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Dernières Infos - Dans la presse

Amal Alameddine publie une tribune contre les dérives de la justice égyptienne

"Condamner un opposant politique à mort après un simulacre de procès revient à exécuter cet opposant dans la rue. En fait, c'est pire même car utiliser le système judiciaire comme un outil de répression étatique revient à bafouer la loi".

Dans une tribune publiée le 18 août dans le Huffington Post, Amal Alameddine, juriste britannico-libanaise et fiancée de l'acteur américain George Clooney, s'empare d'une nouvelle cause : celle de Mohamed Fahmy, ancien chef du bureau d'al-Jazeera English au Caire, derrière les barreaux. M. Fahmy, dont Amal Alameddine annonce qu'elle est l'avocate, a été arrêté le 29 décembre 2013, avec son producteur Baher Mohamed, et Peter Greste, un correspondant australien de la chaîne. Le 23 juin, les trois journalistes ont été reconnus coupables d'avoir aidé l'organisation - décrétée terroriste par le pouvoir égyptien - des Frères musulmans. Ils ont été condamnés à sept ans d'emprisonnement.

Affirmant avoir étudié le dossier, l'avocat assure : "Il est clair au-delà de tout doute que leur procès était inique et que leur condamnation une parodie de justice".
La condamnation des trois journalistes a déclenché de vives réactions à l'étranger, et plusieurs observateurs internationaux ont qualifié le procès de farce.

L'avocate dénonce aussi une accusation "fabriquée", un "procès spectacle" et, plus globalement, une justice aux ordres.
Rappelant que la Constitution égyptienne protège la liberté d'expression et le droit à un procès juste, Mme Alameddine souligne qu'en juin 2013, elle avait dirigé une délégation de la International Bar Association, pour apporter au régime égyptien des conseils en vue d'une réforme de son système judiciaire. "Notre rapport critiquait les tentatives du gouvernement du régime Morsi de réduire aux silences ses critiques". Au moment de publier le rapport, le gouvernement du régime Morsi avait été balayé et Adly Mansour gérait l’intérim. "Mais apparemment, rien n'avait changé. Et on nous a dit de publier le rapport depuis Londres, car nous risquions d'être arrêtés au Caire".

Pour conclure, Amal Alameddine note qu'avec ce procès, le président Sissi peut encore avoir l’opportunité de montrer que son administration représente un vrai nouveau départ. "Il peut restaurer la justice et l'espoir en accordant aux journalistes le pardon qu'ils méritent".

Mi-août, Amal Alameddine avait décliné une offre de l'Onu pour siéger à la commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme sur les violations des lois humanitaires dans les opérations militaires à Gaza et dans les territoires occupés. Se disant "honorée" d'avoir reçu cette proposition, elle soulignait que compte tenu de ses engagements existants – notamment huit affaires en cours – elle ne pouvait accepter cette offre.

En sus d'être la fiancée de Clooney, avec un mariage prévu pour septembre, Amal Alameddine a travaillé à la Cour internationale de justice en 2004 et elle a aussi été conseillère auprès du procureur du Tribunal spécial pour le Liban.

"Condamner un opposant politique à mort après un simulacre de procès revient à exécuter cet opposant dans la rue. En fait, c'est pire même car utiliser le système judiciaire comme un outil de répression étatique revient à bafouer la loi".
Dans une tribune publiée le 18 août dans le Huffington Post, Amal Alameddine, juriste britannico-libanaise et fiancée de l'acteur américain...