Nous n'avons été antiarabes que dans la mesure où l'arabisme nous apparaissait comme antilibanais.
Dès l'instant que s'est dissipée l'équivoque que toute idée de révisionnisme, que tout projet d'annexion ou de démembrement du Liban a été abandonné, dès l'instant enfin que notre indépendance reçoit la décisive consécration d'une reconnaissance collective des États arabes, le Liban n'a aucune raison de s'exclure d'une communauté à laquelle le rattachent ses parentés ethniques et culturelles et la considération de ses intérêts les plus évidents.
C'est ce que nos représentants iront dire au Caire dans dix jours. C'est ce qui sera répété ici ou ailleurs, au congrès d'octobre.
Mais ce langage devra être tenu sans aucune ambiguïté, sans aucune réticence. Il devra affirmer, avec autant de fermeté, ce que nous ne voulons et ce que nous voulons. Nous sommes prêts à adhérer à l'Internationale des États d'Orient ; mais nous entendons que cette adhésion n'affecte en rien notre souveraineté politique, notre indépendance, notre intégrité territoriale.
Nous sommes ce que nous sommes, nous entendons garder le droit de rester comme nous sommes – de conserver nos traditions, nos lois, nos usages, nos alliances, nos amitiés. Terre-refuge des minorités, pays idéal de liberté et de tolérance, le Liban gardera cette physionomie originale parmi tous les pays du Moyen-Orient.
Liban - La mémoire des 90 ans
Les faits du jour III – Destin d’un nationalisme libanais
Dans L'Orient du 23-7-1944
OLJ / le 23 juillet 2014 à 00h00
commentaires (2)
UNE ERREUR IMPARDONNABLE ???
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 48, le 23 juillet 2014