Au Liban, la confiance des consommateurs à nouveau au point mort

Le niveau de confiance des ménages libanais a connu une légère augmentation à compter du début de l'année, comme l'a démontré l'évolution de l'indice de confiance du consommateur publié par la Byblos Bank et l'Université américaine de Beyrouth (AUB) pour les premier et second trimestres de 2014 (respectivement +9,9 % à 31 ; et +15 % à 35.7).
Cette progression, amorcée au cours des mois de janvier et février, aura perduré pendant 4 mois avant de repartir à la baisse à partir du mois de mai. Par ailleurs, l'indice a enregistré une moyenne mensuelle de 33,4 au cours de la première moitié de l'année 2014, affichant donc une nette progression par rapport à la même période en 2013 (16,5 %).

La formation du gouvernement de Tammam Salam, qui a reçu la confiance du Parlement au mois de mars, au terme de plus de 10 mois de blocage politique, conjuguée au lancement du plan de sécurité initié en avril par le nouveau ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, sont les facteurs qui expliquent le mieux cette progression de la confiance pour le début de l'année. Une hausse malgré tout assez mesurée et qui a été anéantie par la suite par l'incapacité des parlementaires à s'entendre sur l'élection d'un président de la République avant la date limite prévue par la Constitution. Cette situation a donc entraîné une nouvelle crise institutionnelle qui a logiquement conduit à une baisse de l'indice de confiance des ménages. La situation sécuritaire aux portes de la Békaa comme dans la région de Beyrouth, au cours de la même période, explique également cette tendance.

Il faut également relativiser la hausse de cet indicateur enregistrée au début de l'année. En effet, les chiffres des six premiers mois se classent à la 4e place des pires résultats enregistrés par l'indice depuis sa création.
L'indice de la situation actuelle Byblos Bank/AUB et l'indice des prévisions Byblos Bank/AUB ont, pour leur part, progressé dans des proportions équivalentes. Les analyses démontrent que les attentes à court terme des consommateurs sont généralement plus basses que leur ressenti par rapport à leur situation présente, signe d'un pessimisme collectif encore bien ancré.

Les résultats font par ailleurs ressortir que les consommateurs masculins sont relativement plus confiants que leurs équivalents féminins, alors que les consommateurs âgés de 21 à 29 ans affichent un optimisme qui contraste avec toutes les autres tranches d'âge, sur la première moitié de l'exercice annuel. De leur côté, les ménages dont les revenus mensuels s'élèvent à 2 500 dollars ou plus sont logiquement plus confiants que ceux qui se situent dans les tranches de revenus inférieurs à ce seuil. Les salariés du secteur privé ont été par ailleurs plus optimistes que les auto-entrepreneurs, les étudiants, les fonctionnaires ou encore les femmes au foyer pendant les 6 premiers mois de l'année.
La palme de l'optimisme sur cette période revient, quant à elle, aux habitants du Mont-Liban, suivis par ceux du Nord et du Sud, devant Beyrouth et la Békaa. Enfin, l'indice de confiance s'est révélé être plus élevé parmi les ménages issus de la communauté druze, suivis par les consommateurs chrétiens, sunnites et chiites, respectivement.

L'indice de confiance des consommateurs Byblos Bank/AUB est un indice de mesure du ressenti ainsi que des attentes des consommateurs libanais vis-à-vis des perspectives économiques et de leur propre situation financière. Il se calcule sur une base mensuelle depuis juillet 2007, le mois de janvier 2009 servant d'étalon. Il est enfin composé de deux sous-indices : l'indice de la situation actuelle Byblos Bank/AUB et l'indice des prévisions Byblos Bank/AUB. Le premier couvre les conditions financières et économiques des consommateurs libanais, le second retranscrit leurs prévisions sur les six prochains mois. Les études sont menées sur un échantillon de 1 200 personnes représentatives de la société libanaise.