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À La Une - conflit

"Le monde ne réagit plus et trouve normal ce qui se passe en Syrie"

Six enfants d'une même famille tués dans des raids de l'armée au nord d'Alep.

Le conflit syrien a fait plus de 170.000 morts et poussé à la fuite plus de neuf millions de personnes depuis trois ans. AFP PHOTO / ABD DOUMANY

Six enfants d'une même famille ont péri dans un bombardement de l'armée syrienne sur la région septentrionale d'Alep tandis que trois autres enfants ont été tués dans des raids ailleurs dans le pays, a rapporté une ONG mercredi.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui cite des habitants, trois fillettes et trois garçons de la famille Moslem ont été tués mardi dans des raids sur le village de Wahchiyé, situé dans le nord de la province d'Alep contrôlée en majorité par les rebelles. L'Observatoire n'était pas en mesure de fournir leurs âges exacts.

L'armée a intensifié récemment ses bombardements aériens sur le nord d'Alep "pour disperser les forces rebelles et tenter de reprendre des bastions" comme la localité de Marea, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

"Les habitants sont tristes car le monde ne réagit plus et trouve normal ce qui se passe en Syrie. Ce sentiment d'abandon est renforcé par le fait que chacun a les yeux tournés vers Gaza. Mais ici, tous les jours, il y a des civils qui meurent", s'est indigné auprès de l'AFP le militant anti-régime d'Alep Mohammad Wissam, joint par Internet.

Mardi soir également, un adolescent de 15 ans a péri lors d'un raid sur la localité de Latamné dans la province de Hama (centre) et une fillette de sept ans a été tuée dans un bombardement de l'armée près de la ville de Jisr al-Choughour, dans la province d'Idleb (nord-ouest) autre fief de la rébellion.
Et dans la province de Deir Ezzor (est), contrôlée par les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI), une fillette de six ans a été tuée dans un autre raid aérien.

 

(Lire aussi: Tourisme et lune de miel dans le "califat" islamique d'Irak et de Syrie)

 

Par ailleurs, des combats très violents se déroulaient mercredi à Jobar, dans l'est de Damas, où l'armée tentait de reprendre le terrain perdu les jours précédents face aux rebelles, alors que trois personnes ont été tuées par des obus tirés par les rebelles sur Damas.


"Les opérations continuent et l'armée a remporté des succès dans plusieurs directions mais la présence de civils rend sa progression plus difficile", a affirmé à l'AFP un haut responsable des services de sécurité.
"L'armée a regagné plusieurs positions prises récemment par les rebelles", a-t-il ajouté.

Le quartier de Jobar est tenu par les rebelles mais ses abords sont aux mains de l'armée. C'est un verrou stratégique qui ouvre sur la place des Abbassides. Si les insurgés le franchissent, ils mettront en danger le système de défense du régime et pourront se retrouver facilement au centre de la capitale.

Par ailleurs, selon l'agence officielle Sana, des obus tirés par les rebelles sur Damas ont causé la mort de trois civils et fait six blessés à Zablatani (centre) et quatre autres blessés à Barzé (nord).

 

Le conflit syrien, qui a fait plus de 170.000 morts et poussé à la fuite plus de neuf millions de personnes depuis trois ans, est devenu de plus en plus complexe avec les rebelles tentant de renverser le régime de Bachar el-Assad mais combattant aussi les jihadistes de l'EI.
Plus de 9.000 enfants ont péri dans les violences, selon l'OSDH.

 

(Lire aussi : C'est quoi au juste un État islamique ?)

 

"Objectivité et intégrité"
Sur le plan diplomatique, la Syrie a affirmé mercredi accueillir avec satisfaction la récente nomination du nouvel émissaire des Nations-Unies Staffan de Mistura, mais a souhaité qu'il fasse preuve d'"objectivité et d'intégrité" dans sa mission.

Le diplomate italo-suédois a été nommé le 10 juillet en remplacement de l'Algérien Lakhdar Brahimi, qui a démissionné après avoir tenté, en vain, de faire avancer le processus de paix lors de deux réunions à Genève entre le régime et l'opposition, en conflit depuis plus de trois ans.

Dans une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le ministère syrien des Affaires Étrangères dit accueillir favorablement cette nomination et "affiche sa conviction qu'il faut une solution politique à la crise syrienne par un dialogue entre Syriens".

Il y a une semaine, lors de sa prestation de serment, Bachar el-Assad avait de fait rejeter toute discussion avec l'opposition en exil, en affirmant refuser tout dialogue avec "les forces qui n'ont pas prouvé leur patriotisme".

Le ministère "exprime l'espoir de voir de Mistura (...) faire preuve d'objectivité et d'intégrité et montrer son engagement envers la loi internationale et les principes et objectifs de la Charte des Nations-unies, ainsi que le respect de la souveraineté nationale, la non-ingérence dans les affaires intérieures et le respect de la volonté du peuple syrien".

Lakhdar Brahimi avait démissionné en mai après avoir échoué à mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 170.000 morts. Avant lui, de février à aout 2012, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan avait déjà tenté en vain d'arrêter l'effusion de sang.

 

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