Table ronde sur les défis humanitaires au palais de l’Unesco

À l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, l'Unocha a organisé au palais de l'Unesco une table ronde sur le thème « Être humanitaire : relever les défis du Liban », en présence du ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, et de représentants d'ONG locales ainsi que des Nations unies au Liban.
La table ronde a été modérée par le coordonnateur résident des affaires humanitaires des Nations unies, Ross Mountain, qui, dans son allocution, s'est de nouveau attardé sur « la crise humanitaire nationale au Liban » pour décrire l'impact sur le pays de la présence de centaines de milliers de réfugiés syriens. Une étude réalisée par le groupe d'études de l'Onu sur l'action humanitaire fait état de la présence de plus d'un million de refugiés syriens au Liban. « En accueillant tant de réfugiés syriens, beaucoup de citoyens libanais ordinaires font inconsciemment partie de l'effort humanitaire », a ajouté Ross Mountain.
L'étude en question porte sur les réfugiés dans le monde, évalués à 108 millions de personnes ayant toutes besoin d'assistance humanitaire, dont plus de 11 millions en Syrie.
Dans la même optique, M. Rachid Derbas a salué le personnel humanitaire « dévoué, qui porte secours aux déplacés syriens au Liban comme dans les pays voisins, et qui depuis longtemps soutient les réfugiés palestiniens ».
Amine el-Daouk, président des Makassed, a indiqué pour sa part que pour faire face à la crise syrienne, des programmes ont été mis au point par son association pour venir en aide aux jeunes Libanais et Syriens affectés par la crise des réfugiés. De son côté, le Dr Kamel Mehanna, président de l'association Amel, a insisté sur l'urgence d'une « coopération équitable et efficace entre les organisations humanitaires nationales et internationales » pour régler rapidement les problèmes causés par l'afflux des refugiés syriens vers le Liban.
« Les 7 000 volontaires de la Croix-Rouge libanaise ne suffisent plus pour une assistance humanitaire complète et efficace auprès de ces déplacés », s'est alarmé pour sa part Georges Kettaneh, secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise. Ainsi, de nouvelles politiques de recrutement sont étudiées pour faire face à cette difficulté.

Hommage au personnel humanitaire
Pour l'Onu, la Journée mondiale de l'aide humanitaire est l'occasion de rendre hommage à tout le personnel qui s'emploie à promouvoir la cause humanitaire, ainsi qu'à tous ceux et celles qui ont perdu la vie dans l'accomplissement de leur mission. Cette date a été choisie par l'Assemblée générale en référence à l'attentat mené le 19 août 2003 contre le siège de l'Onu à Bagdad, dans lequel 22 personnes avaient trouvé la mort, dont Sergio Vieira de Mello, représentant spécial de l'Onu en Irak.
Célébrer cette journée contribue aussi à sensibiliser le public aux activités humanitaires dans le monde et à l'importance de la coopération internationale dans ce domaine, toujours selon l'Onu qui relève que l'année 2013 a établi un nouveau record de la violence contre le personnel humanitaire.
Selon l'étude citée plus haut, 155 travailleurs dans le domaine des secours sont morts, 171 ont été grièvement blessés et 134 enlevés en 2013, soit une augmentation de 66 % du nombre de victimes par rapport à 2012. Avec 81 travailleurs humanitaires tués en 2013, l'Afghanistan reste le pays où le plus grand nombre d'attaques contre les humanitaires a eu lieu.
Dans le cadre des activités prévues pour la Journée mondiale de l'aide humanitaire, une nouvelle communauté en ligne, appelée « Messagers de l'humanité », avait été lancée le 31 juillet 2014 pour mobiliser et inspirer l'action face aux urgences mondiales. Cette plateforme invite les partisans de l'action humanitaire à partager leur appel sur les réseaux sociaux afin d'en amplifier la portée.