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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Mechaal efface tout espoir de « progrès » vers une trêve

Le Hamas refuse un cessez-le-feu avant la levée du blocus ; le pilonnage meurtrier à Gaza porte à 680 le bilan des morts palestiniens en 16 jours ; l'Onu lance une enquête sur les possibles « violations » israéliennes.

Un secouriste palestinien transporte une fillette blessée à l’hôpital de Khan Younès. Saïd Khatib/AFP

Le secrétaire d'État américain John Kerry a fait état hier en Israël de « progrès » dans les efforts en vue d'une trêve pour mettre fin au bain de sang à Gaza.


En début de journée, au début d'une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, M. Kerry, qui devait se rendre au Caire en fin de soirée, avait souligné que « quelques pas » avaient été faits, mais qu'il restait du travail. Après sa rencontre à Ramallah en Cisjordanie occupée avec le président palestinien Mahmoud Abbas, il a dit qu'il était ouvert à toute forme de trêve. « Toutes les questions seront sur la table », a-t-il dit, refusant d'élaborer, notamment sur les changements qui pourraient être apportés à une proposition égyptienne de trêve présentée il y a une semaine. Celle-ci, soutenue par la Ligue arabe et acceptée par Israël, mais rejetée par le Hamas, prévoit un cessez-le-feu puis des négociations indirectes.
Le chef du Hamas, Khaled Mechaal, a d'ailleurs annoncé à nouveau son rejet d'un cessez-le-feu avec Israël avant une levée du blocus imposé depuis 2006 à l'enclave palestinienne. M. Mechaal a souligné que le Hamas « n'a pas d'objection » aux médiations entreprises, y compris celle de l'Égypte, mais à condition de parvenir à « l'arrêt de l'agression et à la levée du blocus ». « Que l'on s'accorde sur la réalisation de nos revendications, puis on décidera de l'heure d'un cessez-le-feu », a-t-il martelé. Il a dans ce contexte affirmé qu'il était favorable à « une trêve humanitaire » qui ne soit « pas un moyen de contourner » les revendications du Hamas. Il a ainsi lancé un appel à la communauté internationale et aux ONG pour « venir au secours de Gaza et de ne pas attendre la fin de la guerre ». Pour cela, « j'appelle aujourd'hui à l'ouverture des points de passage pour permettre l'entrée des convois de secours » dans Gaza qui a besoin de « carburant, de vivres et d'électricité ». D'après l'ONG britannique Oxfam, le déplacement de milliers de Palestiniens qui ont fuit leur maison depuis le début de l'offensive israélienne contre Gaza risque d'entraîner une pénurie d'eau potable et de nourriture.


Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a, quant à lui, demandé aux Palestiniens de poursuivre la lutte armée contre Israël et de l'étendre à la Cisjordanie, a rapporté hier l'agence de presse officielle Irna. « La seule solution véritable est la disparition d'Israël, mais cela ne veut pas dire l'anéantissement du peuple juif de cette région », a-t-il dit. De son côté, en tournée dans la région, M. Ban a déclaré à Amman que « tout le monde devrait œuvrer ensemble pour mettre un terme immédiatement à ces violences », en estimant que « les solutions militaires ne sont pas viables ». Pour aider dans ces efforts diplomatiques, le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond est arrivé hier en soirée à Tel-Aviv.

 

(Reportage : À l'église Saint-Porphyre de Gaza, chrétiens et musulmans retrouvent l'« amour »)

 

Une parodie...
Mais si la communauté internationale s'accorde pour dénoncer les tirs de roquettes du Hamas, les critiques se multiplient aussi contre Israël, le pilonnage de Gaza faisant essentiellement des victimes civiles dans une bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes soumises à un blocus israélien depuis 2006. Selon les services de secours palestiniens, plus de 50 personnes dont des enfants ont encore péri hier dans le pilonnage de Gaza, portant à 680 le bilan des morts palestiniens en 16 jours. Durant la même période, 34 Israéliens – 32 soldats et deux civils –- ont péri, de même qu'un travailleur thaïlandais.
Dans ce contexte, le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a décidé à Genève l'envoi d'urgence d'une commission chargée d'enquêter sur les possibles « violations » israéliennes, après le vote d'une résolution en ce sens déposée par la Palestine. Le ministre des Affaires étrangères palestinien, Riad el-Malki, a accusé Israël de « perpétrer un crime contre l'humanité ». Israël a, dans un communiqué, dénoncé comme une parodie la décision du Conseil qui selon lui « devrait lancer une enquête sur la décision du Hamas de transformer les hôpitaux en centres de commandement militaires, d'utiliser les écoles comme dépôts d'armes et de placer des batteries de missiles à côté des terrains de jeux ».


Face à ce dialogue de sourds et malgré les efforts intenses en vue d'un cessez-le-feu, après l'échec d'une première tentative égyptienne, aucun des protagonistes ne semble prêt à baisser les armes. L'armée israélienne, qui enregistre les pertes les plus lourdes depuis la guerre contre le Hezbollah en 2006, s'est targuée de réussir son opération. « Ces dernières 24 heures, les choses sont plus sous contrôle », a indiqué Peter Lerner, porte-parole de l'armée, en soulignant que les tirs du Hamas vers Israël avaient diminué d'intensité hier. Au total quelque 1 700 impacts de roquettes ont été comptabilisés, et environ 420 projectiles détruits en vol. Selon lui, l'armée a aussi mis au jour 28 tunnels dont la destruction est l'un des objectifs stratégiques d'Israël qui accuse le Hamas de s'en servir pour lancer des attaques.
Pendant ce temps, à Gaza, outre les combats au sol, les raids et les tirs de chars se poursuivaient avec leur lot quotidien de victimes et de destructions, selon les services de secours, même si les hostilités ont cessé un temps pour permettre l'évacuation de blessés.

 

(Lire aussi : « Israël assassin, Hollande démission ! »)

 

« Couronnement de l'échec »
Israël tentait en outre de réagir à l'annulation des vols en série sur l'aéroport Ben Gourion près de Tel-Aviv après qu'une roquette s'est écrasée mardi à quelques kilomètres de là. Quelque 80 vols ont été annulés depuis mardi. L'Agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a prolongé hier de 24 heures l'interdiction, de même que l'allemande Lufthansa et d'autres compagnies aériennes. La compagnie nationale israélienne El Al a dû augmenter ses vols pour permettre aux Israéliens coincés à l'étranger de rentrer. Pour le Hamas, « la fermeture de l'espace aérien israélien est une grande victoire pour la résistance et le couronnement de l'échec d'Israël ».

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commentaires (2)

Rien à faire, ils tiennent absolument à sacrifier leur peuple ! Qu'ils acceptent un cessez-le-feu immédiatement, quel qu'il soit, après ils négocieront. L'important est d'arrêter le massacre. Qu'on ne s'étonne pas après si on prétend que le Hamas prend son peuple en otage et s'en sert comme boucliers humains. Leur stupide orgueil et leur susceptibilité qui atteint les sommets de l'idiotie les mèneront à leur perte. Si c'est pour nous montrer que les sionistes sont des barbares, qu'ils déciment les civils palestiniens sans sourciller et qu'ils sont coupables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, on le sait depuis longtemps, on n'avait pas besoin de plus de 700 morts pour nous en convaincre. Qu'ils acceptent donc un cessez-le-feu ces imbéciles.

Robert Malek

13 h 42, le 24 juillet 2014

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Commentaires (2)

  • Rien à faire, ils tiennent absolument à sacrifier leur peuple ! Qu'ils acceptent un cessez-le-feu immédiatement, quel qu'il soit, après ils négocieront. L'important est d'arrêter le massacre. Qu'on ne s'étonne pas après si on prétend que le Hamas prend son peuple en otage et s'en sert comme boucliers humains. Leur stupide orgueil et leur susceptibilité qui atteint les sommets de l'idiotie les mèneront à leur perte. Si c'est pour nous montrer que les sionistes sont des barbares, qu'ils déciment les civils palestiniens sans sourciller et qu'ils sont coupables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, on le sait depuis longtemps, on n'avait pas besoin de plus de 700 morts pour nous en convaincre. Qu'ils acceptent donc un cessez-le-feu ces imbéciles.

    Robert Malek

    13 h 42, le 24 juillet 2014

  • Mes chers Ami(e)s, Je m'adresse autant à vous, les chefs militaires du Hamas, qu'à vous, les dirigeants de l'Etat d'Israël. Cherchez-vous à rester dans les mémoires comme des dirigeants qui n'aurez pas su ni même voulu jeter les fondements de cette Paix que vos deux peuples réclament à l'envi...? Pensez-vous qu'il soit très digne de votre part d'attiser comme vous le faites ce feu qui embrasse la terre d'Orient avec son lot quotidien de morts inutiles...? Sachez que le véritable chef c'est celui qui ose braver les éléments déchainés pour conduire son frêle esquif à bon port malgré la tempête. Vous avez la responsabilité de faire le bonheur de vos mandants et non de les embarquer dans un conflit sans issue. Si jamais vous persistiez dans l'erreur, vous risqueriez de compromettre à jamais la perspective d'une paix prochaine. Ne vous fiez pas au discours convenu de vos prétendus " amis ", qui protestent de leur amitié mais se gardent bien de vous aider. Ne comptez que sur vous-même et laissez-vous aller à ce sursaut d'orgueil qui seul vous conduira vers la Paix. la Paix qui doit être votre seule et unique préoccupation, cette Paix que vos deux peuples en plein désarroi attendent et espèrent obtenir enfin grâce à vous. Bonne chance...! Avec l'assurance de ma très profonde et très sincère amitié, Antoine Hakim-Ged

    Ged Antoine

    12 h 43, le 24 juillet 2014

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