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Économie - Finance

Sanctions anti-Hezbollah : rien ne devrait bouger avant l’automne

Le « Hezbollah International Financing Prevention Act » vise surtout à exercer plus de pressions sur les banques centrales pour que celles-ci redoublent de vigilance, a estimé hier un expert.

La loi vise à exclure le Hezbollah du système financier international, et notamment libanais. Photo Bigstockphoto.com

« Les dépôts détenus dans des banques commerciales par des organisations suspectes via des prête-noms sont difficiles à tracer (...) Voilà en quoi le nouveau projet de loi (le « Hezbollah International Financing Prevention Act ») est novateur : il vise à exercer beaucoup plus de pression sur les banques centrales afin que ces dernières en exercent à leur tour sur les banques commerciales », a estimé hier l'avocat Paul Morcos. Ce dernier préside également la commission bancaire de l'ordre des avocats. « Mais rien ne sera décidé avant octobre », a-t-il relevé lors d'un entretien avec l'Agence nationale d'information (Ani-officielle).
Rappelons que la Chambre des représentants américaine a adopté le 22 juillet à l'unanimité une proposition de loi permettant de sanctionner les banques étrangères qui financent le Hezbollah, classé organisation terroriste par les États-Unis. Le Sénat doit encore adopter le texte pour qu'il devienne effectif, mais aucun calendrier n'a été fixé. Le projet de loi ne devrait toutefois pas être ratifié avant l'automne, après la fin des vacances estivales.
Le « Hezbollah International Financing Prevention Act » comporte quatre volets : le premier vise à resserrer l'étau autour du réseau financier du parti chiite au moyen d'une traque plus active des banques et des institutions ayant des liens avec le Hezbollah ; le deuxième porte sur un listing des câbles satellitaires qui continuent de diffuser la chaîne al-Manar, en vue de leur pénalisation ; les troisième et quatrième volets visent enfin à qualifier le Hezbollah d'organisation de narcotrafic ainsi que d'organisation criminelle transnationale.
La loi vise à exclure le Hezbollah du système financier international, et notamment libanais, en autorisant des sanctions américaines contre les institutions et banques centrales qui serviraient sciemment d'intermédiaires dans des transactions au bénéfice du Hezbollah, en particulier via des activités de blanchiment d'argent. Ces établissements perdraient de fait l'accès au système financier américain.
Le but est de « paralyser » le Hezbollah, avait expliqué fin juillet le démocrate Eliot Engel, sur le modèle des sanctions mises en place contre l'Iran. Les États-Unis ont ajouté le Hezbollah à leur liste mondiale des groupes terroristes en 1995, l'Union européenne (UE) l'a fait en 2013.
Début juin, le président de l'Association des banques du Liban (ABL), François Bassil, avait indiqué qu'une telle loi, si elle était adoptée, ne devrait pas inquiéter les banques libanaises. « Les banques libanaises respectent à la lettre les sanctions internationales et coopèrent entièrement avec les pays concernés dans leur lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent (...) Elles n'ont aucune raison d'être inquiétées », avait-il affirmé à L'Orient-Le Jour.

« Les dépôts détenus dans des banques commerciales par des organisations suspectes via des prête-noms sont difficiles à tracer (...) Voilà en quoi le nouveau projet de loi (le « Hezbollah International Financing Prevention Act ») est novateur : il vise à exercer beaucoup plus de pression sur les banques centrales afin que ces dernières en exercent à leur tour sur les banques...

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Mise en place d'une traque intense des banques et des institutions financières ayant des liens avec le Hezbollah ; assortie d’amendes dissuasives aux contrevenants .Interdiction faite aux opérateurs satellitaires de diffuser sa chaîne al-Manar, classement du Hezbollah en tant qu’organisation de Narcotrafic et organisation Criminelle Transnationale en vertu du "Foreign Narcotics Kingpin Designation Act". Ces mesures coercitives entérinés et votés seront lourdes de conséquence pour le Hezb. Aussi dans tout pays un partit désigné comme Hautement Criminel, subissant un boycott financier et une limitation de ses moyens de diffusion, verrait ses membres le déserter et ses alliés l’abandonner. Au Liban rien de tel. La tyrannie l’oppression et la terreur du Hezb ont-ils atteint un paroxysme privant les libanais de discernement et de libre arbitre. Le fatalisme a succédé à l’aveuglement pour certains chrétiens, pour d’autres il sera temps d’exprimer leurs regrets dans les urnes au moment opportun.

ANDRE HALLAK

11 h 07, le 11 novembre 2014

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  • Mise en place d'une traque intense des banques et des institutions financières ayant des liens avec le Hezbollah ; assortie d’amendes dissuasives aux contrevenants .Interdiction faite aux opérateurs satellitaires de diffuser sa chaîne al-Manar, classement du Hezbollah en tant qu’organisation de Narcotrafic et organisation Criminelle Transnationale en vertu du "Foreign Narcotics Kingpin Designation Act". Ces mesures coercitives entérinés et votés seront lourdes de conséquence pour le Hezb. Aussi dans tout pays un partit désigné comme Hautement Criminel, subissant un boycott financier et une limitation de ses moyens de diffusion, verrait ses membres le déserter et ses alliés l’abandonner. Au Liban rien de tel. La tyrannie l’oppression et la terreur du Hezb ont-ils atteint un paroxysme privant les libanais de discernement et de libre arbitre. Le fatalisme a succédé à l’aveuglement pour certains chrétiens, pour d’autres il sera temps d’exprimer leurs regrets dans les urnes au moment opportun.

    ANDRE HALLAK

    11 h 07, le 11 novembre 2014

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