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À La Une - proche-orient

"Nous sommes venus prier dans les ruines, quand bien même nous devrions en mourir"

Jour de trêve et de prière à Gaza, Israël s'inquiète de ses relations avec Washington.

Jamais auparavant depuis le déclenchement des hostilités le 8 juillet, les habitants de la ville de Gaza n'avaient pu s'adonner au rituel essentiel de la prière du vendredi sans craindre de mourir. AFP PHOTO/ROBERTO SCHMIDT

Les habitants de Gaza ont prié vendredi pour la première fois depuis le début de la guerre avec une relative confiance dans le fait qu'ils ne seraient pas tués par un missile israélien. Jamais auparavant depuis le déclenchement des hostilités le 8 juillet, les habitants de la ville de Gaza n'avaient pu s'adonner au rituel essentiel de la prière du vendredi sans craindre de mourir.

Comme ailleurs dans le territoire, les rescapés du camp de réfugiés de Chaati durement frappé se sont rendus à la mosquée à la faveur d'un cessez-le-feu un peu moins précaire que les autres.
De l'édifice de béton, il ne reste qu'un tiers peut-être, qui semble menacer de s'effondrer à tout moment et d'emporter le dôme désormais posé de travers en haut de l'infrastructure. Un projectile a réduit les deux autres tiers à un amas de gravats et de ferraille.

Quelques centaines d'hommes sont quand même venus défier les lois de la statique en déroulant leur tapis de prière à l'ombre d'un immense minaret renversé et retenu en porte-à-faux par les bâtiments environnants.

(Lire aussi : « Quand vous pensez à Gaza,vous ne pensez pas à l'archéologie, mais au Hamas »)

 

Prier, quitte à mourir
"Qu'importe la destruction, nous sommes venus prier dans les ruines, quand bien même nous devrions en mourir", dit Assaad Abdo, un voisin, "c'est une obligation de suivre les rites religieux". "La mosquée est dévastée, sans aucune raison, mais nous ne partirons pas et nous allons reconstruire", renchérit Eyad Redwan.

Des dizaines de mosquées ont été frappées comme celle-ci, dont l'imam appelle au cours de son prêche à la destruction d'Israël. Israël a justifié ses tirs comme ceux sur les écoles ou les hôpitaux par la tactique du Hamas qui consisterait à se dissimuler là pour lancer ses roquettes.

Depuis lundi, Israéliens et Palestiniens observent un cessez-le-feu prolongé jusqu'à lundi minuit. Pour les Gazaouis, c'est le plus long répit à ce jour dans une guerre qui a tué près de 2.000 Palestiniens et de 70 Israéliens. De précédentes trêves ont volé en éclats, comme celle du vendredi 1er août qui a tourné au bain de sang.

La prolongation de ce cessez-le-feu, ou son éventuelle transformation en trêve permanente, dépend à présent de discussions très ardues entre Israéliens et Palestiniens au Caire par l'entremise des Egyptiens.

La sécurité d'Israël d'abord
Les deux ennemis, Israël et le Hamas, l'organisation islamiste qui contrôle Gaza et qui négocie au côté du Jihad islamique et du Fateh, doivent s'entendre sur des sujets aussi conflictuels que la démilitarisation de l'enclave ou la levée du blocus imposé par Israël au territoire.

 

(Lire aussi : Quelle évolution dans les relations Fateh-Hamas après la guerre de Gaza ?)


Les discussions pourraient reprendre ce week-end au Caire, où les Palestiniens sont à nouveau attendus samedi.
Un accord "n'est possible que si la sécurité d'Israël est garantie", a dit un responsable gouvernemental à l'AFP.

En Israël même, le monde politique et la presse étaient très occupés, sinon préoccupés vendredi par l'état dans lequel la guerre a mis les relations avec le grand allié américain.
Selon le Wall Street Journal, les dirigeants américains, déjà inquiets de la disproportion des moyens employés lors de l'offensive à Gaza, ont eu le choc de découvrir qu'Israël s'était servi de ses réseaux américains pour court-circuiter la Maison Blanche et le département d'Etat en juillet et s'assurer auprès du seul Pentagone la livraison de munitions pouvant servir à Gaza.
Israël aurait utilisé les mêmes canaux pour demander la livraison d'un grand nombre de missiles Hellfire pour hélicoptères.

 

"Rétablir la situation"
Depuis, la Maison Blanche et le département d'Etat auraient renforcé les contrôles sur de telles livraisons.
La porte-parole du département d'Etat Marie Harf a démenti que les Etats-Unis aient suspendu des livraisons d'armes à Israël. "Nous n'avons en rien changé notre politique", a-t-elle dit. Elle a cependant reconnu qu'elles étaient examinées de près, ce qui n'a "rien d'inhabituel... étant donné la crise à Gaza".

 

(Lire aussi : Ces armes qui circulent au nez et à la barbe de la Maison-Blanche...)


Selon le quotidien israélien Haaretz, les Israéliens s'emploient à présent à dissiper les tensions et à obtenir la levée des restrictions à la livraison d'armes. "Nous discutons avec eux pour essayer de rétablir la situation", dit un haut responsable cité par le journal.

L'ampleur des pertes humaines ont poussé les Etats-Unis à se départir exceptionnellement de leur retenue vis-à-vis d'Israël et à se dire "consternés" par un "bombardement honteux" après une frappe meurtrière sur une école de l'ONU.

Selon l'ONU se fondant sur les chiffres du ministère local de la Santé, la guerre a fait 1.951 morts, dont 469 enfants, et 10.193 blessés.

 

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