D'après les documents dont je dispose et après avoir consulté mes fiches généalogiques personnelles, l'histoire du christianisme en Mésopotamie est fort ancienne et remonte aux premiers siècles de notre ère. Des relations suivies avec la Syrie, le Liban et la Palestine ont jalonné l'histoire de ces chrétiens irakiens. Au début, ceux qui venaient au Liban étaient surtout des ecclésiastiques. Damas, Mossoul et Alep sont alors des métropoles chrétiennes levantines majeures.
Sous les Ottomans, des familles irakiennes chrétiennes viennent s'établir en Syrie aux XVIe et XVIIe siècles. Suite aux massacres des chrétiens de Bab Touma (1860), des centaines de notables damascènes chrétiens se réfugient à Beyrouth : Pharaon,
Sehnaoui, Chalhoub... Parmi eux, il y avait aussi les Fourayj (dont Hanna, 1806-1877) qui étaient de souche palestinienne, les Sabounji (dont le philologue Louis, 1838-1931) qui venaient de Diyar Bakr, les Chaykhou (dont le jésuite Rizqallah, dit Louis, 1859-1927)... Jusqu'à plus ample informé, aucune de ces familles n'est de souche irakienne.
En revanche, parmi les notabilités de Mossoul installées au Liban, il convient de citer les familles Abou, Rassam et surtout Chiha. Antoun, père de Michel Chiha (1891-1954), est né à Damas. Il vient s'établir à Beyrouth et épouse Edma Pharaon, fille du richissime Raphaël Pharaon (les deux familles fondent la Banque Pharaon & Chiha).
Enfin, on parle souvent du philologue Anastase Marie al-Karmili (1866-1947), mais il s'agit d'un Libanais pur sucre, Boutros Awwad (1866-1947), né à Bhirsaf, devenu carme et ayant vécu toute sa vie à Bagdad.
Abdallah NAAMAN
Historien (Paris)
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