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Culture - Événement

Wickerpark, un festival Grassroot et écolo à Batroun

Ce dimanche 7 septembre, nous irons à Batroun où, sur une colline surplombant la mer (et le soleil couchant), nous écouterons un best of de talents libanais et quelques guests étrangers... Pour la 4e édition du Wickerpark Festival, rencontre avec son jeune et dynamique fondateur, Georges Junior Daou.

Georges Junior Daou et sa sœur Michelle ont planté les assises de Wickerpark à Batroun.

Q - D'abord, d'où vient le nom du festival ?
R - Avant même que le festival existe, « wicker » (en arabe, weker signifie repaire) était le nom de notre « QG » d'amis à Batroun, situé tout près de la maison familiale. Pendant de nombreuses années, cet endroit qui nous est cher a été un lieu de rencontres plein de beaux souvenirs. Par ailleurs, le mot anglais « wicker » (osier) se prête bien à notre festival qui se déroule sur un terrain naturel, verdoyant et boisé. Enfin, une des « signatures » de Wickerpark est le paillasson en osier que nous offrons aux premiers arrivés.

 

Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes une petite équipe composée de personnes (de moins en moins) jeunes, entreprenantes et liées d'amitié. Nos savoir-faire se complètent, entre communication, organisation et production, et on s'amuse beaucoup en travaillant, ce qui nous rend d'autant plus efficaces !
Ensemble, nous avons créé la société de production « Soul Arch », composée de Georges Junior Daou, Michelle Daou et Omar Youssef. Georges est le fondateur du festival et il s'occupe un peu de tout, il n'en a pas l'air mais c'est un patron intransigeant. Michelle, sa sœur, est une graphiste de talent, elle créé tous les supports et l'identité visuelle du festival, entre autres. Quant à Omar, directeur technique du festival et ami d'enfance des Daou, il est l'artisan de toutes les prouesses audiovisuelles que vous verrez dimanche prochain. Voici pour le noyau, mais il faut souligner que tous les membres de la famille Daou (Zeina, Georges Senior, Mounir, Aimée, Patapouf) ainsi qu'un grand groupe d'amis et autres bénévoles participent activement aux opérations.

 

Comment est né ce festival?
Les ingrédients étaient réunis dès le départ : un groupe d'amis, une idée, un lieu et une passion pour la musique. Notre première édition est donc partie d'une envie spontanée, presque une lubie, et un état d'esprit volontaire et artisanal. Mais très vite, nous nous sommes aperçus de l'importance d'un tel événement pour la scène culturelle indépendante au Liban, car la réaction du public mais aussi celle des artistes ont été extraordinaires. En effet, notre festival répond à plusieurs besoins : c'est un espace où les groupes libanais indépendants peuvent s'exprimer et se produire sur une scène digne de ce nom, devant un public nombreux qui ne demande que ça !

 

Vous êtes le seul festival qui porte le patronage du ministère de l'Environnement !
L'environnement est au cœur de Wickerpark et nous souhaitons qu'un jour chaque festival soutienne une cause.

 

Vous portez le label de «festival Grassroots», quelles en sont les caractéristiques ?
« Grassroots » signifie que Wickerpark est artisanal, familial, organisé par un groupe d'amis issus du même public auquel il s'adresse. C'est un adjectif qui se prête à toutes les composantes du festival. D'abord les artistes, qui sont indépendants et composent des titres originaux avec les moyens du bord. Puis l'organisation, qui se fait dans un esprit collaboratif où tout le monde met la main à la pâte. Le lieu en soi est une propriété familiale, adjacente à la maison des fondateurs. Ces caractéristiques se reflètent aussi dans l'accessibilité du tarif. En gros, assister à Wickerpark c'est un peu comme manger un plat maison fait avec amour !

 

Son objectif ?
Nous avons une triple mission :
– offrir une production de haut niveau à un prix accessible ;
– soutenir les artistes locaux;
– sensibiliser le public aux questions environnementales.

 

Le volet environnement ?
Depuis sa création, chaque édition de Wickerpark a été dédiée à un projet environnemental. En 2011, nous avons financé une série de reboisements par hélicoptère, les 2e et 3e éditions ont permis d'initier des recherches sur la protection d'espèces maritimes menacées, comme les oursins, et cette année nous entrons dans le vif du sujet avec la régénération des éponges de mer, une espèce essentielle à l'écosystème marin.
Avec notre partenaire environnemental LGA (Lebanon Green Again), nous avons contribué à faire classifier le littoral de Batroun réserve naturelle.

 

L'aspect artistique ?
Au niveau des artistes, notre priorité est bien sûr d'accueillir le meilleur de la scène locale indépendante. L'idée étant de présenter à un plus large public ce que nous estimons être des groupes de grande qualité, mais souvent peu visibles. Parallèlement, nous avons décidé de présenter des artistes venus d'ailleurs, avec l'intention d'agrandir la portée culturelle du festival et de créer des rencontres entre artistes. Cela a commencé durant la 2e édition avec le groupe syrien « Tanjaret Daghet » qui accompagnait Zeid Hamdan, puis en 2013 avec « Wake Island » de Montréal, accompagné de musiciens locaux. Cette année aussi nous vous réservons de très belles surprises avec des groupes comme « Z the People » & « Al-Jihaz » (Jordanie) et « How Sad » (Canada), qui défendent des projets dignes des plus belles scènes mondiales.
L'esprit de Wickerpark a également attiré de plus grands groupes qui ont déjà rencontré un succès international, comme cette année le groupe emblématique « Mashrou' Leila » que nous avons la joie d'avoir parmi nous pour couronner cette quatrième édition.

 

Le lieu choisi ?
C'est plutôt le lieu qui nous a choisis ! Wickerpark est né dans ce champ situé en bord de mer à Batroun et collé à notre maison de famille. C'est un espace qui incarne vraiment notre festival et fait partie de son ADN. Il est parfaitement situé entre notre maison et une zone non habitée et, surtout, face à la mer. Les festivaliers pourront donc admirer le coucher de soleil en arrière-plan d'un concert. Reste à savoir lequel des groupes sera sur scène à ce moment-là !

 

Les éditions précédentes ?
Après une première édition aussi magique qu'improvisée, nous avons appris énormément de choses qui ont fait mûrir le festival jusqu'au succès retentissant de la dernière édition. L'aspect technique notamment est une priorité pour nous, car il s'agit avant tout de produire un concert de grande qualité et nous ne faisons aucun compromis là-dessus.

 

Qu'est-ce que vous en retenez ?
Qu'un projet parti d'un simple désir peut se transformer en un rendez-vous annuel attendu par des milliers de personnes. Par conséquent, tout en restant passionnés, nous devenons également responsables car notre festival est au service d'un public qui s'y identifie et d'artistes qui comptent sur nous.

 

Qu'espérez-vous accomplir cette année ?
Mieux que l'année dernière et moins bien que l'année prochaine !
Comme tous les ans, notre but est que les festivaliers repartent rassasiés par un spectacle exceptionnel et par l'atmosphère unique de Wickerpark. Nous avons aussi relevé de nouveaux défis de production, mais n'en disons pas plus, vous les découvrirez le 7 septembre! Du point de vue environnemental, nous avons pour objectif de passer le plus rapidement possible à une phase concrète de culture d'éponges de mer.

 

Le lineup de Wickerpark 2014

« Éclectique, complet, un mélange de stars et de secrets bien gardés », c'est en ces termes que le festival décrit son programme 2014.

Explications : le groupe-phénomène « Mashrou' Leila », couronné d'un succès mondial, donne un rendez-vous unique à ses fans libanais. « Scrambled Eggs », pionniers « éternellement jeunes » et maîtres à penser de l'underground beyrouthin, sortent de leur tanière pour une explosion d'énergie pure comme ils savent les faire. Charlie Rayne, révélation de l'édition 2012, revient cette fois-ci avec une surprise. Les Montréalais « How Sad » viennent de conclure une tournée nord-américaine qui les a placés sur la carte mondiale du synth-pop ; frissons garantis. Les amoureux de chanson libanaise tomberont sous le charme de Youmna Saba. Autre découverte, le duo libanais « Flum Project » surprendra avec ses longues improvisations rythmées. Et enfin, nous accueillerons « Z the People », chanteur et producteur de musique électronique jordanien, accompagné par le guitariste et producteur El Jihaz.
Dans quel ordre passeront-ils sur scène... telle est la question!

 

Les festivités pré-Wickerpark

Bien que le festival soit l'événement majeur du week-end, les organisateurs ont voulu proposer à ceux qui le souhaitent de passer un peu plus de temps à Batroun. Ils ont alors coorganisé des événements qui auront lieu la veille du festival.
Les festivités débuteront avec « Beirut Jam Sessions » qui produiront un double concert des groupes « Safar » et « Fareeq el-Atrash », dans un lieu nouveau et unique en son genre : la micro-brasserie écologique « Colonel », qui accueillera aussi la « Wickerpark Camping Area ».
Ensuite, les fêtards pourront se régaler avec « C U NXT SAT » qui organisent pour l'occasion une beach party à Bonita Bay. Après cela les festivaliers « roots » pourront camper dans un espace qui leur est consacré, à Colonel. Rien de tel qu'une longue nuit bercée par le bruit des vagues pour être frais et dispos le jour du festival !

 

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Q - D'abord, d'où vient le nom du festival ?R - Avant même que le festival existe, « wicker » (en arabe, weker signifie repaire) était le nom de notre « QG » d'amis à Batroun, situé tout près de la maison familiale. Pendant de nombreuses années, cet endroit qui nous est cher a été un lieu de rencontres plein de beaux souvenirs. Par ailleurs, le mot anglais « wicker » (osier)...

commentaires (1)

Très belle initiative! Il est important que la presse fasse la promotion de tels événements. J'espère qu'ils seront nombreux

Olivier Georges

10 h 45, le 02 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • Très belle initiative! Il est important que la presse fasse la promotion de tels événements. J'espère qu'ils seront nombreux

    Olivier Georges

    10 h 45, le 02 septembre 2014

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