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Diaspora - Portrait

Victor Berbara, « l’homme aux mille visages »

À 86 ans, le flamboyant homme de médias, publicitaire et metteur en scène est sacré à juste titre « roi de la comédie musicale au Brésil ».

Victor entouré de sa famille.

Victor Berbara est un nom connu de tous ceux qui travaillent dans le théâtre, cinéma, radio et télévision au Brésil. C'est un élément fondamental de l'histoire des médias brésiliens. Les plus importants réalisateurs, producteurs et artistes du XXe siècle ont travaillé avec lui. « Je pense comme un Phénicien, avec plusieurs années d'expérience que je peux transmettre », a-t-il l'habitude de dire.


Victor Berbara est né à Rio de Janeiro le 18 juin 1928. Il est le fils de Félix et de Aïda Berbara. Son père, fils de Habib Berbara, originaire du village côtier de Barbara, à 50 kilomètres au nord de Beyrouth, se consacrait à des activités commerciales de toutes sortes et possédait une grande culture générale, avec un amour marqué pour la lecture et l'opéra. Il parlait couramment l'arabe, le portugais, l'anglais et le français, et chantait les arias les plus célèbres des opéras italiens.


Victor obtient un diplôme en psychologie de l'Université Columbia, New York, en 1949, et il est aussitôt engagé dans une agence américaine créant des programmes pour la radio nationale brésilienne. L'année suivante, il entre à l'agence Standard à São Paulo, en tant que chef du département de radio et de cinéma. La télévision au Brésil venait d'être mise en place. Il y réalise la première émission TV Tupi avec le frère José Mojica, qui chantait des chansons romantiques. Il poursuit ses études en droit à l'Université fédérale de Rio de Janeiro et réalise en 1953 le premier hebdomadaire de TV Record, Défi pour les universités. Puis il entre dans le domaine de la publicité et fonde, en 1958, une compagnie de théâtre avec des pièces à succès international comme Société en Baby-Doll.


En 1962, il met un terme à sa collaboration avec la radio. Il met en scène, en portugais, la pièce My Fair Lady, qui connaissait un extraordinaire succès à Broadway et qui restera cinq ans à l'affiche à São Paulo, Rio de Janeiro et Porto Alegre. Président de l'Association brésilienne de la publicité de 1965 à 1967, Victor rejoint par la suite les chaînes de télévision à péage dans le monde entier, à travers la société VTI réseau. Depuis 1983, il est distributeur exclusif de Paramount Pictures, partie de l'Amérique du Nord, groupe Viacom. En 1987, sa compagnie crée les studios VTI-rivière, spécialisés dans la publicité, les films, la postproduction et le doublage, qui produisent aujourd'hui des films de séries et de dessins animés à succès.


En 2008, une biographie sur Victor Berbara est publiée, elle est écrite par Tania Carvalho et saluée par la presse officielle de São Paulo. En raison de ses multiples activités, Victor Berbara est connu sous le pseudo : « l'homme aux mille visages ». Le livre intitulé L'histoire de la publicité, radio, télévision et théâtre brésiliens dans la vision de Victor Berbara : l'homme aux mille visages est un hommage bien mérité. Il est la clé pour comprendre l'évolution des médias du Brésil.


Comme tout descendant de Libanais, Victor a fait confiance à son intuition. Pour lui, la fidélité a toujours été sacrée. Il raconte les histoires du passé, celles de son grand-père Habib, venant de Tripoli, et de son père Félix (Assad) Berbara, né au Liban, en 1894, à un moment où le pays était occupé par les Ottomans. En raison de la pauvreté qui sévissait à l'époque, un grand nombre de Libanais furent contraints d'émigrer vers les Amériques, en quête d'un meilleur niveau de vie. Ce fut le cas de Félix, ses parents et ses frères et sœurs qui partirent pour le Brésil en 1916.


À l'âge de 86 ans, Victor Berbara vit aujourd'hui à Santa Teresa avec sa femme Lita, âgée de 82 ans. Ils sont mariés depuis 1959 et ont eu quatre enfants et huit petits-enfants. Lors de leur rencontre, il était fiancé à l'héritière d'une famille traditionnelle. Elle, danseuse argentine au « Teatro Colón », participait au Brésil à une émission de télévision qu'il avait produite. Il a alors rompu ses fiancailles et, 33 jours plus tard, ils se sont mariés.
« Je crois au destin, aime à dire Victor. Ma mère était portugaise, mais elle est morte quand j'avais 10 ans. J'ai ainsi été élevé par la famille de mon père, qui était libanais. Je crois au "maktub", car je pense que notre destin est tout tracé. »

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

 

Retrouvez ici, notre page spéciale diaspora libanaise

Victor Berbara est un nom connu de tous ceux qui travaillent dans le théâtre, cinéma, radio et télévision au Brésil. C'est un élément fondamental de l'histoire des médias brésiliens. Les plus importants réalisateurs, producteurs et artistes du XXe siècle ont travaillé avec lui. « Je pense comme un Phénicien, avec plusieurs années d'expérience que je peux transmettre », a-t-il...