Téléphonie mobile au Liban : un grand chantier reste à accomplir malgré les avancées amorcées

Dans un contexte d'évolution technologique sans précédent, les téléphones mobiles sont aujourd'hui plus que jamais sur le devant de la scène économique. Consulter ses comptes bancaires, faire du shopping en ligne, regarder un film sur son portable ou encore recevoir les dernières nouvelles en temps réel, les champs du possible sont désormais pratiquement infinis grâce aux « smartphones ».

Au Liban, les technologies mobiles ont rapidement pénétré le marché local dès 1993 comme le révèle la croissance du nombre d'abonnement mobile au cours de ces cinq dernières années, augmentant de 10,9 % en moyenne contre un taux composé de 8,1 % dans le monde au cours de la même période.
Selon le Lebanon Brief de la Blom Bank, cette performance fait du Liban le pays le plus rapide en termes de développement des technologies de l'information et de la communication (TIC). En 2012, le Liban s'est ainsi classé 55e sur 157 pays dans le monde en termes de développement des TIC avec un score de 5,37 points.
« Cependant, le marché de la téléphonie mobile au Liban demeure largement sous-développé et encore sous-exploité », nuance la Blom Bank. Parmi les déficiences de l'industrie mobile au Liban figurent notamment la mauvaise qualité de la couverture des réseaux téléphoniques, celle de la connexion, des services et données Internet et la lenteur des réparations techniques.

La faiblesse de la structure du secteur de la téléphonie mobile a ainsi placé le Liban comme le marché le moins compétitif des pays arabes en 2013. Dans les détails, le Liban a obtenu un score de 41 % selon l'indice de compétitivité des marchés de la téléphonie mobile, soit le même score que la Syrie et derrière le Qatar (49 %) et la Libye (48 %). Dans la région, l'Arabie saoudite est arrivée en tête de ce classement, avec un score de 77 %, suivie de la Jordanie (76 %), de la Palestine (72 %) et de l'Égypte (68 %).
« En réalité, le taux de pénétration au Liban en matière de téléphonie mobile demeure plutôt faible à 87 % en 2013, ajoute la Blom Bank, contre une moyenne régionale de 119 %. »

Par ailleurs, il est important de souligner que le marché de la téléphonie mobile au Liban demeure l'un des plus chers du monde arabe en dépit de la tendance baissière des prix des appels mobiles amorcée en 2012.
Rappelons qu'Alfa, l'opérateur de téléphonie mobile géré par Orascom Telecom, exécute depuis le 1er juin la résolution du cabinet n° 297/2014 visant à réduire les forfaits sur les communications mobiles pour les lignes postpayées et prépayées et à augmenter jusqu'à quatre fois la capacité de bande passante d'Internet.
Suite à la mise en place de cette résolution, la première heure d'appel est ainsi devenue gratuite pour les abonnés aux lignes postpayées. Quant aux abonnés aux lignes prépayées, ils ont bénéficié d'une réduction de 30 % sur leurs appels téléphoniques, le tarif par minute passant de 36 cents à 25 cents, et le tarif par SMS reculant de 9 à 5 cents. Selon les chiffres de l'Autorité de régulation des télécoms, le forfait libanais pour 100 appels par mois (69 dollars par mois) classe le pays du Cèdre second plus cher après la Palestine (75 dollars par mois). La Jordanie est le pays le moins cher avec 12 dollars/mois, suivie de l'Égypte (17 dollars/mois), de l'Algérie (19 dollars/mois), de la Syrie (20 dollars/mois), de la Tunisie (24 dollars/mois), du Maroc (28 dollars/mois) et de la Libye (31 dollars/mois).

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