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À La Une - Ukraine

Le site du crash du MH17 a été altéré "à une échelle industrielle", accuse l'Australie

Les corps des victimes du vol MH17 transférés à Kharkiv

Un policier ukrainien surveille le train contenant les dépouilles des victimes du crash du Boeing de la Malaysia Airlines. REUTERS/Gleb Garanich

Le site du crash de l'avion de Malaysia Airline dans l'est de l'Ukraine a été altéré "à une échelle industrielle", a déclaré mardi le Premier ministre australien. "Ce que nous avons là, ce sont des indices altérés à une échelle industrielle. Cela doit cesser", a déclaré devant la presse Tony Abbott, ajoutant : "Après le crime vient la tentative de maquiller les preuves".

Les lieux de la catastrophe "ont été piétinés depuis le tout début et nous n'avons pas vu seulement toute sorte d'individus traîner et ramasser des débris, nous avons vu aussi des équipements lourds venir sur les lieux", a accusé le chef du gouvernement, qui avait qualifié ce week-end le site du crash de "totalement chaotique".
"Les dernières images font penser à un site de démolition. Et c'est inacceptable", a-t-il renchéri.

 

Les rebelles pro-russes sont soupçonnés par Kiev et les Occidentaux d'avoir abattu l'avion de ligne malaisien avec un missile Bouk fourni par la Russie, faisant 298 morts. Ils l'auraient fait par erreur, pensant viser un appareil militaire ukrainien.

 

"Il reste un très très long chemin à parcourir", a poursuivi M. Abbott à propos du rapatriement des corps des 28 Australiens tués dans le crash et des efforts pour amener devant la justice les responsables du tir du missile qui a vraisemblablement abattu l'appareil. 

 

 

"Crime odieux"

L'Iata, l'organisation qui regroupe l'ensemble des compagnies aériennes dans le monde, a, elle aussi, dénoncé mardi les entraves à l'enquête sur le crash. "La tragédie de MH17 est un outrage. Au cours du week-end, il a été confirmé que les passagers et l'équipage à bord de l'avion ont été les victimes d'un crime odieux", a déclaré le directeur général de l'Iata (Association internationale du transport aérien), Tony Tyler, dans un communiqué. "L'enquête doit être lancée rapidement" avec une totale liberté d'accès et d'action, a encore souligné M. Tyler, qui a dénoncé des "actions" ayant ralenti l'avancée de l'enquête, sans toutefois les citer.

"Parmi les priorités immédiates, les corps des victimes doivent être retournés à leurs proches de façon respectueuse. Depuis plus de quatre jours, nous avons assisté à des images effroyables de la scène de l'accident", a-t-il ajouté. 

 

Les corps à Kharkiv

Les corps des passagers du vol MH17 sont arrivés mardi à Kharkiv, en zone loyaliste, les rebelles prorusses ayant autorisé leur départ. Le train composé de cinq wagons réfrigérés avec l'inscription "Donbass" a terminé sa course dans l'enceinte de l'usine de chars Malychev, a constaté un reporter de l'AFP. Interdite d'accès, l'immense zone de l'usine est très bien protégée par de hauts murs et la voie ferrée passe à l'intérieur de l'enceinte du bâtiment.
Les dépouilles devaient être remises à une délégation néerlandaise pour être transportées par avion à Amsterdam où elles seront identifiées avant d'être remises aux familles.

Selon un chef rebelle, 282 corps sur 298 occupants de l'avion malaisien ont été retrouvés, ainsi que de nombreux fragments des 16 autres victimes.

 

Dans la nuit de lundi à mardi, les rebelles prorusses ont en outre remis à une délégation malaisienne les deux boîtes noires de l'avion de ligne. Ils ont en même temps annoncé un cessez-le-feu dans un rayon de 10 km autour du site du crash du vol Amsterdam-Kuala Lumpur de Malaysia Airlines pour faciliter l'enquête.

 

Menace de sanctions

Les gestes d'apaisement des rebelles à l'égard de la communauté internationale ont été doublés d'un communiqué russe de même inspiration.

"La Russie est prête à fournir une aide complète (à l'enquête sur la chute de l'avion), y compris en mobilisant les spécialistes appropriés", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères. "Nous croyons qu'une telle catastrophe doit être élucidée avec la participation active de l'Organisation de l'aviation civile internationale", qui dépend de l'ONU, ajoute le ministère.


Pour un expert ukrainien, ces avancées, réelles ou verbales, et la menace de sanctions occidentales semblent liées. "A coup sûr, l'Occident a fait pression sur la Russie et la Russie à son tour sur eux (les rebelles), parce qu'elle était obligée de le faire", a déclaré à l'AFP le politologue de l'université Kiev-Moguila Oleksiï Garan. "Poutine a peur de sanctions, avec l'affaire de l'avion il est devenu la victime d'un dispositif qu'il préparait pour frapper quelqu'un d'autre", poursuit-il, tout en observant que les rebelles ont gardé les boîtes noires un certain temps et qu'"on ignore ce qu'ils auraient pu en faire". De même, "ils n'ont pas laissé les inspecteurs internationaux accéder aux lieux de la catastrophe, et on ne sait pas quelles preuves ont pu disparaître pendant ce temps".


Les Européens débattaient mardi d'un renforcement des sanctions contre Moscou, et la pression montait sur la France pour arrêter la vente de navires militaires français Mistral à la Russie.

 

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Le site du crash de l'avion de Malaysia Airline dans l'est de l'Ukraine a été altéré "à une échelle industrielle", a déclaré mardi le Premier ministre australien. "Ce que nous avons là, ce sont des indices altérés à une échelle industrielle. Cela doit cesser", a déclaré devant la presse Tony Abbott, ajoutant : "Après le crime vient la tentative de maquiller les preuves".
Les...

commentaires (1)

En effet à jour le crash semble totalement chaotique, comme si de tout bord on voulait étouffer l'affaire . Triste .

Sabbagha Antoine

14 h 48, le 22 juillet 2014

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Commentaires (1)

  • En effet à jour le crash semble totalement chaotique, comme si de tout bord on voulait étouffer l'affaire . Triste .

    Sabbagha Antoine

    14 h 48, le 22 juillet 2014

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