Décès de Julio Grondona, patron historique du foot argentin

Julio Grondona (82 ans), puissant patron de l'Association du football argentin (Afa) depuis 35 ans et vice-président de la Fédération internationale de football (Fifa), est mort mercredi d'un accident cardiaque, a annoncé hier l'Afa. Don Julio, comme on le surnommait en Argentine dans le milieu du football, est mort alors qu'on l'opérait dans un hôpital de Buenos Aires où il avait été admis d'urgence après un malaise.
Grondona avait accédé à la tête de l'Afa en avril 1979, en pleine dictature militaire (1976-1983), nommé par le vice-amiral Carlos Lacoste. Il a ensuite été réélu tous les quatre ans, régnant en maître sur les 22 000 clubs d'Argentine. Au cours de sa gestion, la sélection Albiceleste a été sacrée lors du Mondial 1986 au Mexique, et a remporté deux médailles d'or aux Jeux d'Athènes (2004) et de Pékin (2008) et deux Copa America (1991 et 1993). En raison de son poste au sommet de la Fifa, il était aussi régulièrement éclaboussé par des scandales. Il était dernièrement accusé par des opposants à la présidente de centre-gauche de l'Argentine, Cristina Kirchner, de malversations dans la gestion des millions que verse le gouvernement à l'Afa pour les droits télévisés des matches de championnat.
Dans le cadre du Mondial au Brésil, l'Afa a été impliquée dans un scandale international concernant la revente illégale de billets VIP sur lequel enquête actuellement la justice brésilienne. Le rôle de plusieurs fédérations est sous la loupe des enquêteurs, parmi lesquelles celles de l'Argentine, de l'Espagne et du Brésil. Un des billets revendus frauduleusement était au nom d'Humberto Grondona, le fils du défunt président de l'Afa, qui a nié être lié à des activités illicites bien qu'il ait reconnu l'avoir vendu à un ami. Diego Maradona l'avait souvent traité de « mafieux ».
La veille de sa mort, il avait confié à des journalistes être attristé par le départ du sélectionneur Alejandro Sabella (2011-2014), qui a mené l'Argentine en finale du Mondial.
Sepp Blatter, président de la Fifa, a confié subir « un coup très dur sur le plan personnel » après le décès de Julio Grondona. « (...) C'était l'ami de toute une vie. C'est également une perte énorme pour la Fifa en tant qu'institution. Il était l'une de ses personnalités les plus importantes, a réagi M. Blatter. Au nom de notre organisation, je souhaite exprimer à la famille de Julio nos condoléances les plus sincères. » Le président de la Fédération brésilienne (CBF), José Maria Marin, a également fait part de sa peine : « C'est une très grande perte pour le football (...) »
(Source : AFP)