7 % à 0,5 %), tout en confirmant une remontée très lente en 2015 (1,1 %) et 2016 (1,4 %). Que peut annoncer Draghi en plus du « paquet » de juin dernier ?
Une baisse des taux décevrait plus qu'autre chose. Un programme d'achats de dette publique reste une option qui nous paraît très improbable. Il pourrait par contre donner des détails sur un futur programme d'achats d'ABS. On sait maintenant que la BCE s'est adjoint les conseils de Blackrock pour préparer ce programme. Même si une mise en œuvre n'est sans doute pas immédiate, des annonces sur le sujet seraient positives.
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