Le ministre des Télécoms Boutros Harb s'est réuni hier avec les représentants des deux opérateurs de téléphonie mobile Touch et Alfa. À l'issue de la rencontre, le ministre a demandé aux deux compagnies de préparer dans les 24 heures un rapport détaillé sur les plaintes des utilisateurs. « Nous avons tenu cette réunion pour examiner les problèmes auxquels font face les utilisateurs », a expliqué M. Harb qui a souligné que son ministère allait plancher sur des solutions potentielles à ces difficultés et mettra en place un plan d'action qui vise à résoudre ces difficultés. Il a en outre appelé les citoyens à déposer toutes leurs plaintes et préoccupations au ministère via l'adresse électronique talab@mpt.gov.lb.
Sehnaoui répond
Par ailleurs, l'ancien ministre des Télécoms Nicolas Sehnaoui a publié hier un communiqué dans lequel il répond aux accusations récentes du ministre Harb autour de la mauvaise gestion du dossier des télécoms lors des mandats des ministres précédents. M. Sehnaoui a ainsi indiqué « que les chiffres peuvent être interprétés selon des intérêts personnels mais que cela n'empêche pas que certaines vérités ne prêtent aucunement à interprétation ».
L'ancien ministre a ainsi souligné que depuis la fin de son mandat, la qualité du service Internet s'était nettement dégradée. Il a également déploré le fait que le Liban soit un des seuls pays au monde où la vitesse du service Internet est plus efficace par téléphonie mobile que sur les lignes fixes.
Un autre point sur lequel Nicolas Sehnaoui est revenu est le fait que « ceux qui mettaient des bâtons dans les roues précédemment travaillent désormais d'arrache-pied avec le ministre actuel pour améliorer la situation ».
C'est sans doute à Abdel-Menhem Yousef, directeur général d'Ogero, que M. Sehnaoui fait implicitement référence. Rappelons en effet qu'une polémique avait longtemps opposé l'ancien ministre à M. Youssef. Nicolas Sehnaoui avait ainsi accusé Abdel-Menhem Youssef d'être à l'origine du ralentissement du débit d'Internet. « Le Liban a accès à 50 gigabits par seconde et n'en utilise que 25. Les usagers qui se connectent le soir ne reçoivent en fait que le quart du débit auquel ils ont souscrit », avait déclaré M. Sehnaoui lors d'une conférence de presse en juin 2013. Selon ce dernier, son administration n'a pas pu distribuer les licences de connexion haut débit transitant par les câbles sous-marins Cadmos et Imewe aux fournisseurs d'accès à l'Internet du fait d'un blocage de la part d'Ogero, l'organisme public en charge des infrastructures de télécommunications. « Les 1 216 demandes de licences soumises dans les six derniers mois sont bloquées par M. Youssef », avait alors déclaré M. Sehnaoui. Ce blocage aurait obligé, selon les déclarations de certains d'entre eux, les fournisseurs d'accès à acheter de la bande passante par satellite à des coûts proches du double du tarif local. Pour le Trésor public, la perte financière s'élèverait, elle, à 500 000 dollars par mois.
Parallèlement, l'ancien ministre a indiqué que la baisse des tarifs des prix de la téléphonie n'aurait pas pu être possible sans l'amélioration des infrastructures à laquelle avait procédé son ministère.
Enfin, M. Sehnaoui a tenu à souhaiter « beaucoup de succès à la nouvelle équipe » et espéré que le dossier des télécoms demeure éloigné des surenchères politiques et reste « au service des citoyens et de l'économie nationale ».
commentaires (0)
Commenter