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À La Une - Ukraine

L'armée ukrainienne reprend du terrain à proximité du site du crash du vol MH17

Les experts néerlandais et malaisiens d'accéder aux débris de l'appareil.

 

 

Un volontaire d'un bataillon de défense du territoire stoppe une voiture à un barrage, le 28 juillet 2014, dans la ville de Lisichansk, dans l'est de l'Ukraine. AFP / GENYA SAVILOV

Les forces ukrainiennes se sont lancées lundi à l'assaut de points stratégiques tenus par les insurgés prorusses près du site au-dessus duquel a été abattu l'avion malaisien, livrant d'intenses combats qui ont empêché les experts néerlandais et malaisiens d'accéder aux débris de l'appareil.

 

L'ONU a réclamé une enquête "rapide, minutieuse, efficace et indépendante" sur la destruction du Boeing de Malaysia Airlines qui a fait 298 morts et qui selon elle s'apparente à "un crime de guerre".
Mais onze jours après le drame, l'intensification des combats à proximité immédiate rend encore plus difficile l'arrivée d'experts étrangers sur les lieux du drame que contrôlent les séparatistes prorusses où il reste toujours des débris de l'appareil ainsi que des fragments de corps. "Les chances ne sont pas très grandes" que toutes les dépouilles et tous les effets personnels retournent aux Pays-Bas, a admis lundi le chef de la police néerlandaise Gerard Bouman.

 

Convois d'enfants en fuite
Un convoi d'une vingtaine de voitures y compris celles de la presse escortées par les rebelles a quitté dans la matinée Donetsk en direction de cette zone située à une soixantaine de kilomètres plus à l'est. Les journalistes ont été stoppés par les insurgés à Chakhtarsk, à une dizaine de kilomètres du site. Aux abords de cette ville, un journaliste de l'AFP a entendu des explosions et vu une dizaine d'automobiles sortir de cette ville. Sur certaines, il était écrit en grosses lettres rouges "ENFANTS". Certaines familles quittaient Chakhtarsk à pied.
Les policiers et les experts médicaux-légaux ont finalement fait demi-tour, des explosions ayant été entendues non loin d'eux. La veille, les experts avaient déjà renoncé à aller sur place.

 


Selon Kiev, les soldats sont entrés à Chakhtarsk et à Torez, à l'est de Donetsk, près de l'endroit de la catastrophe, et ont repris la colline de Savour-Moguyla, tout près de là. Des combats se poursuivaient en outre à Snijné, dans la même zone, selon un porte-parole militaire ukrainien.
Au nord de la région de Donetsk, les forces ukrainiennes ont également indiqué avoir reconquis la ville de Debaltseve et se préparer en vue de "libérer" le bastion rebelle de Gorlivka où des tirs de lance-roquettes Grad ont provoqué dimanche la mort de 14 civils, dont deux enfants.
Selon l'ONU, qui a dénoncé l'utilisation d'armes lourdes des deux côtés, les combats ont fait plus de 1.110 morts en plus de trois mois.


Signe de l'intensité des combats lundi, les forces ukrainiennes ont accusé les séparatistes d'avoir tiré des roquettes Grad sur des habitations de Chakhtarsk, sans pouvoir donner d'indications sur d'éventuelles victimes civiles.
Le chef militaire des rebelles, Igor Strelkov, a de son côté évoqué la présence de plus de 200 blindés ukrainiens et évoqué "30 morts et blessés" du côté des séparatistes. "Nos combattants sont à l'attaque", a-t-il assuré.
Il a démenti la prise revendiquée par Kiev de Savour-Moguyla, hauteur qualifiée par la présidence ukrainienne de "stratégique" car à la frontière des régions de Donetsk et de Lougansk et de celle de Rostov-sur-le-Don en Russie. Mercredi dernier, deux avions de chasse ukrainiens ont été abattus au-dessus de cette colline.

"Les Ukrainiens ont pris possession d'une partie du territoire du crash", a malgré tout reconnu devant la presse Vladimir Antioufeev, numéro deux du gouvernement séparatiste de la République autoproclamée de Donetsk.

 

(Lire aussi : Le site du crash du MH17 a été altéré "à une échelle industrielle", accuse l'Australie)

 

Les boîtes noires parlent
A Kiev, Andriï Lyssenko, porte-parole de l'état-major de l'opération militaire, a indiqué que l'armée se trouvait "du côté sud" du site et ne livrait aucun combat, respectant le cessez-le-feu décrété par le chef de l'Etat à sa proximité immédiate. "Dès que les rebelles se retireront, nous occuperons ce territoire".


L'avion malaisien qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur a été abattu le 17 juillet. Kiev et les Occidentaux ont presque ouvertement accusé les séparatistes et leurs protecteurs au Kremlin d'être responsables du drame. M. Strelkov a martelé lundi que ni lui ni ses subordonnés n'avaient abattu le Boeing et que les rebelles ne disposaient pas des missiles Bouk montrés du doigt.

 

Signe que l'escalade se poursuit au niveau international, les dirigeants français François Hollande, américain Barack Obama, allemand Angela Merkel, britannique David Cameron et italien Matteo Renzi ont réaffirmé leur "intention d'adopter de nouvelles mesures" contre la Russie, à la veille d'une réunion des ambassadeurs de l'UE qui devrait déboucher pour la première fois sur des sanctions économiques d'envergure.


Selon Conseil national de Sécurité et de Défense ukrainien, les données des boîtes noires ont révélé une "décompression" liée à la "forte explosion" d'un missile à fragmentation.


En visite à Kiev lundi, la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop et son homologue néerlandais Frans Timmermans ont discuté de la possibilité de laisser les policiers de leurs pays porter des armes dans la zone du crash. Le chef de la diplomatie néerlandaise a ainsi signé un accord en ce sens, mais le déploiement d'une telle mission requiert le feu vert du Parlement ukrainien, qui devra se prononcer jeudi à huis clos.

 

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