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À La Une - Crise

Nouvel assaut jihadiste contre la principale raffinerie d'Irak

La mobilisation internationale s'intensifie pour contrer l'avancée de l'Etat islamique.

Des soldats irakiens s'entraînent dans le campus de l'université de Bassorah. HAIDAR MOHAMMED ALI/AFP

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI, ex-Daech) ont lancé un nouvel assaut pour s'emparer de la principale raffinerie d'Irak, alors que la mobilisation internationale s'intensifie pour contrer l'avancée de ce groupe violent et ultra-radical.

Washington, qui a mené depuis le 8 août plus de 90 frappes contre les jihadistes, a exprimé samedi sa détermination à poursuivre ses raids et menacé d'étendre son intervention à la Syrie voisine, où l'EI est également actif. Suite à l'exécution sommaire d'un journaliste américain, les Etats-Unis ont durci leur rhétorique envers les jihadistes, condamnant une "attaque terroriste" et annonçant une réponse puissante.

 

(Lire aussi: Steven Sotloff, l'autre journaliste que les jihadistes menacent d'exécuter)


Signe de la préoccupation grandissante également dans le monde arabe, les ministres des Affaires étrangères égyptien, saoudien, émirati et qatari, ainsi que le conseiller du chef de la diplomatie jordanienne se sont réunis dimanche à Jeddah, en Arabie saoudite, pour évoquer la progression de l'EI.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a entamé dimanche une visite de deux jours en Irak, son voisin et allié contre l'EI. L'Iran a indiqué cette semaine avoir fourni des conseils au gouvernement et aux Kurdes irakiens --qui combattent les jihadistes dans le nord du pays-- contre l'EI, tout en assurant ne pas avoir de présence militaire en Irak.

La mort, fin juillet, d'un pilote iranien dans des combats en Irak et la présence d'avions de combats venus probablement d'Iran, selon des experts, semblent indiquer une implication plus directe de la République islamique.

Téhéran a également commencé des discussions avec certains pays européens sur la lutte contre l'EI mais a écarté une coopération militaire avec les Etats-Unis, ennemi historique de la République islamique.

 

(Lire aussi : Les États-Unis ont tenté, en vain, de secourir des otages américains en Syrie)

 

Assaut sur la raffinerie
Alors que les forces kurdes et irakiennes tentent avec difficulté de contrer les jihadistes et de les déloger des régions conquises depuis le début de leur offensive le 9 juin, l'EI a lancé samedi soir un nouvel assaut pour s'emparer de la principale raffinerie d'Irak, à Baïji (200 km au nord de Bagdad). Les combats se poursuivaient dimanche.


Par ailleurs, le bilan d'une vague d'attentats ayant ensanglanté le pays samedi est monté à 37 morts et plus de 150 blessés, tandis qu'à Bagdad, le pouvoir tentait toujours d'apaiser les fortes tensions confessionnelles attisées par une attaque meurtrière contre une mosquée sunnite vendredi dans la région de Diyala (nord-est de Bagdad). L'attaque a fait 70 morts et entraîné des heurts entre sunnites et chiites. Le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi a aussitôt tenté d'apaiser les tensions confessionnelles, appelant ses concitoyens "à resserrer les rangs pour empêcher les ennemis de l'Irak de provoquer des troubles".

 

(Lire aussi: Le pouvoir irakien tente d'apaiser les tensions après l'attaque sanglante d'une mosquée)


Cette attaque risque d'accroître la colère de la minorité sunnite envers le pouvoir chiite qui a besoin de sa coopération dans son combat contre l'EI. Elle pourrait aussi compliquer davantage les tractations en vue de former un gouvernement appelé à répondre aux doléances de toutes les minorités, notamment celles des sunnites dont certains ont toléré l'EI après leur exclusion par l'ex-Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, accusé d'avoir semé le chaos en marginalisant les sunnites.


En 2006 et 2007, des affrontements entre chiites et sunnites avaient fait des dizaines de milliers de morts.

 

"Objectifs très importants"
Les frappes aériennes américaines ont freiné ces dernières semaines la progression des jihadistes et ne devraient pas faiblir après le choc causé par l'exécution du journaliste américain James Foley, et malgré la menace de l'EI de tuer un second otage américain, le journaliste Steven Sotloff, si les raids se poursuivaient. Bien au contraire, Washington a durci le ton et s'est déclaré prêt à "agir" en Syrie contre l'EI, a rapporté samedi le Wall Street Journal.


"Nous l'avons répété plusieurs fois: si vous vous en prenez à des Américains, nous irons vous chercher où que vous soyez, et c'est ce qui va guider notre planification dans les jours à venir", a déclaré le conseiller adjoint à la sécurité nationale du président américain, Ben Rhodes, cité par le journal.


Un responsable militaire américain a déclaré au même quotidien que la préparation de frappes contre des "objectifs très importants", comme des personnalités de l'EI, pourrait prendre entre "une heure à une semaine". "S'il s'agit des camps d'entraînement, nous pourrions le faire très bientôt", a-t-il ajouté.


Par ailleurs, le président irakien Fouad Massoum a apporté samedi son "soutien" à la proposition de son homologue français François Hollande d'organiser "une conférence internationale" sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'EI, selon l'Elysée.


L'EI, un groupe à la réputation sanguinaire qui a révulsé le monde en diffusant mardi une vidéo le montrant décapiter le journaliste James Foley, est également engagé dans la guerre en Syrie voisine où il affronte à la fois les rebelles et le régime de Bachar el-Assad.

 

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