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Liban - Diaspora

« L’Écho du Cèdre », un journal qui fait résonner le Liban aux quatre coins du monde

Près de 3 000 jeunes Libanais à l'étranger sont abonnés au journal. Une façon pour eux de se rassembler autour d'une cause commune : l'avenir du Liban.

Erik Chiniara avec l’ancien président Michel Sleiman.

« On peut contribuer à améliorer les choses à l'aide de l'argent, c'est important. Moi, je n'ai pas d'argent, mais j'ai un cerveau et une plume. » Avec ces outils, Erik Chiniara, son équipe et d'autres compatriotes libanais comptent « défendre l'intérêt national du Liban et son bien-être, éloignés de tout intérêt partisan ou religieux ».

C'est le 22 novembre 2012, jour de la fête nationale libanaise, qu'Erik Chiniara et Cyril Ghanem créent L'Écho du Cèdre, un journal en ligne gratuit « par et pour les jeunes Libanais ». Tous deux sont issus de la diaspora et étudient dans des grandes écoles françaises, respectivement à l'Institut d'études politiques de Paris et à l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec). Avec Nour Chehabeddine, de Toronto, et Béatrice Chedid, restée au Liban, ils se lancent alors dans un projet qui a pour objectif « de rassembler la nouvelle génération de la diaspora libanaise dans l'espoir d'un meilleur avenir pour le pays ». Son principe est simple : les quatre membres permanents de l'équipe rédigent mais aussi récoltent et publient sur leur site des articles écrits par des Libanais venus de partout. Ensemble, ils souhaitent transmettre des valeurs pour le Liban telles que la laïcité, la démocratie libérale et la liberté d'expression.


Ce travail bénévole est d'une grande ampleur. Écrire un article prend des jours, voire parfois des semaines, car il s'agit de longs textes au contenu très approfondi. Mais si c'est l'un d'entre eux qui détient l'idée, le travail de réflexion est toujours mené collectivement. Tous partagent les mêmes valeurs et convictions et ont ce même idéal qui « pourrait servir de base pour sortir du conflit sectaire », actuellement omniprésent au Liban.
La ligne du journal est fondée sur trois points. « Un message d'amour tout d'abord, entre les Libanais du monde entier et au Liban lui-même ». Au terme d'« associés », Erik Chiniara préfère celui de « frères », une sémantique qui prend tout son sens dans la démarche d'amitié qu'il entend poursuivre. Ensuite, L'Écho du Cèdre veut aider les Libanais à croire en leur pays et en ses richesses intellectuelles, culturelles et naturelles. Enfin, le dernier message essentiel est un message d'action : défendre différentes causes politiques et sociales, notamment la place des femmes au Liban ou la protection sociale, mais aussi écologiques, avec les droits des animaux et de la planète, « afin d'amener la société libanaise à devenir une société équilibrée ».

 

L'Écho du Cèdre est un journal qui s'est donné comme point d'honneur une totale indépendance politique ou religieuse. Les administrateurs du site veillent constamment à ce qu'aucun article publié ne soit partisan. « Quand je vote, je ne pense pas à la confession mais je me demande ce que le candidat pourrait faire pour mon pays. C'est l'action politique qui compte, souligne Erik Chiniara, même si ça risque de déplaire à une communauté, c'est cela le vivre-ensemble. » Avec humour, il propose alors de mettre le terme « intérêt général » à la première page du dictionnaire libanais. Mais plus sérieusement, ses propos sont animés par la réelle conviction que le Liban a une raison d'être et qu'il peut être un message de paix. « Ce petit pays n'est pas une île au milieu de l'océan, mais il a des voisins, avec lesquels il doit se réconcilier. Son rôle n'est pas d'être soumis aux autres, mais d'être porteur de paix », affirme-t-il avec aplomb. L'étudiant va même jusqu'à penser que pour survivre, cette nation ne devrait avoir que des amis. Cela dit, le jeune penseur ne vit pas dans un monde enchanté. À lui de développer : « Je parle de la paix parce que c'est très beau. Mais je la défends pour que l'on puisse utiliser ce qu'elle permet, c'est-à-dire le développement économique du Liban, son contact avec le monde. » Et c'est précisément ce dernier que L'Écho du Cèdre désire symboliser. Les Libanais de la diaspora restent fortement liés à leur pays d'origine, mais ils ont incorporé les valeurs de l'Occident qu'Erik qualifie, non sans précaution, d'universelles. « Pour que notre pays puisse échanger et coopérer avec ses voisins et avec les pays plus lointains, il doit s'adapter », martèle-t-il, avant de préciser : « Il ne doit plus y avoir de décalage entre le monde et le Liban. »


Le journal compte environ 3 000 abonnés, dont 90 % sont des Libanais qui résident à l'étranger. Son impact est donc double : en plus de renforcer le sentiment d'appartenance des Libanais de la diaspora, ces derniers ont à leur tour « beaucoup de choses à donner à la jeunesse libanaise, en usant de l'instruction et de la culture dont ils ont bénéficié ». Ils rappellent ainsi à tous ceux qui sont restés au pays qu'eux aussi se battent à leurs côtés pour « une cause plus grande que nous, qui est la cause libanaise ».

 

Et pour la suite ?
L'Écho du Cèdre est un projet relativement nouveau, mais qui ne cesse de croître. Des liens se tissent avec des associations telles que la Diaspora Lebanese Overseas, le Lebanese Emigration Research Center, la World Lebanese Cultural Union (WLCU), et même la délégation du Liban à l'Unesco. Quant à l'avenir, de nombreuses idées fusent dans les esprits des quatre collaborateurs. En plus du français et de l'anglais, écrire en arabe pourrait permettre d'étendre le lectorat. Car ce qui compte, c'est que davantage de Libanais prennent part à la réalisation des articles, en envoyant leurs suggestions ou leurs écrits. « On m'a récemment proposé le thème de la biodiversité. Je n'y avais même pas pensé. Et pourtant c'est un enjeu fondamental ! » conclut Erik Chiniara, plein d'espérance et d'entrain pour l'avenir. L'avenir de son journal, certes, mais aussi celui de son pays.

 

Retrouver aussi l'actualité de la diaspora libanaise

 

« On peut contribuer à améliorer les choses à l'aide de l'argent, c'est important. Moi, je n'ai pas d'argent, mais j'ai un cerveau et une plume. » Avec ces outils, Erik Chiniara, son équipe et d'autres compatriotes libanais comptent « défendre l'intérêt national du Liban et son bien-être, éloignés de tout intérêt partisan ou religieux ».
C'est le 22 novembre 2012, jour de la...

commentaires (4)

CHER ERIC, 50 ANS PASSÉS DÉJÀ. IL Y AVAIT UN MONSIEUR QUI S'APPELLE ISSAM KHALIFÉ QUI A ESSAYÉ LA MÊME CHOSE AVANT TOI. À TE LIRE ON CROYAIT QUE C'EST LUI QUI PARLE. JE ME SOUVIENT PAS DE LA DATE EXACTE, C'ÉTAIT ENTRE 66 ET 68. IL A RÉUSSI À REGROUPER AUTOUR DE LUI LES SEPT REPRÉSENTANTS DES ÉTUDIANTS DE L'UNIVERSITÉ LIBANAISE, DONT JE ME SOUVIENS DES TROIS NOM SEULEMENT: ISSAM KHALIFÉ, PAUL CHAOUL, HANNA TANNOUS DIT JEAN. ILS ONT CRÉE UN MOUVEMENT DE RÉVEIL " HARAKAT AL-WAII". ÇA A FONCTIONNÉ À UN MOMENT DONNÉ. MALHEUREUSEMENT CES MÊME FAMILLES "LES MARCHANDS DE RELIGIONS" QUI NOUS GOUVERNENT DE PÈRE EN FILS, SONT BIEN IMPLANTÉES DANS LE SYSTÈME. ILS ONT FINI À ÉTOUFFER L'AFFAIRE. DONC JE TE CONSEIL VIVEMENT À CONTACTER CE GRAND MONSIEUR QUI A ESSAYÉ À RÉVEILLER CE PEUPLE ENDORMI ET SOUMIS. IL PEUT T'AIDER DANS CETTE DÉMARCHE POUR ÉVITER LES NOMBREUX PIÈGES.

Gebran Eid

08 h 52, le 31 août 2014

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Commentaires (4)

  • CHER ERIC, 50 ANS PASSÉS DÉJÀ. IL Y AVAIT UN MONSIEUR QUI S'APPELLE ISSAM KHALIFÉ QUI A ESSAYÉ LA MÊME CHOSE AVANT TOI. À TE LIRE ON CROYAIT QUE C'EST LUI QUI PARLE. JE ME SOUVIENT PAS DE LA DATE EXACTE, C'ÉTAIT ENTRE 66 ET 68. IL A RÉUSSI À REGROUPER AUTOUR DE LUI LES SEPT REPRÉSENTANTS DES ÉTUDIANTS DE L'UNIVERSITÉ LIBANAISE, DONT JE ME SOUVIENS DES TROIS NOM SEULEMENT: ISSAM KHALIFÉ, PAUL CHAOUL, HANNA TANNOUS DIT JEAN. ILS ONT CRÉE UN MOUVEMENT DE RÉVEIL " HARAKAT AL-WAII". ÇA A FONCTIONNÉ À UN MOMENT DONNÉ. MALHEUREUSEMENT CES MÊME FAMILLES "LES MARCHANDS DE RELIGIONS" QUI NOUS GOUVERNENT DE PÈRE EN FILS, SONT BIEN IMPLANTÉES DANS LE SYSTÈME. ILS ONT FINI À ÉTOUFFER L'AFFAIRE. DONC JE TE CONSEIL VIVEMENT À CONTACTER CE GRAND MONSIEUR QUI A ESSAYÉ À RÉVEILLER CE PEUPLE ENDORMI ET SOUMIS. IL PEUT T'AIDER DANS CETTE DÉMARCHE POUR ÉVITER LES NOMBREUX PIÈGES.

    Gebran Eid

    08 h 52, le 31 août 2014

  • Bravo. Bonne continuation...

    Georges Zehil Daniele

    07 h 47, le 31 août 2014

  • BRAVO ! SOUHAITS DE PLEINE RÉUSSITE DANS CETTE ENTREPRISE PATRIOTIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 54, le 30 août 2014

  • "Intérêt général" ! "Intérêt général". J'ai cherché cette expression dans le dictionnaire libanais ici au Liban et ne l'ai pas trouvée. Bizarre !

    Halim Abou Chacra

    08 h 29, le 30 août 2014

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