Une vive polémique a été déclenchée hier à la suite de critiques soulevées par le « Rassemblement chrétien de Béthanie (Beit Anya) », une formation proche du 8 Mars et qui regroupe des personnalités prosyriennes aux côtés du CPL, contre la « feuille de route » exposée vendredi dernier par le chef du courant du Futur, Saad Hariri.
Ce groupe accuse en substance M. Hariri de chercher à maintenir la marginalisation politique des chrétiens du Liban. Les milieux haririens ont aussitôt répliqué en affirmant que les propos de l'ancien Premier ministre ont été « délibérément déformés ».
Dans un communiqué lu par l'un de ses membres, l'ancien vice-président de la Chambre Élie Ferzli, le « Rassemblement chrétien de Béthanie » affirme qu'« on comprend du discours de M. Hariri que la parité islamo-chrétienne et le pacte national seraient en péril au cas où les chrétiens ne parvenaient pas à se mettre d'accord entre eux au sujet d'une échéance constitutionnelle qui les concerne et qui concerne toute la nation (l'élection présidentielle) ».
« Nul n'a le droit de donner des leçons aux chrétiens à propos du document d'entente nationale (Taëf), de ses circonstances, des principes qu'il énonce et de toutes ses dispositions », ajoute le communiqué, qui fait part de la « forte amertume » du Rassemblement à la suite du rejet par M. Hariri de la proposition du chef du CPL, le général Michel Aoun, de rendre l'élection du président de la République au suffrage universel, avec un verrouillage confessionnel au premier tour.
Surtout, le communiqué lu par M. Ferzli affirme que M. Hariri lance implicitement aux chrétiens le message suivant : « Nous avons accepté à Taëf de vous laisser la présidence de la République, mais à condition que nous décidions nous-mêmes qui sera le président. »
Dans sa réponse, le bureau de presse de l'ancien Premier ministre constate « avec beaucoup de regret que ceux qui ont préparé ce communiqué ont déployé de grands efforts pour présenter une mauvaise transcription du discours » de M. Hariri.
Selon le bureau de presse, ils ont « délibérément déformé ses nobles objectifs et ont noyé le discours dans des interprétations fondées sur des procès d'intentions inexistantes ». En réalité, souligne le bureau de l'ancien chef de gouvernement, le texte du Rassemblement « entraîne le débat politique dans le pays vers des niveaux de complexité inusités afin de perpétuer la situation actuelle et d'empêcher toute recherche d'une solution possible pour mettre un terme à la vacance présidentielle ». Et il tient à souligner que « la feuille de route présentée par Saad Hariri est claire et ne nécessite aucun effort exceptionnel d'analyse du texte et de ses intentions ».
De son côté, le député Ammar Houry (Beyrouth III), membre du bloc du Futur, a déclaré hier à Radio-Orient qu'il serait surpris de voir aujourd'hui le bloc du Changement et de la Réforme, lors de sa réunion hebdomadaire, adopter une attitude négative à l'égard de la feuille de route de M. Hariri. « Comment pourrait-il réagir négativement face à des propos qui appellent au respect de la Constitution et à l'élection d'un président ? » s'est interrogé M. Houry.
Pour sa part, le général Issam Abou Jamra, ancien vice-président du Conseil et ex-proche collaborateur du général Michel Aoun, a affirmé hier dans une déclaration que l'initiative de M. Hariri « mène à la bonne voie pour une solution sage ». « Assez d'hérésies arrivistes d'ici ou de là », a lancé M. Abou Jamra, soulignant que « seul le respect de la Constitution est de nature à préserver la présidence de la République et les droits de tous les Libanais, à commencer par les chrétiens ».
Liban - Politique
Des idées au centre d’une polémique suscitée par un groupe chrétien proche du 8 Mars
Le « Rassemblement chrétien de Béthanie » a « délibérément déformé » la teneur de l'initiative, estime le bureau de presse de l'ancien Premier ministre.
OLJ / le 22 juillet 2014 à 00h00
commentaires (6)
Si la parole est d'argent le silence est d'or et ces messieurs ont perdu une chance d'apprendre a se taire pour rester digne. Ils ont choisi la honte, eh bien soit, au peuple d'en décider. Sur ce, s'ils ont les tnuts, nous les mettons au défi de se présenter au parlement pour l’élection d'un président, en vertu des clauses de la constitution, Aoun versus Geagea, comme nous les mettons au défi pour les prochaines élections législatives toujours suivant les clauses légales et constitutionnelles. Au lieu de perdre leur temps inutilement ils auraient mieux fait d'agir intelligemment, ce qui ne semble pas être de leur apanage, pour l’intérêt de pays et de ses citoyens que de nous faire l'honneur de voir trois guignols se targuer faire partie d'un ledit rassemblement de Béthanie alors que leur propre "Beit" risque de ne plus être la lorsqu'ils se réveilleront enfin!!!
Pierre Hadjigeorgiou
14 h 57, le 22 juillet 2014