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À La Une - conflit

Irak : la contre-offensive s'intensifie, deux localités reprises aux jihadistes

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU décide à l'unanimité d'envoyer une mission pour enquêter sur les atrocités commises par l'EI.

 

 

Un soldat irakien embrassant un enfant, le 1er septembre 2014, dans la ville turcomane chiite d'Amerli reprise dimanche aux jihadistes de l'Etat islamique. AFP PHOTO / JM LOPEZ

Soldats irakiens, forces kurdes et miliciens chiites, appuyés par des frappes américaines, ont intensifié lundi leur contre-offensive contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI), reprenant deux localités en Irak, où les violences ont tué au moins 1 420 personnes en août selon l'ONU.

A Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé à l'unanimité d'envoyer une mission pour enquêter sur les atrocités commises par l'EI en Irak.
"Les rapports que nous avons reçus révèlent des actes à une échelle d'inhumanité qui est inimaginable", a affirmé la Haut-Commissaire adjointe de l'ONU aux droits de l'Homme, Flavia Pansieri, en évoquant notamment des assassinats ciblés, des conversions forcées et le recours à l'esclavage et la torture.
Accusés également de "nettoyage ethnique" par l'ONU, les extrémistes sunnites de l'EI ont proclamé fin juin un califat sur les régions conquises à cheval sur l'Irak et la Syrie, où ils sont engagés dans la guerre.

Après avoir brisé dimanche avec l'armée le siège imposé depuis le 18 juin par les jihadistes à la ville turcomane chiite d'Amerli, les combattants kurdes et miliciens chiites ont remporté deux nouvelles victoires lundi, en reprenant le contrôle de Souleimane Bek, à 175 km au nord de Bagdad, puis du village proche de Yankaja.
"En quelques heures nous avons réussi à sécuriser complètement" Souleimane Bek, qui était aux mains des insurgés depuis onze semaines, a déclaré à l'AFP le commandant de la milice chiite Badr, Hadi al-Ameri.
Les combattants ont célébré cette victoire en tirant en l'air et en criant des slogans hostiles à l'EI, selon un correspondant de l'AFP sur place.

 

(Dossier : « De la petite délinquance à l'islam jihadiste en seulement trois mois »)



Fort de ces succès, le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki a assuré que l'Irak allait devenir un "cimetière" pour les jihadistes, lors d'une visite à Amerli.
Selon un correspondant de l'AFP, un convoi de miliciens est arrivé lundi dans la ville sous des acclamations et des tirs de joie. Mais la distribution de vivres par ces combattants a ensuite donné lieu à des échauffourées entre des habitants affamés, le siège les ayant privés pendant des semaines d'eau, de nourriture et de médicaments.

Nouveaux raids américains
Les jihadistes ont lancé le 9 juin une vaste offensive en Irak, s'emparant en quelques jours de larges pans de territoires au nord du pays, face à des forces irakiennes en déroute.
Alors qu'aucun bilan précis des pertes humaines depuis le début de l'attaque des jihadistes n'est disponible, l'ONU a annoncé lundi qu'au moins 1 420 personnes avaient été tuées et 1 370 blessées dans les violences en août.

Au cours de ce mois, les jihadistes ont relancé leurs assauts dans le nord de l'Irak, s'emparant de plusieurs localités et poussant les combattants kurdes à se retrancher dans leur région autonome du Kurdistan.
Lundi, de nouvelles violences ont notamment touché Bagdad, où l'explosion de deux voitures piégées a tué neuf personnes et en a blessé 26.

Selon l'ONU, 1,6 million d'Irakiens ont été déplacés cette année par les violences, dont 850 000 en août, parmi lesquels un grand nombre de membres des minorités chrétienne, yazidie et turcomane.
Cette crise a poussé les Etats-Unis à intervenir avec des frappes aériennes limitées, comme à Amerli où ils ont mené quatre raids. Commencé le 8 août, ce soutien américain, premier engagement militaire de Washington en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, a joué un rôle crucial dans la prise à l'EI le 17 août du barrage de Mossoul (nord). Les Etats-Unis ont de nouveau mené des raids lundi dans ce secteur.

Menaces sur l'Europe
Les Occidentaux ont également apporté une aide humanitaire et décidé d'armer les combattants kurdes.
L'Allemagne a ainsi annoncé qu'elle ferait une première livraison d'armes aux Kurdes, dont des milliers de fusils d'assaut. La chancelière Angela Merkel a justifié cette aide par les menaces que fait peser l'EI "sur l'Europe et l'Allemagne", soulignant que quelque 400 Allemands se trouvaient en Syrie et Irak.

 

(Lire aussi : La stratégie américaine contre l'EI en Syrie pourrait se préciser)



Faisant état de son côté de 500 Britanniques ayant rejoint les jihadistes dans les deux pays, le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté annoncé lundi des mesures renforcées pour faire face à cette menace. Les services de police vont notamment être dotées du pouvoir provisoire de confisquer les passeports des voyageurs suspects aux frontières.

Face à la montée en puissance des jihadistes, les Etats-Unis pourraient préciser leur stratégie dès "la semaine prochaine", a indiqué l'élu américain Dutch Ruppersberger, après que le président Barack Obama a reconnu jeudi ne "pas encore avoir de stratégie".

 


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Soldats irakiens, forces kurdes et miliciens chiites, appuyés par des frappes américaines, ont intensifié lundi leur contre-offensive contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI), reprenant deux localités en Irak, où les violences ont tué au moins 1 420 personnes en août selon l'ONU.A Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé à l'unanimité d'envoyer une mission pour...

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