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À La Une - L'homme de la semaine

Dunga : impopulaire, grincheux, et nouvel entraîneur de la Seleçao

Dunga, capitaine du sacre de 1994 mais aussi sélectionneur de l'équipe brésilienne lors de l'échec de 2010.

Carlos Caetano Bledorn Verri, dit Dunga a été nommé pour la deuxième fois à la tête de l'équipe brésilienne de football. REUTERS/Ricardo Moraes.

Nommé pour la deuxième fois à la tête d'une Seleçao encore sous le choc de l'"humilhação" subie au Mondial-2014, Dunga, capitaine du sacre de 1994 mais sélectionneur de l'échec de 2010, est une personnalité au caractère bien trempé et aux méthodes musclées, guère sensible au "jogo bonito" (beau jeu).

L'impopulaire est de retour. Carlos Caetano Bledorn Verri, dit Dunga (50 ans), dont le surnom signifie "simplet" en portugais mais que ses nombreux détracteurs voient plutôt en grincheux, lui reprochant sa personnalité austère, acariâtre et colérique, revient donc au chevet d'une sélection brésilienne encore plus mal en point que lorsqu'il avait dû la quitter il y a quatre ans.
La gifle (7-1) reçue en mondovision il y a quinze jours contre l'Allemagne en demi-finale et la démobilisation qui s'en est suivie lors du match pour la 3e place face aux Pays-Bas (3-0) l'ont plongée dans la plus grave crise de son histoire.

 

(Pour mémoire: Match et marche funèbres pour le Brésil devant les Pays-Bas)


En 2010 en Afrique du Sud, le Brésil de Dunga, déjà loin d'être convaincant et encore moins séduisant, s'était arrêté sans gloire au stade des quarts de finale, logiquement battu (2-1) par les Pays-Bas, futurs finalistes. Cet épisode, croyait-on à tort, venait clore quatre années d'une lente déliquescence pour la Seleçao sous son ère.


Pourtant son bilan n'a rien eu d'infamant, puisqu'il a remporté la Copa America en 2007 et la Coupe des confédérations en 2009, obtenu une médaille de bronze aux jeux Olympiques 2008 et fini avec 42 victoires en 60 matches (12 nuls et 6 défaites). Sauf que l'objectif qui lui était assigné, le seul qui vaille pour tout sélectionneur brésilien, à savoir accrocher une 6e étoile sur le maillot auriverde, n'avait pas été atteint.
Qui plus est, son obsession pour les mises au vert, ses colères parfois colorées d'insultes à l'endroit des médias qui n'ont cessé de le critiquer, son autoritarisme vis-à-vis des joueurs, ont largement contribué à lui mettre l'opinion à dos.

 

(Lire aussi: Scolari : C'est ma pire défaite, je demande pardon !)

 

Science tactique
Surtout, sous sa coupe (en brosse militaire), la Seleçao a renié son identité de jeu. Le "jogo bonito" (beau jeu), qui a longtemps été à la fois la fierté et la composante essentielle de l'ADN de l'équipe du Brésil, avait il est vrai déjà été négligé sous l'ère Scolari I. Mais comme il y avait eu le 5e titre mondial à la clé en 2002, le pays du foot-roi avait fermé les yeux devant ce crime de lèse-majesté.


En succédant après le Mondial-2006 à son mentor Carlos Alberto Parreira qui échouait douze ans après à rééditer l'exploit de 1994, Dunga, alors novice, devait compenser son inexpérience du poste par sa soif de gagne et sa science tactique qui ont jalonné sa carrière de joueur. Car si pendant quatre ans le technicien qu'il est devenu n'a cessé de frustrer son monde au pays avec sa philosophie à contre-courant des traditions locales, le milieu défensif besogneux voire hargneux qu'il a été 18 ans durant n'était pas le plus plaisant à regarder évoluer sur le pré.

 

(Pour mémoire: Brésil : réveil baby blues après le rêve d'une Coupe)


Après des débuts professionnels en 1982 à l'Internacional de Porto Alegre et des passages aux Corinthians, au Santos FC et au Vasco de Gama, ce joueur de devoir, dont toute équipe a besoin pour gagner des matches et des titres, a rapidement développé sa culture du tableau noir en Italie entre 1987 et 1993, essentiellement à la Fiorentina (Pise et Pescara, également), mais aussi en Allemagne à Stuttgart (1993-1995).


A cette époque, il n'est ni l'artiste ni l'ambassadeur de la Seleçao, beaux rôles dévolus aux attaquants Romario et Bebeto. Mais il devient le 4e capitaine brésilien de l'histoire à soulever la Coupe du monde au Rose Bowl de Los Angeles, après avoir marqué le dernier tir au but contre l'Italie (3-2, 0-0 a.p.) au terme d'une finale à suspense. Il symbolise alors le Brésil qui brille certes moins mais qui gagne enfin de nouveau, après 24 ans de disette.
Cette image de capitaine vainqueur, il l'a longtemps (91 sélections) conservée malgré l'échec en finale du Mondial-1998 face à la France (3-0). Suffisamment pour convaincre la CBF d'en faire son sélectionneur du renouveau en 2006 et son pompier de service à compter de cet été.

 

Voir aussi notre page spéciale Coupe du Monde

Nommé pour la deuxième fois à la tête d'une Seleçao encore sous le choc de l'"humilhação" subie au Mondial-2014, Dunga, capitaine du sacre de 1994 mais sélectionneur de l'échec de 2010, est une personnalité au caractère bien trempé et aux méthodes musclées, guère sensible au "jogo bonito" (beau jeu).
L'impopulaire est de retour. Carlos Caetano Bledorn Verri, dit Dunga (50 ans),...

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