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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Cessez-le-feu à l’arraché de 12 heures à Gaza

Réunion diplomatique internationale aujourd'hui à Paris ; la Cisjordanie touchée par les violences : six morts.

Mahmud Hams/AFP

Un fragile cessez-le-feu de 12h à partir de 7h ce matin a été accepté tard hier soir par Israël et le Hamas, selon des sources américaines et palestiniennes, alors que les initiatives diplomatiques internationales se multiplient.

Toutefois, une trêve plus soutenue et durable dans la bande de Gaza semble encore bien loin, malgré les tractations diplomatiques de John Kerry qui a néanmoins laissé la porte ouverte à un accord. S'exprimant au Caire, le secrétaire d'État américain a affirmé que « le cadre fondamental » d'un réel cessez-le-feu était fixé, mais a évoqué des difficultés de « terminologie ». Il se rendra aujourd'hui à Paris où il rencontrera notamment ses homologues français, britannique, allemand et italien, ainsi que ceux de Turquie et du Qatar, deux soutiens du Hamas. Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, les belligérants n'ont « pas fait preuve d'une volonté suffisante pour négocier » et mettre un terme à des combats qui ont fait près de 900 morts depuis le début de l'opération israélienne Bordure protectrice, le 8 juillet.

Selon plusieurs hauts responsables cités par les radios publique et militaire israéliennes, Israël juge les propositions trop favorables au Hamas et exclut tout retrait de ses soldats de la bande de Gaza pendant une trêve durant laquelle des négociations seraient censées s'ouvrir. Ils y sont déployés au sol depuis le 17 juillet avec comme mission de détruire les « tunnels d'attaque » et l'arsenal du mouvement islamiste palestinien Hamas, notamment les roquettes avec lesquelles il vise la population israélienne. Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a même appelé hier ses soldats à se tenir prêts à « un élargissement significatif des opérations terrestres à Gaza », selon un communiqué officiel.

En exil à Doha, le chef du Hamas Khaled Mechaal, qui a rencontré hier les ministres turc et qatari des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et Khaled al-Attiya, a réitéré à plusieurs reprises la condition principale de son mouvement : un engagement à lever le blocus qui asphyxie depuis 2006 l'économie de l'enclave palestinienne. « Ce qui se dessine serait une trêve humanitaire de sept jours pour permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire », avait déjà auparavant expliqué un proche du président palestinien Mahmoud Abbas.

(Lire aussi : "Notre armée devrait recevoir un Nobel de la paix", estime un ambassadeur israélien)

Roquettes sur Tel-Aviv
En attendant, les combats se sont poursuivis hier du nord au sud de Gaza, où, selon un bilan des secours locaux fourni hier soir, 864 Palestiniens ont été tués et 5 730 autres blessés en 18 jours d'opérations. Les hôpitaux de Gaza fonctionnent à un rythme épuisant, comme celui de Chifa, qui voit affluer des vagues de blessés et de morts jour et nuit. Patients et médecins subissent le contrecoup de l'opération de plein fouet. Et pour le personnel médical du complexe hospitalier, le stress incroyable provoqué par cette marée de douleurs est accentué par l'angoisse de savoir que leurs proches aussi ne sont pas à l'abri.

Alors que ses infrastructures sont touchées par les incessantes frappes israéliennes et qu'Israël assure avoir tué 240 combattants, le Hamas entend démontrer que ses moyens militaires ne sont pas annihilés : des roquettes continuent de viser Israël. Soixante l'ont encore atteint hier et quinze ont été interceptées par le système antimissile Iron Dome, selon l'armée. Le Hamas a affirmé avoir tiré hier trois roquettes de longue portée vers l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, ce qui n'a pas empêché Air France et Lufthansa d'emboîter le pas aux autres grandes compagnies internationales en annonçant une reprise rapide des rotations interrompues après la chute d'une roquette mardi dernier.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé le décès hier de deux soldats et a confirmé celui du soldat Oron Shaul, dont le Hamas avait revendiqué l'enlèvement. Avec 35 morts au combat, il s'agit de ses pertes les plus lourdes depuis la guerre en 2006 contre le Hezbollah.

 

(Lire aussi: Nasrallah : La résistance a déjà remporté la victoire à Gaza...)

Signal d'alarme humanitaire
Israël fait en outre face à des critiques croissantes à mesure que s'alourdit le tribut payé par les civils palestiniens, notamment par les plus jeunes. L'Unicef a ainsi fait état hier d'un bilan d'« au moins 192 enfants » tués dans la bande de Gaza. Et au lendemain du drame dans son école de Beit Hanoun où, selon les secours palestiniens, une quinzaine de réfugiés ont été tués par un obus israélien, l'Agence pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a de nouveau lancé un signal d'alarme sur la situation humanitaire dans ce territoire déshérité. « Le nombre de personnes déplacées à Gaza est désormais le triple du pic du conflit de 2008/2009 », selon l'Unrwa, dont le porte-parole Chris Gunness a précisé que plus de 160 000 réfugiés étaient hébergés dans 83 refuges, ce qui représente près de 10 % de la population.

 

(Reportage : À l'église Saint-Porphyre de Gaza, chrétiens et musulmans retrouvent l'« amour »)

Si elle a promis d'enquêter sur Beit Hanoun, comme le réclament l'Onu et l'Union européenne, l'armée israélienne a de nouveau accusé le Hamas de se servir des civils comme « boucliers humains », en dissimulant ses armes dans des écoles, mosquées, hôpitaux. Elle a d'ailleurs affirmé qu'un des soldats tués hier l'avait été depuis une « structure située près d'une école de l'Onu ».

Dans ce contexte explosif, la Cisjordanie occupée menace à son tour de basculer dans la violence avec des affrontements violents près de Hébron, à Naplouse ou encore à Jérusalem-Est annexée. Six Palestiniens ont été tués par balles quand des manifestations ont dégénéré, portant à dix le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie ces derniers jours. À l'occasion du dernier vendredi du mois de ramadan, les principales organisations palestiniennes avaient appelé à un « jour de colère » en Cisjordanie pour protester contre l'opération militaire israélienne à Gaza.

 

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Un fragile cessez-le-feu de 12h à partir de 7h ce matin a été accepté tard hier soir par Israël et le Hamas, selon des sources américaines et palestiniennes, alors que les initiatives diplomatiques internationales se multiplient.Toutefois, une trêve plus soutenue et durable dans la bande de Gaza semble encore bien loin, malgré les tractations diplomatiques de John Kerry qui a néanmoins...

commentaires (2)

Mes chers Ami(e)s de tout l'Orient, Souvenez-vous de ce qu'a écrit un jour notre grand écrivain français, Alfred de Musset ( Je cite ): " Le plaisir des disputes, c'est de faire la Paix " Avec l'expression réitérée de mon très amical et très fidèle souvenir, Antoine Hakim-Ged

Ged Antoine

16 h 39, le 26 juillet 2014

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Commentaires (2)

  • Mes chers Ami(e)s de tout l'Orient, Souvenez-vous de ce qu'a écrit un jour notre grand écrivain français, Alfred de Musset ( Je cite ): " Le plaisir des disputes, c'est de faire la Paix " Avec l'expression réitérée de mon très amical et très fidèle souvenir, Antoine Hakim-Ged

    Ged Antoine

    16 h 39, le 26 juillet 2014

  • cette photo éditée par l'OLJ devrait être le drapeau des palestiniens qui exprimera leur détresse, leur souffrance et l'abandon de sa population par les occidentaux.

    FAKHOURI

    07 h 00, le 26 juillet 2014

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