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Moyen Orient et Monde - Rencontre avec...

« Il est erroné de dire que l’Europe a échoué... »

L'ambassadeur d'Italie au Liban, Giuseppe Morabito

Parlez-nous du livre autobiographique que le président italien Giorgio Napolitano vient de publier « La haute route »
Ce qui m'a frappé dans le livre du président Napolitano, c'est son actualité vis-à-vis des problèmes d'aujourd'hui. Si je ne savais pas que le livre a été écrit par le président italien, je dirais qu'il a été écrit par un jeune.

 

Pensez-vous que l'Europe dont parle le président Napolitano dans son livre a échoué aujourd'hui ?
Je pense que le livre est très actuel. Il reflète non seulement l'expérience du président Napolitano, mais aussi et surtout l'expérience d'un homme politique qui a vécu la transformation de l'Italie et la politique étrangère des dernières années. Il y a vingt ans, l'Europe était différente : il y avait une croissance économique qui donnait l'impression qu'elle ne s'arrêtera jamais. Tout marchait bien. Aujourd'hui, la situation a changé. L'Europe est la proie de la plus importante crise économique et financière depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est injuste de faire porter à l'Europe la faute de ce qui se passe actuellement. Cela dit, le livre ne traite pas uniquement de l'Europe il y a 20 ans. Il parle aussi de l'Europe avec les problèmes du monde d'aujourd'hui.
Toutefois, il est erroné de dire que l'Union européenne (UE) a échoué. Ce qui a échoué, c'est la thèse de ceux qui croyaient qu'on pouvait construire une Europe forte avec une politique d'intégration faible.

 

Vous ne croyez pas que la politique étrangère de l'UE n'est pas vraiment une réussite avec la crise ukrainienne, syrienne, israélo-palestinienne, l'immigration, etc. ?
C'est trop tôt pour juger, surtout que le poste de chef de la diplomatie européenne a été nouvellement institué. D'autre part, l'UE mise beaucoup sur les instruments de sa Politique européenne de voisinage.
Pour parler de l'Ukraine, de la Syrie, etc., ce n'est pas l'Europe qui a échoué. C'est la communauté internationale. Il faut rappeler en outre que le conflit israélo-palestinien date depuis presque 70 ans.
Ce qui manque peut-être à l'Europe, c'est une vision globale de la politique étrangère mondiale.

 

Quels sont la place et le rôle de l'Italie en Europe dans la conjoncture actuelle?
Il faut d'abord éviter le piège de penser qu'à travers l'Europe, l'Italie comme les autres pays de l'UE peuvent conforter leur politique étrangère. L'Italie en Europe essaie d'être présente là où elle a des intérêts forts à défendre, mais surtout où Rome a une valeur ajoutée à donner aux autres pays membres, notamment sur les sujets concernant la Méditerranée.
En tout cas, il ne faut pas parler d'axes ou de zones d'influence. Au contraire, il faut renforcer l'Union européenne, et non la désunion européenne vis-à-vis des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui.

 

Les problèmes internes italiens ont affaibli la position de Rome sur la scène européenne ?
Si des hommes politiques ont peut-être pénalisé l'Italie par le passé, cette situation n'existe plus aujourd'hui. J'espère donc que l'Italie ira au rendez-vous avec l'Europe plus unie et plus forte qu'avant. Le gouvernement a entamé un processus de réformes qui concerne le système judiciaire, l'administration publique, etc., de sorte que le pays en général et son économie plus particulièrement pourra faire face notamment au chômage des jeunes.

 

Napolitano a été réélu pour un second mandat. Comment expliquez-vous son succès ?
Comme citoyen, je peux dire que le président Napolitano a joué un rôle important dans une période difficile de l'Italie tout en restant dans les prérogatives fixées par la Constitution.

 

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