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Nos Lecteurs ont la Parole

Irak : ne nous habituons pas à l’horreur

La tribune qui suit exprime le désir de ses 70 signataires, principalement des universitaires œuvrant en Irak et en Syrie, de voir la politique française s'orienter vers la recherche de la paix. Elle s'adresse aussi aux commissions compétentes des deux Assemblées françaises et aux groupes parlementaires d'amitié.

Une nouvelle fois, sous nos yeux, l'Irak connaît la terreur et la mort. Soubresaut monstrueux d'une guerre qui ne finit pas, la prise de Mossoul marque une nouvelle étape d'un déferlement de haine qui ne trouve pas d'issue. Elle remet en cause tous les efforts déployés pour aboutir à une reconstruction. Elle rompt les liens retissés péniblement entre des communautés toutes durement éprouvées : sunnites, chiites, chrétiens, arabes, kurdes. Villes pillées, exactions barbares, cortèges de réfugiés, voilà le spectacle atroce qui s'offre à nous, sur cette terre d'Irak riche d'une histoire, d'une culture, d'un patrimoine millénaires, riche de ressources, riche de pétrole et de gaz, riche surtout d'un peuple éduqué et instruit qui, comme partout, aspire dans son immense majorité à une vie dans la paix.
Nous nous sommes hélas habitués à cette désolation. Depuis des années, depuis la première guerre du Golfe au début des années 90, notre oreille distraite entend distraitement les échos d'une violence déchaînée et multiforme, dont les racines complexes et le déferlement gênent notre compréhension et freinent nos réactions. Études historiques et analyses ne manquent pas ; elles ne trouvent pas l'écoute attentive que le grand public et les responsables devraient leur accorder.
Il est pourtant impossible de rester sourd, d'imaginer que nous restions immobiles. L'Irak, terre d'Abraham, lieu de naissance de l'écriture et des cités, est un de nos berceaux. Bien sûr, la France ne peut pas tout. Elle n'exerce plus dans la région qu'une influence mesurée. Nous croyons pourtant que tout n'a pas été tenté, que des efforts restent à mener, que les fils d'un dialogue national peuvent être renoués en Irak et en Syrie. Nous ne pouvons admettre qu'une telle quantité de matériel militaire circule librement et soit ainsi employée contre toutes les populations de la région. La France, fidèle à sa tradition d'amitié pour le peuple irakien, unie avec tous les pays concernés par ce désastre, doit œuvrer, à sa place et à sa mesure, à faire cesser le massacre et à ouvrir un chemin de paix et de réconciliation en Irak et en Syrie.
Non, l'Irak n'est pas un pays lointain. Sa paix est notre paix. Ses déchirements sanglants ne peuvent servir de toile de fond à notre vie paisible. Toute notre diplomatie, tout notre travail de coopération, toutes nos alliances doivent enfin être mis au service d'une solution durable pour l'Irak et la Syrie.

Une nouvelle fois, sous nos yeux, l'Irak connaît la terreur et la mort. Soubresaut monstrueux d'une guerre qui ne finit pas, la prise de Mossoul marque une nouvelle étape d'un déferlement de haine qui ne trouve pas d'issue. Elle remet en cause tous les efforts déployés pour aboutir à une reconstruction. Elle rompt les liens retissés péniblement entre des communautés toutes durement...

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