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À La Une - Chronologie

Les dates-clés de l'offensive de l'Etat islamique en Irak

Depuis l'offensive dans le nord de l'Irak...

Des combattants de l'Etat islamique dans la province de Ninive en Irak. AFP/HO/ISIS/capture d'écran

Les Etats-Unis considèrent que les jihadistes de l'Etat islamique représentent du fait de leurs moyens financiers et militaires une menace de premier ordre, peut-être supérieure à celle que représentait el-Qaëda au moment des attentats du 11 septembre 2001. Retour sur les développements récents de ce groupe armé qui contrôle aujourd'hui une large part du territoire irakien et près du tiers de la Syrie.

 

Début juin

Les forces jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant, son nom initial, déjà actives depuis le début de l'année dans la province d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, passent à l'offensive début juin dans le nord de l'Irak, avec le soutien de groupes sunnites armés. L'armée irakienne ne leur oppose qu'une très faible résistance.

Le 10 juin, Mossoul, deuxième ville d'Irak, est entièrement sous leur contrôle. Ils récupèrent des stocks d'armes et de munitions abandonnés derrière eux par les soldats irakiens.

Dans les jours qui suivent, les insurgés sunnites progressent vers le sud jusqu'à Samarra, à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad. La capitale elle-même est le théâtre d'infiltrations et d'attentats, ainsi que le "triangle de la mort", une région située à la sortie sud de la ville.

Les combattants kurdes (peshmerga) prennent de leur côté la ville pétrolière de Kirkouk, à l'extérieur des limites de la région semi-autonome du Kurdistan, au cœur de litiges entre le gouvernement de Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan (GRK).

 

 

29 juin

L'Etat islamique en Irak et au Levant proclame le "califat" islamique placé sous le commandement de son chef, Abou Bakr al Baghdadi. Il appelle tous les mouvements djihadistes à lui prêter allégeance.

 

Des combattants de l'EI. Photo AFP

 

"Quoi que l'on pense de sa légitimité, l'annonce de la restauration du califat est sans doute l'événement le plus important pour le jihadisme international depuis les attentats du 11 septembre", analyse le chercheur Charles Lister, un expert des mouvements islamistes au Brookings Doha Center.

Pour Fawaz Gerges, qui dirige le centre d'études du Moyen-Orient à la London School of Economics, "el-Qaëda du temps d'Oussama ben Laden était un mouvement sans frontière, transnational qui n'a jamais su se trouver une base sociale". "La raison pour laquelle il faut prendre l'Etat islamique au sérieux, ajoute-t-il, réside dans le fait qu'il se développe comme une épidémie sociale, se nourrissant des tensions et des lignes de fracture sociales des sociétés arabes. Il est une manifestation de l'affaiblissement et du démantèlement des Etats arabes tels que nous les connaissions."

 

16 juillet

Réunis en Jordanie, les chefs de file de l'insurrection sunnite annoncent qu'ils ne déposeront pas les armes avant d'avoir pris Bagdad et renversé le pouvoir chiite.

Mais début août, c'est dans le nord du pays que les jihadistes de l'Etat islamique repartent à l'offensive, contre des villes tenues par les Kurdes. Le barrage de Mossoul tombe, ils approchent à moins de 70 km d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, et traquent parallèlement les yazidis et les chrétiens, deux minorités religieuses.

 

Le barrage de Mossoul. Photo AFP

 

7 août

Barack Obama annonce qu'il autorise des frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique pour enrayer leur progression vers Erbil, la capitale du Kurdistan autonome irakien, protéger les intérêts américains et venir au secours des minorités religieuses yazidis et chrétiennes sous la menace.

 

8 août

Premières frappes de l'aviation américaine.

Des colonnes de fumée s'échappent près du barrage de Mossoul après des frappes aériennes américaines, le 18 août 2014. AFP/Ahmad al-Rubaye

 

 

11 août

Le chiite Haïdar al-Abadi, vice-président du Parlement, est désigné au poste de Premier ministre à la place de Nouri al-Maliki, accusé d'avoir attisé les tensions confessionnelles par une politique sectaire favorable à la communauté chiite, majoritaire. Ce dernier, au pouvoir depuis 2006, conteste dans un premier temps son éviction. Après trois jours de crise politique, lâché par ses alliés, il accepte finalement de se retirer.

Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi. AFP/Pool/Karim Kadim

 

15 août

Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l'unanimité la résolution 2170 qui vise les activistes islamistes en Irak et en Syrie, avec des mesures contre six personnes et des menaces de sanctions contre ceux qui les financent ou leur fournissent des armes et des recrues.

 

17 août

Les combattants kurdes et l'armée irakienne, avec l'appui de l'aviation américaine, reprennent le barrage de Mossoul.

Les véhicules blindés des combattants kurdes peshmergas, sur le barrage de Mossoul. REUTERS/Youssef Boudlal

 

 

19 août

L'armée irakienne lance une contre-offensive sur la ville de Tikrit, l'ex-fief de Saddam Hussein, à 150 km environ au nord de Bagdad.

Dans la soirée, l'Etat islamique met en ligne la vidéo de la décapitation du journaliste américain James Foley, enlevé en novembre 2012 dans le nord-est de la Syrie, et menace un autre journaliste américain, Steven Sotloff, capturé en juillet 2013 en Syrie. Son sort, menace l'EI, dépendra des prochaines décisions de Barack Obama.

 

Le journaliste américain James Foley, exécuté par l'EI. REUTERS/Louafi Larbi

 

Le lendemain, le président américain promet d'être "implacable" face au "cancer" que représente l'Etat islamique.

 

21 août

Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, estime que les jihadistes de l'Etat islamique "sont plus qu'un simple groupe terroriste. Ils allient idéologie et sophistication militaire (...) Ils sont incroyablement bien financés. Cela va au-delà de tout ce qu'il nous a été donné de voir."

 

24 août

Le ministre irakien des Affaires étrangères appelle la communauté internationale à aider son pays à lutter contre les jihadistes, un combat pour lequel son homologue iranien lui a assuré le soutien de Téhéran. Le même jour, les combattants de l'EI prennent l'aéroport de Tabqa, dernier bastion du régime de Bachar el-Assad dans la province septentrionale de Raqqa, en Syrie. Avec cette victoire, Raqqa devient la première province syrienne à être contrôlée par les jihadistes, hormis quelques villages entre les mains des Kurdes.

 

 

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