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Moyen Orient et Monde - Crash en Ukraine

L’UE prépare de nouvelles sanctions contre Moscou

Les corps envoyés aujourd'hui aux Pays-Bas ; Russie et rebelles multiplient les gestes d'apaisement.

Le train transportant les corps depuis le site du crash du Boeing de la Malaysian Airlines, composé de cinq wagons réfrigérés, a terminé sa course hier dans l’enceinte de l’usine de chars Malychev, d’où partiront les dépouilles pour les Pays-Bas aujourd’hui. Sergey Bobok/AFP

L'Union européenne (UE) définira demain de nouvelles sanctions ciblées contre la Russie, et établira une nouvelle liste de personnalités et d'entités russes visées par ces sanctions en raison de leur soutien aux séparatistes prorusses, a annoncé hier la haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères Catherine Ashton.
Auparavant, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, a indiqué en marge d'une réunion avec ses homologues à Bruxelles que la Commission allait « être mandatée pour préparer des sanctions ciblées dans les secteurs des technologies-clés et militaires ». « Il est temps d'arrêter la "mistralisation" de la politique européenne », a également lancé la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité. « L'Europe doit oser se montrer unie face au terrorisme », a ajouté la présidente de cette ex-république soviétique. « Le moment est venu de décréter un embargo sur les armes et de se réveiller un peu », a renchéri son ministre des Affaires étrangères, Linas Linkevicius. « Livrer des armes à la Russie est une position difficile à défendre », a taclé le Suédois Carl Bildt. « Nous devons envoyer un message clair », a de son côté lancé le nouveau ministre britannique, Philip Hammond. « Nous devrions envisager une interdiction de toutes les ventes d'équipement militaire, des navires, différents types de technologie, cela doit cesser. »
Ces propos ont été tenus alors que la France est dans le collimateur de la communauté internationale pour sa vente prochaine de Mistrals à la Russie, dans la cadre d'un contrat conclu en 2011 pour un montant de quelque 1,2 milliard d'euros. Mais le crash la semaine dernière du Boeing de la Malaysian Airlines a accru la pression sur Paris. La livraison du premier Mistral, le « Vladivostok », est prévue à l'automne. Lundi soir, le président François Hollande a affirmé qu'elle aurait bien lieu, en soulignant que la Russie avait « payé ». Mais il a affirmé que la livraison du second, le « Sébastopol », « dépendra de l'attitude » de Moscou dans le conflit ukrainien, alors que la diplomatie américaine a jugé hier que cette livraison serait « totalement inappropriée ».
De son côté, le président polonais Bronislaw Komorowski a plaidé hier pour un renforcement de la défense collective de l'Otan aux frontières orientales de l'Alliance, dans ce contexte de crise entre la Russie et l'Ukraine.
En attendant, selon les États-Unis, le Boeing 777 malaisien avec 298 personnes à bord a probablement été abattu par un missile venu de la zone contrôlée par les séparatistes appuyés par la Russie. « De nombreuses preuves ont déjà été présentées et elles dressent un tableau assez convaincant », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest.

Enquête sur le drame
Pendant ce temps, l'enquête sur la catastrophe se poursuit tant bien que mal dans l'Est ukrainien. Le train transportant les corps depuis le site du crash, composé de cinq wagons réfrigérés portant l'inscription « Donbass », a terminé sa course hier dans l'enceinte de l'usine de chars Malychev, a constaté un reporter de l'AFP. Une activité fébrile régnait à l'entrée avec l'arrivée d'experts internationaux, de semi-remorques, d'ambulances et un ballet de voitures officielles, dont celles de l'ambassade indonésienne. Les dépouilles devaient être remises à une délégation néerlandaise, et les premières doivent être transportées aujourd'hui par avion aux Pays-Bas où l'identification des corps pourrait prendre plusieurs mois, a indiqué le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, alors qu'aujourd'hui a été décrétée journée de deuil national aux Pays-Bas. Cette procédure risque d'être difficile en raison d'un début de décomposition des corps, soumis pendant quatre jours aux températures élevées de l'été ukrainien. En outre, des restes humains de passagers du vol MH17 abattu se trouvent encore sur le site du crash non sécurisé, tandis que des fragments de l'appareil ont été déplacés, ajoutant à la confusion déjà ambiante, a indiqué hier la mission d'observation de l'OSCE.

Diatribe d'Abbott
De plus, le Premier ministre australien Tony Abbott a affirmé hier que le site du crash a été altéré « à une échelle industrielle », évoquant « une tentative de maquiller les preuves ».
Entre-temps, les boîtes noires de l'appareil malaisien devraient être emmenées par un avion militaire belge en Grande-Bretagne où les renseignements qu'elles contiennent doivent être analysés. Il est peu probable, cependant, qu'ils permettent d'identifier l'origine du tir ayant abattu l'avion malaisien.
Parallèlement, les gestes d'apaisement des rebelles à l'égard de la communauté internationale, en particulier un cessez-le-feu décrété autour du site du crash, ont été accompagnés de déclarations russes allant dans le même sens. Ainsi, le président Vladimir Poutine a assuré que « la Russie ferait tout ce qui est en son pouvoir pour une enquête complète, impliquant toutes les parties, en profondeur et transparente ».

40 000 soldats russes à la frontière
Sur le terrain, Kiev a annoncé que le drapeau national a été hissé sur la mairie de Severodonetsk, une ville de 110 000 habitants, à une centaine de km de Lougansk, reprise aux rebelles. L'administration régionale de Lougansk signalait 5 morts parmi la population civile au cours des dernières 24 heures, tandis que l'armée ukrainienne citait le chiffre de 13 soldats tués dans ses rangs. Les combats se poursuivaient hier aux environs de Donetsk, chef-lieu de la région séparatiste. Kiev reste également préoccupé par une forte présence militaire russe. Plus de 40 000 soldats russes sont en effet massés à la frontière russo-ukrainienne ainsi que des centaines d'armes lourdes, a déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien Andriï Paroubiï devant le Parlement.
(Source : AFP)

L'Union européenne (UE) définira demain de nouvelles sanctions ciblées contre la Russie, et établira une nouvelle liste de personnalités et d'entités russes visées par ces sanctions en raison de leur soutien aux séparatistes prorusses, a annoncé hier la haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères Catherine Ashton.Auparavant, le ministre autrichien des Affaires...

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