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Liban - Humanitaire

Il a secouru les blessés à Gaza, un chirurgien libanais raconte

Spécialisé dans la chirurgie plastique et de reconstruction, le Dr Ghassan Abou Sittah a séjourné dans la bande de Gaza pour secourir les blessés.

Né de père palestinien et de mère libanaise, le Dr Abou Sittah a pu entrer à Gaza grâce à son passeport britannique.

Le Dr Ghassan Abou Sittah est rentré la semaine dernière de Gaza. Chef du département de chirurgie plastique et reconstructive à l'Hôpital américain de Beyrouth, le Dr Abou Sittah, muni de son passeport britannique, est entré via la Jordanie, traversant la Cisjordanie, grâce à l'intervention de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a passé 16 jours à l'hôpital al-Shifa, le grand complexe hospitalier de Gaza. « J'étais là-bas durant la deuxième partie de l'offensive israélienne », indique-t-il dans un entretien téléphonique avec L'Orient-Le Jour.


Né de mère libanaise et de père palestinien de Bir Sabeh, le Dr Abou Sittah a déjà travaillé dans les hôpitaux de Gaza sous les bombes. C'était lors de la deuxième intifada, ainsi qu'en 2008 et en 2012.
« Les choses empirent avec chaque offensive. Les bombardements sont de plus en plus aveugles et les Israéliens empêchent les blessés de sortir de la bande de Gaza pour bénéficier de meilleurs soins. À cause du siège, les hôpitaux manquent de tout. Ainsi, avant que je ne quitte l'hôpital al-Shifa, le centre hospitalier manquait de fixateurs externes (pour la fixation des os) et les médecins utilisaient uniquement le plâtre », raconte-t-il.


« Les bombardements israéliens ont fait 10 000 blessés dont 4 000 enfants. Environ 400 000 personnes ont quitté leur domicile. Les maisons de 100 000 d'entre elles sont complètement détruites. Il y a des familles entières (père, mère, enfants, oncles, tantes, grands-parents) qui ont péri et leur nombre dépasse les cinquante, l'armée israélienne a bombardé l'hôpital al-Shifa. J'étais présent. C'était l'horreur », indique-t-il.
Le spécialiste souligne également que « les blessés de Gaza ont besoin d'un soutien psychologique, surtout les tout petits qui ont perdu leurs parents, voire leur famille entière ».


« J'ai toujours aimé travailler dans l'humanitaire, j'ai déjà séjourné en Équateur et en Inde. C'est vrai aussi que la Palestine pour moi constitue autre chose. C'est la terre de mon père et son amour coule dans mes veines », dit-il.

 

(Pour mémoire : A Gaza, des docteurs sauvent un bébé par césarienne après le décès de sa mère)


Le Dr Abou Sittah met son savoir donc en temps de crise et de guerre à la disposition de ceux qui ont le plus besoin : les blessés et les grands brûlés dont la situation nécessite une chirurgie reconstructive.
« J'ai traité des blessés graves. Beaucoup sortiront de l'hôpital avec des handicaps permanents, notamment de l'immobilité dans un ou plusieurs membres. J'ai traité une petite fille qui a perdu la capacité de bouger son coude et un petit garçon qui a perdu ses yeux », dit-il.


Les grands brûlés et d'autres blessés lourdement atteints auront besoin de plusieurs chirurgies reconstructives, que feront-ils avec le manque de spécialistes dans la bande de Gaza ?
« Nous œuvrons actuellement à former des spécialistes palestiniens travaillant dans les Territoires. Cela se fait avec la Palestinian Welfare Association et le Medical Aid for Palestine. Nous comptons dans ce cadre envoyer des spécialistes du Royaume-Uni dans la bande de Gaza afin qu'ils passent leur savoir-faire aux médecins palestiniens », indique-t-il.


Le Dr Abou Sittah raconte également qu'il était présent quand l'armée de l'État hébreu a bombardé l'hôpital al-Shifa. Pour lui, il est désormais clair que « les Israéliens veulent vraiment exterminer les Palestiniens. Leurs bombardements sont de plus en plus cruels et les choses vont crescendo depuis 1948 jusqu'à aujourd'hui »,
souligne-t-il en conclusion.

 

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