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À La Une - proche-orient

Gaza : Les hostilités s'intensifient malgré les annonces de trêve

Netanyahu accuse le Hamas de "violer son propre cessez-le-feu".

Des hommes portent le cercueil d'une chrétienne palestinienne tuée dans un bombardement israélien à Gaza. Mohammed Abed/AFP

Les hostilités ont continué dimanche dans la bande de Gaza, malgré l'annonce d'une trêve par le Hamas, l'armée israélienne ripostant à des tirs de roquettes qui ne se sont pas interrompus. Les deux camps se sont mutuellement rejeté la responsabilité de la poursuite des combats en dépit des espoirs de cessez-le-feu à la veille de la grande fête musulmane d'Aïd el-Fitr qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan.

Aux yeux du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, les combattants du Hamas "violent leur propre cessez-le-feu" en continuant à tirer des roquettes vers Israël. "Israël fera tout ce qu'il doit faire pour défendre son peuple", a-t-il répété sur CNN. "J'espère que nous réussirons à obtenir un calme durable pour nous permettre de démilitariser Gaza", a-t-il ajouté sur CBS.

(Lire aussi : "Notre armée devrait recevoir un Nobel de la paix", estime un ambassadeur israélien)

"Nous attendons une réponse officielle de l'ennemi", a déclaré le porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, laissant entendre que le mouvement islamiste continuerait à tirer des roquettes tant qu'Israël n'aurait pas cessé ses opérations.

Selon l'armée israélienne, 22 roquettes de Gaza ont atterri en Israël et 5 autres ont été interceptées par la défense anti-aérienne depuis l'annonce en début d'après-midi d'une trêve par le Hamas, qui a lui-même revendiqué des tirs. Elles n'ont pas fait de victime.

A l'approche de la fin du mois de jeûne du ramadan, dimanche ou lundi soir, les belligérants soufflent le chaud et le froid avec des annonces successives en réponse à une demande de l'ONU de prolonger la "trêve humanitaire" observée samedi.
Samedi soir, le Hamas avait rejeté cette pause que le cabinet de sécurité israélien acceptait, exigeant un retrait des soldats israéliens de la bande de Gaza, où ils sont entrés le 17 juillet.

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Onze Palestiniens, dont une femme chrétienne, ont péri dimanche dans les frappes israéliennes contre le sud et le nord de la bande de Gaza, selon un dernier bilan des secours locaux. Ce bilan est sensiblement moins élévé que les précédents jours. Au total, 1.031 Palestiniens, près de 75% des civils selon l'ONU, sont morts depuis le début de la campagne militaire israélienne le 8 juillet, un bilan revu à la baisse après un examen approfondi des corps et des parties de corps retrouvés dans les décombres.
Après avoir profité samedi de la trêve des hostilités pour se ravitailler, en particulier en vivres, la population redoute que son calvaire ne s'éternise.

La menace des tunnels

En effet, même en cas d'une hypothétique trêve durable, il restera à engager des discussions sur le fond, où les désaccords sont très profonds. Israël, qui a annoncé avoir frappé près de 3.600 "sites terroristes" depuis le début de son opération "Bordure protectrice", entend mener à son terme la neutralisation des "tunnels offensifs" construits par le Hamas et son allié, le Jihad islamique. Ces souterrains ont été creusés pour lancer des attaques contre Israël et dissimuler l'arsenal et les centres opérationnels des mouvements palestiniens. Pour les détruire, l'armée israélienne explique qu'elle doit être sur le terrain.

(Lire aussi: Rapt et meurtre de trois étudiants israéliens : le directoire du Hamas ne serait pas impliqué)


L'armée a annoncé avoir découvert une trentaine de tunnels et a précisé avoir détruit celui qui avait été utilisé par un commando du Hamas pour une attaque ayant tué sept soldats le 20 juillet. Elle a aussi affirmé avoir tué 320 combattants du Hamas en 20 jours de conflit.
L'Egypte a de son côté annoncé avoir détruit 13 tunnels reliant la péninsule du Sinaï à Gaza, que le Hamas utiliserait pour faire entrer dans l'enclave du carburant, des armes, des vivres et de l'argent.

Pour un accord de trêve durable, le Hamas exige une levée du blocus imposé depuis 2006 par Israël, qui asphyxie l'économie de ce territoire de 362 km2 où s'entassent 1,8 million de personnes, dépendant en grande partie de l'aide humanitaire.

Appel à un 'réel' cessez-le-feu

Tentant d'accentuer la pression sur les belligérants, l'ONU et plusieurs chefs de diplomatie, dont le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, ont demandé samedi une prolongation de 24 heures de la trêve humanitaire de 12 heures observée samedi.

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Dimanche encore, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réclamé "d'urgence un réel cessez-le-feu et l'ouverture de négociations". Mais le gouvernement israélien doit aussi prendre en compte son opinion publique: selon un sondage rendu public par la radio militaire, 85,6% des Israéliens sont hostiles à un cessez-le-feu.
Avec 43 morts dans ses rangs, l'armée israélienne subit son plus lourd bilan depuis la guerre contre le Hezbollah en 2006. Les roquettes ont également tué trois civils en Israël.

A la faveur de la trêve samedi, de nombreux déplacés de Gaza sont retournés dans leur quartier, où ils ont découvert un spectacle de cauchemar: maisons effondrées, éventrées, criblées d'éclats d'obus, cadavres dans les décombres, mines et bombes non explosées au sol.

Fuyant les hostilités, près de 170.000 habitants de la bande de Gaza, soit quasiment 10% de la population, ont trouvé refuge dans des locaux de l'ONU.

 

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commentaires (4)

Le Hamas espère gagner quelle guerre...? je n'ai pas bien compris pourquoi ce mouvement radical borné, a engagé ces hostilités coûteuses en vie humaine ? et pour au final gagner quoi...?

M.V.

21 h 26, le 27 juillet 2014

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Commentaires (4)

  • Le Hamas espère gagner quelle guerre...? je n'ai pas bien compris pourquoi ce mouvement radical borné, a engagé ces hostilités coûteuses en vie humaine ? et pour au final gagner quoi...?

    M.V.

    21 h 26, le 27 juillet 2014

  • Ah, le Hamas commence enfin à se rendre compte que le peuple palestinien, à l'image de cette pauvre femme, est en train de tout perdre à cause de lui !

    Robert Malek

    16 h 18, le 27 juillet 2014

  • Finalement , depuis vingt siècles , les hommes se battent à cause d'une religion , d'une idéologie , ou pour obéir aveuglément à un fanatique , entouré de gens qui l'admirent , même sans être d'accord avec lui et souvent pour en obtenir les faveurs . Entre la guerre , la croyance , l'imbécilité à l'état pur , la limite est très fine . Le Hamas prétendant protéger les palestiniens creuse leurs tombes.

    FAKHOURI

    13 h 09, le 27 juillet 2014

  • C'est une fois de plus le Hamas, qui se croit supérieur à Tsahal militairement (la bêtise n'a pas de limites), qui replonge sa population dans la destruction sauvage et la mort. C'est très bien de manifester pour le peuple palestinien, mais il faudrait aussi manifester contre le Hamas, son bourreau.

    Robert Malek

    12 h 58, le 27 juillet 2014

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