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Liban

Joumblatt : Baabda n’appartient pas uniquement aux chrétiens

M. Joumblatt à son arrivée à Bayssour, hier. Photo Ramzi Moucharrafieh

Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, a déclaré hier qu'il œuvrait, aux côtés du président de la Chambre, Nabih Berry, et du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour « tenter de parvenir à un compromis qui nous sorte » de la crise présidentielle.


« Le poste du président de la République n'appartient pas uniquement aux chrétiens, mais à l'ensemble des Libanais. Le vide est destructeur et affaiblit le Liban. Il n'y a d'autre issue qu'un compromis. Je verrai, avec le président Berry, sayyed Hassan et d'autres politiques comment parvenir à ce compromis inévitable », a affirmé M. Joumblatt, dans le cadre d'une tournée à Kayfoun et Bayssour, dans le caza de Aley. « C'est vrai que nous avons notre candidat, Henri Hélou, mais nous ne serons pas un obstacle face à un compromis. Nos voix, 10 ou 12, ne sont pas déterminantes. Un compromis est nécessaire pour la continuité des institutions et le règlement des questions cruciales », a ajouté le leader du Parti socialiste progressiste (PSP).


Walid Joumblatt se trouvait à la tête d'une délégation formée de son fils Taymour, des ministres Akram Chéhayeb et Waël Bou Faour, des députés Ghazi Aridi et Henri Hélou, de l'ancien député Ayman Choucair, du secrétaire général du Parti socialiste progressiste, Zafer Nasser, ainsi que des responsables des affaires internes et médiatiques au sein du parti Hadi Aboul Hosn et Rami el-Rayess.
La première étape de M. Joumblatt était la husseiniyé de Kayfoun, où il a reçu un accueil populaire en présence de l'imam du village, cheikh Hussein Haraké, et des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal.
« J'ai entendu des théories autour de l'armée (...) et des incidents de Ersal (...). Le soutien à l'armée est nécessaire. Il ne faut pas mettre en doute ses capacités. Notre bataille avec le terrorisme et Daech en est encore à ses débuts. Je suis étonné par les déclarations de certains politiques, qui comparent Daech au Hezbollah. Qu'est-ce que c'est que cette hérésie, ce fanatisme et cette stupidité. Un autre a dit que le Courant patriotique libre était comme Daech. Ce n'est pas étonnant. Mais nous avons un seul ennemi qui s'appelle Daech », a-t-il indiqué. Le chef du Rassemblement démocratique a ensuite été reçu au domicile du député Ghazi Aridi, à Bayssour, qui lui a rendu un vibrant hommage.


M. Joumblatt a évoqué la résistance à l'occupation israélienne, rappelant que M. Aridi avait fondé la radio La Voix de la Montagne. « Les théorisations de certains politiques sur les performances de l'armée sont une atteinte à la troupe et sa crédibilité. L'armée a rempli tous ses devoirs (...), et toute force armée dans le monde passe par de telles étapes », a-t-il indiqué. « Les otages reviendront, nous le souhaitons, par le biais des négociations. L'Amérique, qui clame sa suprématie, a dû faire des négociations avec les talibans pour libérer un soldat de l'armée à travers le Qatar. Nous souhaitons que ceux qui sont chargés par l'État de négocier parviennent à une solution », a-t-il poursuivi.

 

Le « monstre takfiriste »
« Nous ne voulons pas que le slogan antiterroriste se transforme en sentiment d'hostilité vis-à-vis des réfugiés syriens. Lorsque la guerre civile en Syrie sera terminée, les réfugiés rentreront chez eux. Nous ne devons pas créer un sentiment de racisme vis-à-vis des Syriens (...) », a souligné le chef du Rassemblement démocratique.


Walid Joumblatt a ensuite reçu un accueil populaire au village. S'exprimant à l'occasion, il a dit : « En Syrie, il y a une guerre civile. Je ne dirai pas mon avis sur le régime pour ne pas polémiquer. Mais j'appelle les citoyens de la Montagne et les cheikhs à ne pas s'enthousiasmer et ne pas créer de tensions autour de ce qui se produit en Syrie. J'ai un conseil à donner à nos parents arabes en Syrie : n'agressez pas vos voisins arabes, surtout dans le Hauran. Si nous perdons les pédales au Liban et dans la région, aucun changement ne sera possible. Nous sommes témoins de pays détruits, de peuples exilés, comme en Irak. »
Et d'ajouter : « Combien hypocrite est la remarque d'un ministre des Affaires étrangères d'une grande puissance qui dit aux exilés qu'il est prêt à les recevoir... Compte tenu de nos proportions, nous ne pouvons rien changer. Restons loin du problème syrien et unifions nos forces au Liban derrière l'armée pour combattre le terrorisme. »


Une cérémonie s'est ensuite déroulée à Bayssour à la mémoire des martyrs du village face à Israël, en présence également du député Talal Arslane, de l'ancien député Marwan Abou Fadel et de l'ancien ministre Marwan Kheireddine. L'occasion pour M. Arslane de lancer un appel à l'unité interne inspiré de l'union entre les factions druzes, notamment face « aux périls de la discorde, du takfirisme et des complots impérialistes », dans la mesure où « la patrie est en danger grave et imminent ». « Nous ne sommes pas embarrassés par le fait de demander aux autres composantes de la société libanaise de faire des concessions parfois sur certaines de leurs revendications qu'ils considèrent comme des droits naturels », a indiqué le chef du Parti démocratique. « Si l'on pouvait s'inspirer de cet exemple, l'on pourrait résoudre la crise présidentielle, mais elle semble partie pour durer », a-t-il ajouté.
Répondant à l'allocution de M. Arslane, Walid Joumblatt a une fois de plus appelé à « faire face au monstre takfiriste hostile au pluralisme et à la diversité ».

 

 

Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, a déclaré hier qu'il œuvrait, aux côtés du président de la Chambre, Nabih Berry, et du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour « tenter de parvenir à un compromis qui nous sorte » de la crise présidentielle.
« Le poste du président de la République n'appartient pas uniquement aux chrétiens, mais à...

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