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À La Une - Irak

70 morts dans une attaque de miliciens chiites contre une mosquée sunnite

Pour Washington, l'exécution de James Foley est "une attaque terroriste" contre les Etats-Unis.

Des combattants kurdes participant à un déploiement sécuitaire contre l'Etat islamique à Makhmur, dans le nord de l'Irak. Azad Lashkari/Reuters

Des miliciens chiites ont tiré vendredi sur une mosquée sunnite en Irak, faisant 70 morts, une attaque qui risque de compromettre les efforts du gouvernement pour rallier la communauté sunnite dans sa lutte contre les jihadistes.

C'est dans la région de Hamrine, dans la province de Diyala, que des miliciens chiites ont fait un carnage dans l'attaque contre une mosquée, ont indiqué des médecins et des officiers. L'attaque constituerait des représailles après que des miliciens chiites eurent été tués dans des affrontements dans le même secteur, selon des officiers de l'armée et de la police.
D'autres sources ont fait état d'une riposte après l'explosion d'une bombe au passage d'une patrouille de miliciens.

Ibrahim Aziz Ali, dont le neveu âgé de 25 ans figure parmi les morts, a indiqué à l'AFP que, après avoir entendu des tirs, lui et d'autres habitants s'étaient rués dans la mosquée, où des snipers leur avaient tiré dessus.
Cinq véhicules portant des images de l'imam Hussein, figure vénérée dans la communauté chiite, étaient garés devant la mosquée, a-t-il dit, ajoutant que des affrontements avaient opposé des habitants aux miliciens qui avaient fui avec l'arrivée de l'armée.
"C'était un massacre", dans la mosquée, a-t-il dit.


Attaque à risque
Si les tribunaux ne nous rendent pas justice, "on (la) rendra avec nos mains", a mis en garde cet homme.
Cette attaque risque d'accroître la colère de la minorité sunnite envers le gouvernement à majorité chiite --qui doit être remplacé d'ici une vingtaine de jours après la nomination d'un nouveau Premier ministre--, à un moment où celui-ci a le plus grand besoin de sa coopération dans son combat contre l'Etat islamique (EI, ex-Daech).

Ce groupe contrôle en effet nombre de territoires à majorité sunnite depuis le début de son offensive fulgurante le 9 juin au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad.
Après la déroute des forces de l'ordre devant cette offensive, le gouvernement irakien s'est tourné vers les milices chiites, qu'il avait combattues par le passé, pour soutenir ses troupes.

Dans le nord du pays, où l'EI a avancé début août en direction de la région autonome du Kurdistan, les forces gouvernementales collaborent par ailleurs avec les forces kurdes pour reprendre du terrain aux jihadistes.
Ensemble, elles ont réussi à reprendre dimanche le grand barrage de Mossoul, avec le soutien aérien américain crucial et après la livraison d'armes occidentales.
Elles tentaient surtout de reprendre la ville clé de Jalawla, conquise le 11 août par les jihadistes.

L'armée américaine a indiqué avoir mené 93 frappes aériennes depuis le 8 août dans le nord de l'Irak.
Face au déferlement de la violence en Irak, mais aussi en Syrie voisine où l'EI combat aussi bien les rebelles que le régime, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a déploré la "paralysie" de la communauté internationale qui encourage selon elle "les assassins, les destructeurs et les tortionnaires en Syrie et en Irak".

Alors que les divisions internationales ont bloqué toute initiative sur la Syrie, Washington et ses alliés occidentaux cherchent à préparer désormais une stratégie à long terme pour tenter de stopper l'EI.
L'EI est "plus sophistiqué et mieux financé que tout autre groupe que nous ayons connu", a déclaré jeudi le secrétaire à la Défense Chuck Hagel.

Pour le défaire, il faudra s'y attaquer des deux côtés de la frontière irako-syrienne, a jugé le chef d'état-major interarmées, le général Martin Dempsey.


700.000 déplacés au Kurdistan
Ce groupe, responsable de multiples exactions -exécutions, viols et persécutions, a proclamé fin juin un "califat" sur les larges pans de territoires qu'il contrôle à cheval entre l'Irak et la Syrie, poussant à la fuite des centaines de milliers de personnes.

Mais c'est surtout la diffusion mardi d'une vidéo dans laquelle l'EI montre l'un de ses combattants décapiter le journaliste américain James Foley, enlevé en 2012 en Syrie, qui a poussé la communauté internationale à tirer la sonnette d'alarme.
Dans sa vidéo, l'EI menace d'exécuter un second otage américain, Steven Sotloff, également journaliste, si les frappes américaines se poursuivent.

Le Pentagone a affirmé jeudi que les jihadistes de l'EI allaient "bien au-delà" de toute autre menace terroriste connue jusqu'à maintenant. L'administration américaine a promis de poursuivre les frappes aériennes contre ce groupe dans le nord irakien pour aider les forces kurdes et irakiennes à le repousser. La Maison Blanche a estimé vendredi que l'exécution de James Foley par les jihadistes représente "une attaque terroriste" contre les Etats-Unis.

Face à la crise humanitaire dans le nord de l'Irak, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés poursuivait une opération logistique massive.
L'objectif est d'assurer de l'approvisionnement de secours à un demi-million de personnes ayant fui l'EI, en majorité des membres des minorités chrétienne et yazidie. Selon le HCR, quelque 700.000 déplacés ont trouvé refuge au Kurdistan.

 

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