A Gaza, le Hamas exécute les "collabos"

Le Hamas s'est livré hier dans la bande de Gaza à une série d'exécutions sommaires et publiques de Palestiniens accusés de collaborer avec Israël.
Le groupe islamiste a ainsi exécuté 18 « collaborateurs » en public, à la sortie de la prière. Sous les yeux de centaines de fidèles, des hommes en uniforme des Brigades Ezzedine al-Qassam ont vidé les chargeurs de leurs armes automatiques sur six « collaborateurs » devant la mosquée al-Omari, la plus grande de Gaza, selon des témoins. Onze autres « collaborateurs » ont été supprimés plus tôt près du siège de la police, et un autre encore sur une place proche, ont rapporté des témoins. Cette purge intervient après une tentative israélienne d'élimination de Mohammad Deif, le chef d'al-Qassam, mardi soir, et celle, réussie, de trois commandants de la même organisation jeudi à Rafah, dans le sud du Territoire.
Le site Majd, proche du Hamas, a prévenu hier que la « résistance », terme désignant les groupes armés à Gaza luttant contre Israël, « n'épargnera aucun collaborateur, tous seront jugés par des tribunaux révolutionnaires et écoperont des peines prévues pour leur crime », en référence aux tribunaux secrets établis par ces mouvements. Les Palestiniens exécutés hier ont ainsi eu droit à une « procédure judiciaire », selon Majd.

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Représailles...
Ces 18 hommes viennent s'ajouter aux 2 092 morts côté palestinien, dont cinq hier et 76 depuis la rupture mardi d'un cessez-le-feu de neuf jours. Parmi eux des centaines d'enfants et d'adolescents. Côté israélien, quatre civils et 64 soldats ont été tués par la guerre. Mais la mort du premier enfant israélien survenue hier est susceptible de provoquer d'intenses représailles. Le garçon de quatre ans a été tué par un obus tiré de la bande de Gaza dans le secteur de Sdot Negev, à l'est de la bande de Gaza, selon la police et l'armée. « Le Hamas paiera cher cette attaque. (L'armée et le renseignement) vont intensifier leurs opérations jusqu'à ce qu'ait été atteint l'objectif » des opérations militaires, a aussitôt prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a rapporté un de ses porte-parole, Ofir Gendelman.
Le Hamas et Israël ont repris les hostilités mardi soir, et échangent depuis tirs de roquettes et frappes aériennes. L'un de ces raids sur une maison à Gaza a blessé 40 Palestiniens hier soir, selon les secours locaux. Israël a été la cible de 430 tirs de roquettes depuis mardi soir, selon son armée. L'une d'elles a frappé une synagogue à Ashdod, à une trentaine de kilomètres de Gaza, blessant cinq personnes.

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Un document européen
Mais après plus d'un mois et demi de conflit, l'incertitude est totale sur le terrain, sur la capacité de réaction du Hamas, la possibilité d'une guerre d'usure dont Israël ne veut pas ou sur une reprise des hostilités dans toute l'intensité qui faisait des dizaines de morts par jour en juillet. Alors que les négociations indirectes sont « mortes et enterrées » selon les Palestiniens, au Conseil de sécurité de l'ONU, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont présenté les principaux éléments préparant une nouvelle résolution destinée à mettre un terme à la guerre. Pour Israël, le seul moyen de garantir sa sécurité est de démilitariser Gaza. Pour les Palestiniens, rien ne se fera sans une levée préalable du blocus qui étouffe depuis 2007 les 1,8 million de Gazaouis. Le document européen répond aux inquiétudes des deux camps, assurent les diplomates. Il prévoit la réouverture des frontières, ainsi que la levée des restrictions économiques et humanitaires dans Gaza afin d'engager un effort de reconstruction de grande ampleur. Réunis à Doha, le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal ont appelé de leur côté l'Onu à établir « un calendrier pour la fin de l'occupation » israélienne dans les territoires palestiniens.

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