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Économie

La « Nouvelle Gouvernance transnationale »

Le monde qui nous entoure a changé et continue de changer à une vitesse vertigineuse vers de multiples directions, souvent peu prévisibles et peu connues.
L'économie mondiale, l'économie européenne, les économies régionales arabes sont en pleines mutations, au cœur d'un chantier de restructuration et en phase de réorganisation majeure.
Les institutions financières ainsi que les entreprises privées – toutes confondues – commerciales, industrielles, de technologie, de services... sont aussi en cours de restructuration pour accompagner autant que possible ces multiples changements difficilement gérables, tant au niveau financier qu'humain.
On n'arrive plus à gérer nos sociétés – quels que soient leurs domaines – de la même manière qu'on le faisait il y a quelques années. Nos points forts d'hier et nos avantages compétitifs précédents ne sont plus valables et peuvent même devenir nos points faibles aujourd'hui. Il est donc crucial que nos plans, nos stratégies, nos objectifs soient régulièrement vus et revus, adaptés et réadaptés aux conditions de l'environnement régional et mondial (en pleine perturbation) afin de persévérer et de croître.
Il est important de noter que les sociétés privées sont de plus en plus convaincues qu'il est de leur intérêt d'avoir une bonne gouvernance et transparence pour être aptes et prêtes à générer plus de fonds (assurer un financement supplémentaire à des coûts réduits et préférentiels) et se développer au niveau interne et externe, local et international. Ce n'est donc un secret pour personne que les entreprises privées ont besoin de plus en plus de fonds pour opérer. Ils en ont besoin pour :
1. Financer leurs besoins en fond de roulement (BFR) en augmentation continue à l'ombre des tensions inflationnistes mondiales.
2. Se restructurer et se développer.
3. Persévérer dans cet environnement instable.
D'autre part, il est important de noter qu'un grand nombre d'entreprises privées sont surendettées ou alors leur capacité d'endettement a atteint son pic. Par exemple, au Liban, le taux d'endettement est égal au PNB du pays. De ce fait, ces entreprises devront se tourner vers des banques ou des fonds d'investissements, vers des investisseurs privés pour les inciter à injecter des fonds propres supplémentaires (Equity).
C'est donc le moment idéal pour les entreprises financières de jouer le rôle de régulateur privé, de contrôleur de bonne gestion, de transparence et de bonne gouvernance.
Il est primordial aux apporteurs de fonds non seulement de bien étudier la rentabilité de leurs dossiers, mais surtout la structure et la gouvernance des sociétés et servir de « filtre » pour identifier et financer les plus performantes et les plus transparentes.
Plus de contrôle et plus d'étude ne signifie en aucun cas plus de complication, plus de bureaucratie ou plus de délai, mais plutôt une amélioration et « upgrade » du système de fonctionnement, de sélection, de communication, de coopération entre les investisseurs, les institutions financières et entre les pays...
L'objectif serait donc d'assurer un meilleur financement, plus ciblé, plus stratégique et plus productif qui puisse assurer une croissance régulière, constante et soutenue à notre pays et notre région.
Quant aux entreprises, il leur est crucial d'être prêtes à cette transition importante et de maintenir un haut niveau de professionnalisme, de gouvernance et de transparence pour être visible aux radars des apporteurs/bailleurs de fonds.
Par ailleurs, dans cette économie en pleine mutation, il faut être vigilant mais aussi très méticuleux et être de minutieux observateurs pour identifier les microentreprises, qui se créent et se forment, bénéficiant d'un fort potentiel de croissance et qui devront percer leur chemin pour devenir les PME ou peut-être même les géants de demain.
Les nouveaux « leaders » seront indiscutablement ceux qui sauront identifier ces nouveaux entrepreneurs ou ces jeunes entreprises innovatrices et créatrices de richesse qui pourront les accompagner dans leur croissance future.
Quant aux rôles des États, leurs priorités majeures devraient être :
• d'encourager les investissements privés
• d'aider sans arrêt à la croissance de ces entreprises et du secteur privé.
Pour cela, il faudrait des actions concrètes et directes et une implémentation rapide et efficace.
Je suis un fervent partisan d'une baisse des impôts sur les entreprises et la création de panier d'encouragement aux sociétés qui investissent, se développent et créent des emplois... Je rappelle que c'est aux États d'être au service des entreprises et non le contraire !
Pour terminer, un nouveau type de système de réglementation internationale est en train de découler spontanément de l'échec de « l'ancienne gouvernance » (à savoir les traités et les organisations intergouvernementales) à pouvoir règlementer de manière adéquate les affaires commerciales internationales. Les organisations non gouvernementales, les entreprises privées et autres acteurs, au niveau individuel et celui de nouvelles combinaisons, créent des institutions novatrices visant à appliquer les normes transnationales pour les entreprises. Ces institutions sont principalement privées et fonctionnent grâce à des normes bien déterminées. Nous devons illustrer la diversité de ces nouvelles institutions règlementaires par le modèle du « triangle de la gouvernance », selon les rôles des différents acteurs au sein de leurs opérations. Pour analyser ce système complexe, nous adaptons le modèle interne de la « Nouvelle Gouvernance » pour la réglementation internationale.
La « Nouvelle Gouvernance transnationale » offre potentiellement de nombreux avantages et convient particulièrement pour la réglementation internationale, car elle exige moins d'intervention de la part de l'État et d'organisations intergouvernementales (OIG). Cependant, la Nouvelle Gouvernance transnationale requiert que ces États et ces organisations agissent comme les orchestrateurs du système de réglementation internationale, sachant que ce système souffre actuellement d'un manque d'harmonisation important.
Si les États et les organisations intergouvernementales élargissaient leurs « directives » et surtout l'orchestration « facilitatrice » du système de la Nouvelle Gouvernance transnationale, ils pourraient renforcer les normes de haute qualité de la règlementation privée, améliorer le système de réglementation internationale et, par conséquent, mieux atteindre leurs propres objectifs en matière de règlementation.

Fouad ZMOKHOL
Président du Rassemblement de dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL)

Le monde qui nous entoure a changé et continue de changer à une vitesse vertigineuse vers de multiples directions, souvent peu prévisibles et peu connues.L'économie mondiale, l'économie européenne, les économies régionales arabes sont en pleines mutations, au cœur d'un chantier de restructuration et en phase de réorganisation majeure.Les institutions financières ainsi que les...

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