Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Histoires à succès

Colette Maalouf, une orfèvre de têtes...

Une coiffe somptueuse quoique simple.

Du glamour avant toute chose! La collection automne-hiver 2014/2015 d'accessoires de tête de Colette Maalouf, designer américaine d'origine libanaise, faisait en juin dernier la vitrine du prestigieux grand magasin new-yorkais Bendel.


Ses bijoux, mélange de maille tissée malléable, dorée ou argentée, parsemés de fleurs, de perles, de plumes, de fourrures, de cuir et d'autres ornements, font depuis 1980 l'objet d'un engouement aux États-Unis, au Japon, en Chine et en Corée. Ses délicates parures se sculptent et se déclinent en colliers, bracelets, serre-tête bandeaux, épingles à cheveux et pinces en strass. Avec son savoir-faire et sa sensibilité, elle s'est trouvée une niche spécialisée dans l'univers du cheveu.


« Colette Malouf » est le label de sa « solide compagnie internationale de parures stylisées pour cheveux. Je me positionne dans la catégorie élégance artistique. Et ça marche », note la créatrice libanaise dans une interview accordée à L'Orient-Le Jour à New York, dans son loft de Soho.


Colette Maalouf appartient à la troisième génération de la diaspora libanaise établie aux États-Unis. Originaire de Aïn el-Qabou – le village de l'académicien franco-libanais Amin Maalouf –, sa famille a émigré aux États-Unis au tournant du siècle dernier. Son grand-père, un éminent industriel de la soie, a fondé « Perfect Négligé », une affaire de robes du soir de grandes marques et de lingerie fine qu'il mène tambour battant. C'est avec succès qu'il lance le caftan en Amérique. Et « Catherine Deneuve compte parmi les clientes prestigieuses de la boutique », assure-t-elle. À sa mort, le père de Colette, Nassim Maalouf, prend avec l'aide de sa sœur les rênes de l'affaire, tandis que sa mère Aïda, née Moufarrège, occupe un haut poste chez Tiffany's, à New York.

 

Malouf Pouf
À 7 ans, Colette découvre avec ravissement les « richesses du fonds de commerce familial » conservées précieusement par sa grand-mère, Saada Maalouf, dans le vaste grenier de la grande maison de briques surplombant la colline du Yonkers, dans la banlieue de New York. « Il y avait là les belles robes du soir des grands couturiers de l'époque, dont notamment Elsa Schiaparelli, Norman Norell et Christian Dior. Je m'amusais avec tous ces beaux restes », se souvient-elle avec tendresse. Enfant de la mode, elle collectionnait toutes sortes d'accessoires : gants, chaussures à talons, étuis à cigarette et rouge à lèvres, figurines, flacons, atomizers... tout ce qu'une femme des années 20, 30 et 40 pouvait avoir. « C'est tout cela qui m'a influencé », précise-t-elle.


« J'ai commencé mon entreprise avec les restes de l'affaire de mon père », s'exclame-t-elle. À la mort de sa sœur, Nassim Maalouf, son père décide de fermer boutique. Colette vendra « en un soir trente ans d'inventaire » à Patricia Field, célèbre styliste new-yorkaise de l'underground connue pour avoir contribué à la grande série télévisée Sex and the City. Une bien belle gageure pour la jeune créatrice libanaise née à Manhattan. Cette rencontre influencera sa vie. Un an plus tard, elle se lance dans l'accessoire de tête. S'inspirant de la robe Pouf des années 80, Colette invente en 1987 le fameux « Malouf Pouf », une création en tissu, un chouchou, qui s'enroule sur les cheveux relevés en queue de cheval. Le succès est immédiat : « Plus de 100 000 unités vendues la première année », dit-elle en riant. Ce qui lui permettra d'installer son affaire dans le loft de Soho qu'elle occupe depuis lors.

 

L'influence de Hitchcock
D'où puise-t-elle son inspiration ? « La créativité intelligente dans différentes formes de l'art, y compris l'architecture et la conception graphique, m'inspirent. C'est lorsque je voyage que je me sens particulièrement inspirée. Mes sens se mettent aussitôt en alerte car je suis toujours à la recherche constante du nouveau et de l'inhabituel », assure-t-elle.


S'éloignant volontiers de tout romantisme, la créatrice libanaise, qui avoue avoir été influencée par les femmes fortes ultraféminines et intelligentes, représentées par le maître du suspense anglais Alfred Hitchcock, et plus particulièrement par le personnage de Tippi Hedren dans le film The Birds, prête aussi son talent aux séries télévisées telles que Rain et Gossip Girls.
Les éléments de ses créations s'enrichissent au fil des années. Colette innove en adoptant dès 1991 des matériaux flexibles et malléables. Les ornements créés « s'adaptent à tous types de visage, de chevelure et de style de vie. Ils s'étirent et s'accrochent aux cheveux, au cou ou au poignet. Je suis connue pour les créations en treillis métalliques tissés, ce qui me permet de sculpter à l'envi des formes diverses. Mes créations offrent une variété de choix qui s'adresse à toutes les femmes ».


La collection automne-hiver 2014/2015 de Colette Maalouf n'est « ni classique ni traditionnelle. Elle est avant tout artistique, portable, féminine et élégante ». La designer, qui espère ouvrir prochainement un point de vente à Beyrouth, souhaiterait travailler avec les designers libanais tels que Rabih Keyrouz, Élie Saab ou Zouhair Murad.

 

Fière d'être libanaise
Fière de ses origines, Colette Maalouf s'enorgueillit de ses racines et de faire partie de la diaspora libanaise aux États-Unis. « Mes meilleurs amis sont libanais », affirme-t-elle avec assurance. « Si je parle l'arabe, c'est bien grâce à ma grand-mère Saada qui a émigré aux États-Unis à l'âge de 12 ans. C'est vraiment l'arabe de la maison que je parle », dit-elle en y mettant l'accent du terroir. Passionnée du Liban, « Saada a instillé en moi cette même passion pour le pays. Je m'identifiais à ses précieuses histoires qu'elle savait si bien conter. Lorsque je suis au Liban, j'essaie de retrouver cette ambiance chaleureuse et profonde qu'elle m'a si bien décrite », conclut-elle avec enthousiasme.

 

Pour mémoire
Marc Dibeh, audacieux raconteur d'histoires !

De jeunes designers libanais salués par la presse internationale

Du glamour avant toute chose! La collection automne-hiver 2014/2015 d'accessoires de tête de Colette Maalouf, designer américaine d'origine libanaise, faisait en juin dernier la vitrine du prestigieux grand magasin new-yorkais Bendel.
Ses bijoux, mélange de maille tissée malléable, dorée ou argentée, parsemés de fleurs, de perles, de plumes, de fourrures, de cuir et d'autres ornements,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut