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À La Une - Proche-Orient

Malgré les bombes et les morts, l'espoir de trêve renaît

L'unique centrale électrique de Gaza à l'arrêt.

Deux Palestiniens blessés dans un raid aérien israélien sur Gaza le 29 juillet 2014. Bilal Telawi/AFP

L'espoir d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, jusqu'à présent toujours déçu, a semblé renaître mardi, Israéliens et Palestiniens l'évoquant malgré des frappes toujours aussi meurtrières dans la bande de Gaza.

Le gouvernement israélien restait silencieux en soirée, mais selon la principale chaîne du pays, citant une source gouvernementale anonyme, un accord de cessez-le-feu aurait été accepté par toutes les parties.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui n'est pas parvenu à obtenir la fin du conflit lors de sa récente tournée dans la région, a indiqué que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait "soulevé l'idée et la possibilité d'un cessez-le-feu", lors d'une conversation téléphonique mardi soir.

Et à en croire l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) du président Mahmoud Abbas, les principaux mouvements palestiniens, dont le Hamas et Jihad islamique, sont "prêts à une trêve humanitaire de 24 heures".
Selon Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l'OLP du président Abbas, les trois mouvements, qui vont envoyer une délégation conjointe au Caire, ont adopté une "position commune". Mouvements rivaux, l'OLP et le Hamas islamiste ont scellé leur réconciliation en avril.

Ces derniers jours, plusieurs annonces de trêve dans les combats, faites par le Hamas comme par Israël, n'avaient pas permis de mettre un terme au conflit.

Sur le terrain, les combats meurtriers se poursuivaient, l'armée israélienne poursuivant toute la journée ses frappes sur la petite enclave palestinienne qui faisaient des dizaines de morts, dont des femmes et des enfants. L'offensive israélienne déclenchée le 8 juillet pour tenter d'anéantir la capacité militaire du Hamas a fait plus de 1.170 morts palestiniens, pour trois-quarts des civils selon l'ONU.

 

(Reportage : A Gaza, la prière musulmane sous le regard de Jésus)

 

Après le massacre, dans le camp de réfugiés de Chati. AFP/MARCO LONGARI

 

Centrale électrique bombardée
Après une éphémère trêve de fait pour la fête du Fitr marquant la fin du ramadan lundi, un déluge de feu s'est abattu sur le territoire.

"Soudain, des missiles sont tombés comme la pluie", a raconté Mohamed al-Dalo, un habitant de Gaza. "Nous avons quitté nos maisons, certains couraient dans une direction, les autres à l'opposé. Les gens ne savaient pas où aller. Les gens criaient: Évacuation!"

Selon une estimation fournie mardi par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 215.000 habitants ont dû fuir leur foyer dans cette enclave sous blocus, pauvre et surpeuplée, soit près d'un Gazaoui sur huit.

Les bombardements de mardi ont été les plus violents depuis des jours, selon un journaliste de l'AFP. Aucun secteur n'a été épargné: la ville de Gaza, le camp de Bureij (centre), Jabaliya (nord), la région de Rafah (sud). A Jabaliya, très durement touchée, treize civils ont été tués par des tirs de chars sur des maisons de Jabaliya (nord), selon les secours locaux.

L'unique centrale électrique du territoire, qui assure en temps normal 30% de ses besoins en électricité, a été bombardée et a cessé de fonctionner. Mardi en milieu d'après-midi, elle était toujours en flammes, dégageait un épais panache de fumée noire. Selon l'Autorité de l'Energie de Gaza, le territoire devait être quasiment entièrement plongé dans le noir mardi soir.
Dans le camp de réfugiés de Chati, la maison vide du chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a été touchée selon sa famille, de même que la télévision et la radio du Hamas, qui a néanmoins continué d'émettre.

 

Lourdes pertes de l'armée
L'armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 300 combattants du Hamas et frappé quelque 3.900 "sites terroristes" depuis le début du conflit, qui s'est étendu le 17 juillet à une opération terrestre.
Mais l'objectif affiché d'obtenir une "démilitarisation de Gaza" et de détruire l'arsenal de roquettes et les tunnels d'attaque du Hamas est loin d'être atteint.

Cinq Palestiniens ont été ainsi tués mardi alors qu'il sortait de l'un de ces boyaux dans la bande de Gaza.
Et les sirènes d'alarme continuent de retentir dans les villes israéliennes, au rythme des tirs de roquettes en provenance de Gaza qui ont tué trois civils. Et 53 soldats ont été tués, le plus lourd bilan militaire depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006.

L'offensive israélienne "Bordure protectrice" lancée le 8 juillet sur Gaza a déjà duré aussi longtemps que "Plomb Durci" en 2008/2009, qui était aussi destinée à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas et fut pour les Palestiniens (1.440 morts) la plus meurtrière des quatre confrontations majeures depuis le retrait israélien de Gaza en 2005.

Selon l'Unicef, au moins 239 enfants ont été tués dans cette bande de terre de 40 km sur 10, où la moité des quelque 1,8 million d'habitants a moins de 18 ans.
"Des enfants sont tués, blessés, mutilés, brûlés en plus d'être absolument terrifiés", s'est indignée la responsable de l'Unicef à Gaza, Pernille Ironside.

 

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commentaires (5)

Espérons malgré tout ce carnage, ce brin d'espoir !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 16, le 30 juillet 2014

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Commentaires (5)

  • Espérons malgré tout ce carnage, ce brin d'espoir !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 16, le 30 juillet 2014

  • Les photos publiées par l'OLJ sont terribles de significations, en particulier la souffrance des civils palestiniens qui supportent le poids de ce massacre et que les pays arabes ont la lâcheté de fermer les yeux !!!! Je ne parle pas des occidentaux ni de l'inqualifiable Obama. Les USA sont intervenus pour moins que ça en Afganistan !!! Si trêve il y a,il faut que les occidentaux empechent par un moyen quelconque qu'Israël recommence à massacrer des civils palestiens. En ont-ils la volonté ?

    FAKHOURI

    22 h 05, le 29 juillet 2014

  • Un vrai drame pour des arabes qui assistent en spectateurs et sans broncher à la liquidation des palestiniens.

    Sabbagha Antoine

    16 h 28, le 29 juillet 2014

  • LE FLAMBEAU ET LE RÉJOUI MAINS DROITES ET AIDES BOURREAUX DIVINS DE BIBICO CONTRE LE PEUPLE PALESTINIEN... CAR ILS SAVENT QUE TÔT OU TARD... ILS VONT DIRE : OUI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 17, le 29 juillet 2014

  • Le lâche Haniyeh sait très bien depuis longtemps que sa maison serait la cible des Israéliens, alors tout simplement il la déserte parce qu'il a d'autres endroits où se terrer (normal, il a été formé à l'école Nasrallah). Mais le lâche Haniyeh sait très bien aussi que le malheureux peuple palestinien qu'il prend en otage est complètement prisonnier dans cette enclave de Gaza et n'a pas d'autre choix que de mourir sur place. N'allez pas chercher plus loin les vrais responsables de ce massacre. Ces imbéciles du Hamas ont refusé les cessez-le-feu, ils vont payer le prix fort. Ils peuvent descendre autant de soldats israéliens qu'ils veulent, ça n'émeut personne. Ce qui est bouleversant c'est qu'ils sacrifient ainsi leurs femmes et leurs enfants.

    Robert Malek

    11 h 31, le 29 juillet 2014

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