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Culture - Liban Jazz

Tigran abolit les frontières de la musique

Le jeune pianiste surdoué Tigran se produisait dimanche soir au Musical Waterfront de Beyrouth. Un concert riche en émotions et en genres musicaux.

Un trio en osmose pour un concert détonnant. Photo Ibrahim Tawil

Les habitués du lieu connaissent la meilleure des techniques pour profiter de cette scène en plein air. Il faut arriver quelques minutes en avance afin de profiter de la magnifique skyline beyrouthine visible depuis le haut des gradins. Tigran Hamasyan, accompagné par le bassiste Sam Minaie et le batteur Arthur Hnatek investissent la scène à 21h15. Il est temps de regagner ses places avant que ne s'abatte, sur le public, toute la fougue de ce trio irrésistible. L'entrée en matière est abrupte, sans concession. Tigran mêle musique expérimentale, références classiques, électro sombre qui lorgne parfois vers la dub, une virtuosité et une rapidité jazzy. Le cocktail est détonnant, déstabilise même, mais ne peut laisser insensible. Dès la première salve du trio, le talent hétéroclite des musiciens est flagrant.
Le musicien prodige n'a que 26 ans, mais il a déjà enregistré six albums et s'est produit sur de nombreuses scènes à travers le monde. Cela n'empêche qu'il dégage un charisme simple, une humilité louable et l'envie de jouer comme s'il s'agissait de son dernier concert. Tigran possède un vrai sens du rythme. Il n'hésite pas à introduire des cassures nettes au cœur de ses chansons pour mieux reprendre ensuite et bousculer un peu plus son auditoire.
Road Song, tirée de son dernier album Shadow Theater, marque l'une des acmés de ce concert unique. Le titre commence calmement. Durant plusieurs minutes, le pianiste siffle une mélodie mélancolique, avant d'être rejoint par les deux autres musiciens et de partir dans une suite d'embardées brutales et additives. Plusieurs titres de l'ensorcelant album s'enchaînent (The Poet, Drip, The Year Is Gone, The Court Jester), mais le plaisir de voir Tigran se laisser emporter par la musique est intact.
Les trois musiciens font plus jouer impeccablement leurs partitions, ils échangent du regard, se jaugent, se provoquent et tentent de se produire en osmose. Ils offrent au public beyrouthin la primeur de Cars, morceau sombre et nostalgique, inspiré de la musique traditionnelle arménienne, que l'on retrouvera dans son prochain album en 2015.
Tigran démontre qu'il n'a pas peur de perdre son public en cours de route à cause des mélanges incongrus qu'il pratique. L'artiste d'origine arménienne crée une musique somptueuse et pose ainsi la question de la transgression des genres.

Les habitués du lieu connaissent la meilleure des techniques pour profiter de cette scène en plein air. Il faut arriver quelques minutes en avance afin de profiter de la magnifique skyline beyrouthine visible depuis le haut des gradins. Tigran Hamasyan, accompagné par le bassiste Sam Minaie et le batteur Arthur Hnatek investissent la scène à 21h15. Il est temps de regagner ses places avant...

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