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Départs en Syrie : deux adolescentes mises en examen en France

Deux adolescentes, interpellées mardi en France dans le cadre de l'enquête sur le départ probable vers la Syrie d'une autre jeune fille de 14 ans, ont été mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Les deux jeunes filles, âgées de 15 et 17 ans, ont été placées sous contrôle judiciaire, comme l'avait requis le parquet de Paris.

Elles avaient été placées en garde à vue mardi, la plus jeune à Tarbes, l'autre à Lyon, dans le cadre d'une enquête ouverte en juin sur la disparition d'une jeune fille de 14 ans vivant à Argenteuil (Val-d'Oise), et dont les enquêteurs pensent qu'elle est partie en Syrie, où des groupes islamistes radicaux combattent le régime de Bachar el-Assad.

Selon une source proche de l'enquête, l'une des deux adolescentes a été en contact, via les réseaux sociaux, avec cette jeune fille disparue. L'une des deux adolescentes mises en examen a aussi "envisagé un temps" de rejoindre la Syrie, a ajouté cette source. L'enquête se penche aussi sur des contacts, toujours via internet, avec des réseaux jihadistes.

Les deux jeunes filles ont été déférées jeudi soir au tribunal après 48 heures de garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a dénoncé une réponse judiciaire "disproportionnée", son président Michel Tubiana estimant auprès de l'AFP qu'on utilisait "un pilon pour taper sur des gamines". De son côté, la fédération du Rhône de la LDH juge qu'avec ces "deux interpellations de mineures et leur garde à vue de 48 heures", la Convention internationale des droits de l'enfant est "complètement bafouée et réduite à néant".

Les autorités françaises s'inquiètent du phénomène des départs vers la Syrie et, lors du retour en Europe, de risques d'attentats de la part des plus radicalisés des candidats au jihad. Selon une source proche des dossiers, plus de 900 personnes seraient concernées, un chiffre englobant ceux qui sont déjà partis sur le théâtre des opérations, ceux en transit et ceux dont les services de renseignement ont la conviction qu'ils projettent d'y aller.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté en avril un plan gouvernemental de lutte anti-jihad, avec la mise en place d'un numéro vert mis à la disposition des familles et des proches de jeunes radicalisés, pour qu'ils puissent faire part de leurs doutes aux services de police ou les prévenir d'un départ imminent vers la Syrie.

Un projet de loi renforçant l'arsenal antiterroriste, qui prévoit notamment une interdiction administrative de sortie du territoire pour certaines personnes soupçonnées de vouloir rejoindre une terre de jihad, a également été présenté en Conseil des ministres le 9 juillet et doit arriver au Parlement début septembre.

Deux adolescentes, interpellées mardi en France dans le cadre de l'enquête sur le départ probable vers la Syrie d'une autre jeune fille de 14 ans, ont été mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.Les deux jeunes filles, âgées de 15 et 17 ans, ont été placées sous contrôle judiciaire, comme...