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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

A Gaza, même l’école de l’Onu n’échappe pas à l’horreur

Le Hamas dispose encore de près de 150 roquettes de moyenne et longue portée ; 46 % des Israéliens sont en faveur de la poursuite des opérations.

Un enfant palestinien marchant sur les débris causés par les frappes israéliennes à Gaza. Mohammad Abed/AFP

La population de la bande de Gaza a de nouveau payé un lourd tribut hier à l'opération militaire israélienne contre le Hamas, notamment quand un obus a touché une école de l'Onu où avaient trouvé refuge des Palestiniens.
Les secours locaux ont fait état de 15 morts et de nombreux blessés dans cette école de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), située à Beit Hanoun, dans le nord de l'enclave palestinienne, où s'étaient abritées des personnes déplacées par les combats. L'obus meurtrier est tombé dans une cour où des traces de sang témoignaient du drame et où des couvertures et des vêtements empilés attestaient, après le drame, de la présence de ces civils. « Il y avait 45 membres de notre famille ici et il y en a beaucoup que nous ne retrouvons pas. Nous n'avons aucune idée de l'endroit où ils sont », s'affole une femme. Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a déploré « de nombreux morts », dont des femmes, des enfants et des employés de l'organisation, tandis que Washington s'est dit « attristé » et a appelé à protéger les civils. De son côté, l'armée israélienne a promis d'enquêter, expliquant avoir riposté à des tirs de roquettes par des combattants du Hamas adressés depuis la zone de Beit Hanoun. Elle n'a pas exclu la thèse d'une roquette tirée par le Hamas.

 

(Lire aussi : "Notre armée devrait recevoir un Nobel de la paix", estime un ambassadeur israélien)

 

« Des funérailles tous les jours »
De plus, les opérations militaires israéliennes ont été menées dans l'ensemble du territoire, du nord au sud, de l'aube à la nuit. Au moins sept Palestiniens sont morts dans la matinée à Kouza, tout près de la frontière, et sept autres, principalement des enfants, ont été tués dans une nouvelle frappe aérienne entre Rafah et Khan Younès, selon les services de secours locaux. Le bilan de plus en plus lourd des pertes civiles suscite de plus en plus de critiques contre Israël. En effet, le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a diligenté une enquête sur de possibles « crimes de guerre » commis par l'armée tout en dénonçant les attaques aveugles du Hamas en Israël. De son côté, après avoir rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond a prévenu que « l'opinion publique occidentale est de plus en plus inquiète et de moins en moins compréhensive pour Israël ». L'opinion israélienne, elle, commence à se diviser (46 % pour la poursuite des opérations, 41 % contre, selon un sondage de la TV privée). De son côté, le président du Parlement iranien Ali Larijani s'est félicité que son pays ait fourni aux combattants palestiniens la technologie qui leur permet désormais d'assurer « eux-mêmes leurs besoins en armes.

 

(Reportage : À l'église Saint-Porphyre de Gaza, chrétiens et musulmans retrouvent l'« amour »)

 

Israël porte un coup au Hamas, mais pas encore le coup de grâce
Au 17e jour de son offensive contre le Hamas, Israël joue contre la montre au moment où s'intensifient les efforts diplomatiques en vue d'une trêve : la puissance de feu du mouvement islamiste est amoindrie, mais la démilitarisation de Gaza est encore loin. En effet, la destruction des tunnels qui servent aux infiltrations en Israël, mission prioritaire affichée par Israël quand ses tanks ont pénétré dans la bande de Gaza, n'est « qu'une question de jours », estime Giora Eiland, ancien conseiller à la Sécurité nationale. La deuxième mission de l'armée est de neutraliser les stocks de roquettes du Hamas et du Jihad islamique, mais cela nécessiterait de « passer Gaza au peigne fin pour trouver toutes les caches », observe M. Eiland. Selon le service du renseignement militaire, sur les 9 000 projectiles stockés à Gaza avant l'opération, plus d'un tiers a été anéanti par les frappes israéliennes et un autre tiers a été tiré contre Israël. Il resterait aux combattants de Gaza près de 150 roquettes de moyenne et longue portée qui pourraient encore leur permettre de tirer « quelques semaines » sur Tel-Aviv, assure le quotidien Yediot Aharonot. Troisième objectif d'Israël : décapiter l'état-major des organisations armées de Gaza. Cela semble le plus difficile à remplir. « Le Hamas ne s'arrêtera pas tant qu'il n'entendra pas le bruit des moteurs de blindés israéliens pénétrer dans les tunnels où se cachent, quelque part sous la ville de Gaza, ses dirigeants », avance Ben Caspit, éditorialiste du journal Maariv. À mesure que se profilent les espoirs d'une trêve, réclamée par la communauté internationale, les experts israéliens poussent à l'unisson pour élargir les objectifs de l'offensive en cours.

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