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Technologies

Capteurs et robots à la rescousse de l’agriculture pour limiter les risques

Souvent menés en terrain difficile, les travaux agricoles, des vendanges aux moissons, continuent d'engendrer de fréquents accidents contre lesquels les chercheurs mobilisent robots et capteurs.
Les renversements de tracteurs restent la première cause d'accident mortel en France. La viticulture est particulièrement exposée entre la taille, l'entretien des parcelles et les vendanges sur des terrains escarpés. Pourtant, depuis 1976, tous les tracteurs sont équipés d'une cabine de sécurité et surtout, depuis le 1er janvier 2010, l'arceau antirenversement a été rendu obligatoire.
« Le premier domaine de protection, c'est la lutte contre le renversement », confirme Emmanuel Hugo, directeur de l'Irstea. L'Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture travaille à la fois sur l'autonomie et la sécurité des machines, l'une induisant l'autre, explique-t-il.
C'est ainsi qu'est né le « Safe Platoon », encore expérimental : un convoi de cinq petits véhicules qui prend ses ordres auprès d'un tracteur de tête pour préparer le sol, assurer une récolte, un semis...
Un autre projet en cours de développement, le « Baudet-Rob », sert au transport de sacs et de récoltes : c'est un auxiliaire précieux en arboriculture ou viniculture, que l'exploitant, équipé d'un GPS, pourra piloter depuis un petit central portable.
« On réduit ainsi l'exposition des agriculteurs aux risques de renversement, de contacts avec les agents pathogènes, dans le cadre de travaux pénibles ou dangereux », fait valoir M. Hugo.
« Le travail en convoi démultiplie la force et l'intelligence humaines puisqu'un seul individu pourra actionner plusieurs machines : bientôt, on va pouvoir envoyer sur les pentes raides des robots pour l'entretien des vignes. »
Coordinateur scientifique de l'unité « Technologies et systèmes d'information pour les agrosystèmes», Roland Lenain travaille sur les quads. Il a poussé le professionnalisme jusqu'à s'offrir un stage sur ces engins légers et ludiques, très prisés des agriculteurs pour les travaux d'appoint, mais redoutablement instables.
« Sur le quad, on travaille sur la vitesse : on met en place un retour d'efforts sur la manette des gaz en situation à risque, par exemple un changement de revêtement au sol, une pente, qui induit une résistance et encourage à ralentir. On a un prototype qui doit pouvoir s'adapter facilement sur différents quads », explique-t-il.
Mais l'idéal serait de pouvoir l'installer aussi sur d'autres types d'engins, plus lourds, poursuit le chercheur qui affirme « viser un prix de 200 euros » pour son système.

Gain de production
Roland Lenain entend s'appuyer sur les capteurs embarqués qui enverraient le signal du danger, déclenchant automatiquement le système de sécurité, et sur des pneus intelligents. « Ce sont des pneus classiques mais, dans la jante, des capteurs laser et/ou une caméra regardent ce qui se passe à chaque tour de roue », explique-t-il.
« On sait appréhender les conditions d'adhérence, de vitesse et de braquage à risque : il faut que la machine puisse d'elle-même apporter des corrections dans ces terrains, baisser son centre de gravité, ou carrément refuser d'avancer. On peut aussi incliner la machine pour qu'elle reste horizontale. »
Pour une bonne part, ces systèmes encore expérimentaux sont prêts ou sur le point d'être validés. « On voit bien dans les Salons professionnels que de plus en plus de solutions sont présentées », reprend Emmanuel Hugo. Mais reste selon lui une barrière psychologique à franchir. « Ce qui motivera ces investissements, juge-t-il, ce sera la preuve qu'ils permettent de produire mieux et dans de meilleures conditions. Si on ne parle que confort ou sécurité, ce ne sera pas suffisant. Le vrai moteur, c'est le gain de production et le rendement. »

Souvent menés en terrain difficile, les travaux agricoles, des vendanges aux moissons, continuent d'engendrer de fréquents accidents contre lesquels les chercheurs mobilisent robots et capteurs.Les renversements de tracteurs restent la première cause d'accident mortel en France. La viticulture est particulièrement exposée entre la taille, l'entretien des parcelles et les vendanges sur des...

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