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Culture - Installation

Le labyrinthe de Bjarke Ingels : parcours sans fil d’Ariane

Un labyrinthe où il est agréable de se perdre car on est sûr de s'y retrouver et de s'en sortir sans fil d'Ariane.

Bjarke Ingels dans son labyrinthe.

C'est là un exploit portant la signature d'un jeune architecte danois, Bjarke Ingels, dont les audacieuses innovations urbanistiques s'élèvent aujourd'hui partout dans le monde. En partenariat avec le National Building Museum de Washington (édifié au XIXe siècle dans le plus pur style de la Renaissance italienne), voué à la célébration du design et de l'art de bâtir, il a réalisé un labyrinthe défiant les normes originales de ces dédales. Aux visiteurs conviés à l'emprunter, il dit : « Le concept est simple. D'habitude, quand vous vous enfoncez dans un labyrinthe, votre chemin devient de plus en plus enchevêtré. Ici, on a inversé les choses en démêlant quelque peu le parcours afin que la visibilité devienne plus claire au moment d'atteindre le centre. Et ainsi, de là, on retrouve, sans trop d'encombre, la sortie. »
Inspirée par les labyrinthes anciens et leurs versions végétales, comme ornement des jardins des XVIIe et XVIIIe siècles, cette installation est à la fois expérimentale, esthétique et ludique. Au lieu d'être posée sur une surface plane, elle est surélevée aux extrémités. Et cela change tout. Des étages supérieurs du musée, on peut avoir une vue générale et, plus précisément, déceler le chemin à suivre pour se diriger vers la sortie. Réalisé en bois d'érable contreplaqué, l'ensemble mesure 5,5 mètres de haut et 18 mètres de long et de large. Sa structure est composée de tours et de détours à travers lesquels on doit zigzaguer.

Expérience visuelle inédite
Le labyrinthe de Bjarke Ingels propose donc une expérience inédite car il joue sur la perception visuelle. Selon le critique Thomas Status : « On peut trouver la solution, mais pas dans la totalité de la structure. Dès lors, les déambulations des "spectateurs-acteurs" sont quelque peu hésitantes: ils cherchent le bon chemin, oublient ce qu'ils ont vu, reviennent en arrière pour se le remettre en mémoire. »
Cette fantaisie architecturale est le prélude d'une grande exposition dédiée à Ingels qu'accueillera, à Washington, le National Building Museum, dès le 15 janvier 2015. À 40 ans aujourd'hui, cet architecte danois a déjà acquis une renommée internationale. Après avoir travaillé avec le célèbre architecte Rem Koolhaas et le Belge Julien de Smedt, il fonde son propre bureau qu'il baptise BIG (Bjark Ingels Group), synonyme également des grandes visions qu'il cultive. Et qui vont le mener loin. Parmi les réalisations dans son pays, la spectaculaire « 8- House », en forme de vaisseau de 60000 m2, située dans le quartier d'Orestad de la capitale danoise et qui allie résidences et espaces de travail. Ailleurs il signe, entre autres, le centre de recherche pour l'université Pierre et Marie Curie à Jussieu, et le pavillon danois pour l'Exposition Universelle de Shanghai.
Comment éviter de pratiquer une architecture qui ne soit «ni naïvement utopique ni d'un pragmatisme pétrifiant»? Telle est, selon lui, la problématique majeure pour l'architecte d'aujourd'hui. Sa solution: «Une approche pragmatique de l'architecture utopique qui ait concrètement pour objectif la création de cadres de vie socialement, économiquement et environnementalement parfaits».
Quand il ne dirige pas les travaux de son équipe, Bjarke Ingels occupe une chaire de professeur associé à Harvard ainsi qu'à l'Académie royale des beaux-arts du Danemark.
Par ailleurs, il n'a pas oublié que son rêve premier était la BD. Alors, il a publié dans ce format un album intitulé Yes is More, exprimant son programme pour l'architecture contemporaine.

C'est là un exploit portant la signature d'un jeune architecte danois, Bjarke Ingels, dont les audacieuses innovations urbanistiques s'élèvent aujourd'hui partout dans le monde. En partenariat avec le National Building Museum de Washington (édifié au XIXe siècle dans le plus pur style de la Renaissance italienne), voué à la célébration du design et de l'art de bâtir, il a réalisé un...

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