Une nouvelle flottille pour briser le blocus de Gaza avant fin 2014

Une coalition internationale d'activistes a annoncé hier à Istanbul son intention de faire appareiller une nouvelle flottille pour briser le blocus maritime imposé par Israël à la bande de Gaza. Les navires qui composeront cette nouvelle flottille partiront de plusieurs ports du monde entier pour transporter de l'aide humanitaire à destination des Palestiniens. « Nous allons former cette flottille avec l'objectif de montrer que la communauté internationale ne peut pas croiser les bras lorsqu'on attaque des civils et que sont commis des crimes contre l'humanité », a expliqué l'activiste canadien Ehab Lotayef. « Nous voulons envoyer cette flottille en 2014 », a aussi déclaré à la presse cette coalition, dont fait partie l'ONG islamique turque IHH à l'origine d'une précédente tentative équivalente qui s'était soldée par la mort de dix activistes turcs en mai 2010. À l'époque, l'assaut des commandos israéliens contre le navire-amiral de la première flottille, le Mavi Marmara, avait provoqué la mort de 10 citoyens turcs et provoqué une grave crise diplomatique entre les gouvernements israélien et turc.
Parallèlement, les négociateurs israéliens et palestiniens ont repris hier d'éprouvantes discussions, au deuxième jour d'une trêve rigoureusement observée par les belligérants. « Les négociations sont difficiles et épuisantes », a dit un membre de la délégation palestinienne peu avant leur reprise hier. Selon des membres de la délégation palestinienne, Israël consentirait à alléger les restrictions à deux points de passage de la frontière entre Gaza et le territoire israélien, l'un pour les personnes, l'autre pour les biens. Ce dernier serait sous supervision internationale. Les trois parties auraient aussi accepté l'idée que le passage de Rafah, entre Gaza et l'Égypte, soit contrôlé selon des modalités à définir par les Égyptiens et les Palestiniens, disent les mêmes sources.
Selon la presse israélienne citant un haut responsable, les Israéliens ont accepté de soulager notablement le blocus en portant à 5 000 chaque mois le nombre de permis délivrés aux Gazaouis pour se rendre en Israël ou en Cisjordanie ; en doublant et en portant à 600 le nombre de camions autorisés à franchir chaque jour le point de passage de Kerem Shalom ; en acceptant sous de strictes conditions l'entrée d'argent dans le territoire pour payer les dizaines de milliers de fonctionnaires qui attendent leur salaire depuis des mois ; et en étendant les zones de pêche. En revanche, Israël ne veut pas entendre parler de la construction d'un port ou d'un aéroport, dit la presse. Autre épineux différend : les prisonniers dont les Palestiniens réclament la libération.
Sur un autre plan, Israël a violemment dénoncé hier la composition d'une commission d'enquête de l'Onu sur de possibles violations des lois humanitaires internationales lors de la guerre dans la bande de Gaza. Les critiques du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yigal Palmor visaient en premier lieu le président de la commission désigné par le Conseil des droits de l'homme de l'Onu, William Schabas, notoirement considéré comme hostile en Israël où ses propos antérieurs sur son vœu de voir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comparaître devant la Cour pénale internationale étaient largement rapportés hier.

(Source : AFP)